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Bergson: la science et la philosophie.

Publié le 15/09/2014

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bergson

Notre intelligence, telle que l'évolution de la vie l'a modelée, a pour fonction essentielle d'éclairer notre conduite, de préparer notre action sur les choses, de prévoir, pour une situation donnée, les événements favorables ou défavorables qui pourront s'ensui­vre. Elle isole donc instinctivement, dans une situation, ce qui ressemble au déjà connu : elle cherche le même, afin de pouvoir appliquer son principe que "le même produit le même". En cela consiste la prévision de l'avenir par le sens commun. La science porte cette opération au plus haut degré possible d'exactitude et de précision, mais elle n'en altère pas le caractère essentiel. Comme la connaissance usuelle, la science ne retient des choses que l'aspect "répétition". Si le tout est original, elle s'arrange pour l'analyser en éléments ou en aspects qui soient "à peu près" la reproduction du passé. Elle ne peut opérer que sur ce qui est censé se répéter, c'est-à-dire sur ce qui est soustrait, par hypothèse, à l'action de la durée. Ce qu'il y a d'irréductible dans les moments successifs de l'histoire d'une histoire lui échappe. Il faut, pour se représenter cette irréductibilité et cette irréversibilité, rompre avec des habitudes scientifiques qui répondent aux exigences fon­damentales de la pensée, faire violence à l'esprit, remonter la pente naturelle de l'intelligence. Mais là est précisément le rôle de la philosophie.

 

BERGSON

Présenter l'ordre logique selon lequel s'articulent les idées en les expliquant.

 

Bergson prend pour principe de sa démonstration l'intelligence et sa "fonction essentielle". L'intelligence, faculté de connaître et de com­prendre, a été modelée par l'évolution de la vie, dit-il. Elle est donc comme l'émanation de l'évolution vitale ; or vivre, c'est d'abord agir. Voilà pourquoi la "fonction essentielle" de l'intelligence est d'"éclairer notre conduite". De ce point de vue, fondamental pour Bergson, l'in­telligence chez l'homme tient la place de l'instinct animal, et l'on voit bien que l'instinct adapte les actions de l'animal aux nécessités de sa vie.

bergson

« Présenter l'ordre logique selon lequel s'articulent les idées en les expliquant.

Bergson prend pour principe de sa démonstration l'intelligence et sa "fonction essentielle".

L'intelligence, faculté de connaître et de com­ prendre, a été modelée par l'évolution de la vie, dit-il.

Elle est donc comme l'émanation de l'évolution vitale ; or vivre, c'est d'abord agir.

Voilà pourquoi la "fonction essentielle" de l'intelligence est d"'éclairer notre conduite".

De ce point de vue, fondamental pour Bergson, l'in­ telligence chez l'homme tient la place de l'instinct animal, et l'on voit bien que l'instinct adapte les actions de l'animal aux nécessités de sa vie.

Suit l'analyse de cette fonction : qu'est-ce que "éclairer notre ac­ tion"? Qu'est-ce que cela suppose? Cela suppose la connaissance suf­ fisante d'une situation pour savoir ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire.

Ainsi l'action avenir sera adaptée : l'intelligence permet de "préparer notre action".

Mais cette connaissance, orientée vers le fu­ tur où l'on va agir, comment s'est-elle forgée? A partir des situations rencontrées dans le passé qui présentent une identité suffisante avec celle où l'on est ou celle que l'on prévoit.

Donner un exemple simple.

Et si l'action doit être efficace, il faut encore que le geste accompli hier produise, dans une situation analogue, des effets identiques.

Pro­ longer l'exemple.

Il ressort de cette analyse que l'intelligence s'appuie nécessairement sur l'identité, identité des choses et situations et iden­ tité dans la relation cause-effet.

"Elle cherche le même, afin de pou­ voir appliquer son principe que "le même produit le même"".

Sinon aucune action ne peut être éclairée.

Jusqu'ici l'intelligence a été considérée dans son usage commun.

Comment fonctionne-t-elle dans la science ? Selon les mêmes princi­ pes.

La science est donc présentée comme un prolongement de la con­ naissance commune, à laquelle elle apporte un plus haut degré "d'exac­ titude et de précision".

Cette affirmation étonne quand on sait à quel­ les exigences de méthode la science doit s'astreindre et quels domai­ nes elle découvre, surtout aujourd'hui.

Comment comprendre une telle affirmation ? En considérant la science dans sa finalité.

Œuvre de l'intelligence, la science est orientée par cela-même vers l'action.

C'est pourquoi la manière scientifique d'appréhender le réel obéit aux mê­ mes principes que l'intelligence commune.

"La science ne retient des choses que l'aspect répétition." Pour confirmer sa thèse, l'auteur envi-. »

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