Bergson, La pensée et le mouvant ?
Publié le 31/12/2010
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« A quoi vise l'art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l'esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ? Le poète et le romancier qui expriment un état d'âme ne le
créent certes pas de toutes pièces ; ils ne seraient pas compris de nous si nous n'observions pas en nous, jusqu'à un certain point, ce qu'ils nous disent d'autrui. Au fur et à mesure qu'ils nous parlent, des nuances d'émotion et de pensée nous apparaissent qui pouvaient être représentées en nous depuis longtemps, mais qui demeuraient invisibles : telle, l'image photographique qui n'a pas encore été plongée dans le bain où elle se révélera. Le poète est ce révélateur. Mais nulle part la fonction de l'artiste ne se montre aussi clairement que dans celui des arts qui fait la plus large place à l'imitation, je veux dire la peinture. Les grands peintres sont des hommes auxquels remonte une certaine vision des choses qui est devenue ou qui deviendra la vision de tous les hommes. «
Bergson, La pensée et le mouvant
Contrairement à l’objet technique qui trouve la raison de son existence dans son utilité, l’œuvre d’art semble ne pas avoir de fonction particulière. Ce texte de Bergson extrait de La Pensée et le mouvant tente de répondre à la question : à quoi vise l’art ? Selon lui, la finalité de l’art n’est pas tellement le beau comme le pense Kant mais il vise le vrai, c’est-à-dire qu’il sert à nous monter ce qu’on ne peut pas voir : la réalité. C’est en utilisant les exemples de la littérature et de la peinture que Bergson démontre sa thèse. De la ligne 1 à 3, il expose sa thèse en expliquant que l’art nous donne accès à la réalité. De la ligne 3 à 10, il montre que le poète et le romancier, bien qu’ils s’inspirent de ce que nous percevons, rendent visible ce qui ne l’était pas avant. Enfin, de la ligne 10 à 14, l’auteur met en évidence le fait que la peinture est l’art où il y a le plus d’imitation et pourtant celui qui donne une vision réelle que le spectateur n’avait pas.
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