Bergson – La Conscience et la Vie

Henri Bergson (1859-1941) est un philosophe français ayant publié plusieurs écrits dont Matière et mémoire en 1896 ou Les deux sources de la morale et de la religion en 1932. Son souhait était de faire adopter un type de connaissance nouveau sur la conscience et la vie qu'il jugeait métaphysique. Il s'est intéressé au christianisme sans pour autant modifier ses croyances ayant été élevé dans la religion juive. Il fut persécuté par les nazis et décéda pendant la guerre.  Bergson s'est mis en quête, au cours de sa vie, d'une manière tout à fait singulière, d'une vérité sur les thèmes de la conscience et de la vie en exploitant la notion du temps avec une action réalisée dans la durée ou en construisant une certaine évolution de l'existence d'un homme dans la durée, évolution de sa conscience qui n'aborde pas le temps artificiel qu'indiquent certains objets telles les horloges. Il oppose également conscience et matière qu'il réunit par la suite. Le philosophe aborde ensuite la conscience et l'évolution de la vie chez les êtres vivants en définissant les êtres dotés de conscience et en détectant cette dernière par la présence d'un choix et d'un mouvement prémédité. La matière serait donc, selon lui, une nécessité alors que la conscience ne signifierait que la liberté.    Les thèmes principaux abordés dans cet écrit sont la conscience et la vie comme nous indique le titre. L'intérêt du texte est d'analyser l'évolution de l'être humain depuis le début de son existence jusqu'à notre société actuelle en l'exposant dans différents contextes. En effet, il nous est possible, grâce à notre qualité d'homme, de distinguer les êtres dotés d'une conscience. Pour ce faire, Bergson propose de se baser sur l'Histoire et sur notre propre expérience passée. Observer l'évolution de l'être humain au cours du temps où toutes les consciences ont existé et non pas au cours du temps artificiel est une autre façon de faire la distinction entre êtres conscients et êtres dénués de conscience.  La conscience est donc caractérisée par une mémoire stable et définitive chez l'homme pouvant ainsi établir un lien entre le passé et l'avenir. On conserve donc des faits passés, des souvenirs, en mémoire, ce qui nous permet d'établir une conséquence de ces derniers sur notre présent et sur notre avenir imminent. Grâce à notre conscience, le passé garde un lien avec le présent. Lorsque l'on réalise une action, on agit déjà sur le futur. La conscience pourrait se détecter grâce au cerveau que chaque homme possède mais Bergson suppose qu'un être avec une conscience est en plus capable d'effectuer des choix, de prendre des décisions, d'avoir des réactions face à certaines situations et également de percevoir. Aristote émet l'hypothèse selon laquelle les animaux et végétaux pourraient être pourvus d'une conscience car ceux-ci ont la faculté de bouger et d'avoir des réactions, de faire des choix en fonction d'une action subit.  Selon Bergson, deux voix sont ouvertes pour la « matière vivante « celle du mouvement et de l'action qui comporte aventures et risques et celle de l'immobilité qui peut déboucher à une existence paisible mais également vers une perte de conscience certaine. La matière et la conscience se révèlent être deux existences opposées mais sont réconciliées dans la vie; la matière serait donc nécessité et la conscience représenterait la liberté. Nous ne sommes libres qu'en étant conscient mais nous ne pouvons être conscient sans matière car elle est indispensable à la vie. La matière peut exécuter un mouvement, une action directe et la conscience permet de percevoir et défaire un choix. Elles fonctionnent ensemble dans un enchainement de la vie.    L'Histoire et la durée, faits, événements successifs se réalisant dépendent de la perception que chaque homme en a. C'est, selon le philosophe, grâce à cette perception des choses que l'homme peut faire basculer le rapport de force matière/conscience en faveur de la conscience afin de gagner une domination sur la matière. Il serait donc possible selon ce raisonnement de penser ses actes avant de les exécuter. Sans mémoire, la matière ne pourrait effectuer que des actions présentes n'ayant aucunes conséquences sur l'avenir car cette action se répéterait indéfiniment et l'homme, alors dépourvu de conscience, ne s'en rendrait pas compte.  L'évolution se complique au fur et à mesure, elle surmonte des obstacles et est à l'origine de la création de la liberté et la joie ressentie par l'homme est justement provoquée par une création. Deux sentiments peuvent être ressentis par un homme; ressemblant mais ne représentant pas la même satisfaction, ils sont nécessaires à l'évolution. La joie est atteinte grâce à l'obtention d'une réussite dans la vie, un succès et non pas seulement une satisfaction personnelle qui n'est qu'un plaisir artificiel.    En conclusion, il faut dire que Bergson, en analysant le problème de conscience et de vie, se lance sur un sujet traité par de nombreux autres philosophes. Sa métaphysique parvient à mettre en relation vie et conscience de manière cohérente et pourtant il s'agit là d'une logique simple et compréhensible lorsqu'on la regarde de plus près. Descartes s'est, au contraire, penché sur une toute autre sorte de conscience en parlant de celle-ci comme souveraine, raisonnement bien plus compliqué. Finalement, Bergson écrit et réfléchit de façon claire permettant à chacun d'accéder à son raisonnement.   Ce texte pourrait être utilisé dans des sujets de dissertation ayant pour thème la vie et la conscience : La conscience est-elle nécessaire à la vie ? Une perte de conscience mènerait-elle au bonheur ? Le temps est-il artificiel ? En quoi la matière permet-elle la conscience ? La conscience est-elle un pont entre passé, présent et futur ?