Bergson et l'évolution de la vie
Publié le 20/04/2004
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ordre des idées 1) Rejet de deux théories : l'évolution de la vie n'est pas explicable par: a) le hasard : elle n'est pas « une série d'adaptations à des circonstances accidentelles « ; b) le finalisme : elle n'est pas « la réalisation d'un plan «. 2) Développement de la critique du finalisme: -Le finalisme conçoit l'évolution de la vie comme la réalisation d'un dessein préétabli, d'un plan fixé une fois pour toutes. - Or l'évolution de la vie est une « création sans cesse renouvelée « (c'est-à-dire un élan qui recrée sans cesse son propre avenir, qui n'a donc aucun avenir prévisible, prédéterminé). - Une précision : cette « création sans cesse renouvelée « vaut autant pour les formes de la vie que pour la pensée (les idées).
«
Pour chaque partie, il faut : 1) dire ce que l'on va faire, présenter le thème du passage que l'on va expliquer.
2)faire ce que l'on a dit, expliquer le passage proprement dit, 3) conclure la partie en disant ce que l'on a fait et cequ'il reste à faire.
Préciser ce que l'on a dégagé de l'explication.
I/ Le finalisme n'explique pas l'évolution :
Mais si l'évolution de la vie est autre chose qu'une série d'adaptations à des circonstances accidentelles, elle n'estpas davantage la réalisation d'un plan.
Un plan est donné par avance.
Il est représenté, ou tout au moinsreprésentable, avant le détail de sa réalisation.
L'exécution complète en peut être repoussée dans un avenir lointain,reculée même indéfiniment : l'idée n'est est pas moins formulable, dès maintenant, en termes actuellement donnés.
D'emblée Bergson rejette l'idée du hasard comme expliquant l'évolution de la vie.
Cette dernière n'est pas« une série d'adaptations à des circonstances accidentelles.
» Autrement dit, l'auteur rejette les théoriesévolutionnistes selon lesquelles les vivants s'adaptent à leur environnement (Lamarck).
Selon lui, ce sont les vivantseux-mêmes qui font des choix.
Il ne s'agit évidemment pas de choix conscients, mais chacun décide par soncomportement de prendre plus ou moins de risques, et cela détermine en partie son évolution.
Ainsi, l'escargotaurait « choisi » d'avoir une carapace, ce qui le rend moins vulnérable que l'abeille, mais cette dernière bénéficie encontrepartie de la vitesse.
Elle prend plus de risques, mais peut-être considérée dans l'accomplissement de sestâches comme plus efficace.
Quoi qu'il en soit, l'évolution ne peut pas être le résultat du hasard.
On peut ajouter àcela que pour Bergson, ce n'est pas le vivant qui s'adapte à son monde extérieur, aux circonstances dans lesquellesil vit.
L'évolution ne peut pas non plus être la « réalisation d'un plan ».
Ici, Bergson remet en cause l'hypothèsedu finalisme.
Cette doctrine affirme l'existence de l'action ou de l'intervention des causes finales, soit dansl'ensemble de l'univers, soit chez les êtres vivants et dans les processus vitaux.
C'est une doctrine opposée aumécanisme, et qui considère que toute action est tournée vers un but.
Autrement dit, il s'agit d'une sorted'anthropomorphisme – c'est d'ailleurs ce que lui reproche le mécanisme- selon laquelle si les hommes agissenttoujours en vue d'une fin, il en va de même pour la nature.
Ainsi, le finalisme subordonne l'organe à la fonction : sil'animal doit voir, alors il aura un oeil.
Autrement dit, on déduit l'existence des organes selon la fonction que l'on voitleur être attribuée.
Si le cheval a de longues jambes, c'est pour galoper très vite, et non pas l'inverse : il ne galopepas très vite parce qu'il a de longues jambes.
Le but précède le moyen mis en place pour y parvenir.
Cette manière de considérer les choses influence la façon de percevoir le temps.
C'est le second point que Bergson aborde dans cette seconde partie : « l'exécution complète en peut êtrerepoussée dans un avenir lointain, reculée même indéfiniment, l'idée n'est est pas moins formulable, dès maintenant,en termes actuellement donnés.» Le finalisme ne prend pas en compte le temps, ou plutôt la durée : les événementsdoivent s'enchaîner dans un certain ordre, peu importe le temps que cela prend.
L'instant succède à l'instant, lesétapes se succèdent les unes les autres, mais elles peuvent être toutes étalées et connues à un moment précis duprésent.
Je eux à tout instant avoir devant moi toutes les étapes de l'évolution « Un plan est donné par avance » etcette manière de voir implique la négation de la création, et donc la négation de la durée.
Pour Bergson, la vie se caractérise par la durée – sorte de temps non mathématique, irréversible qui permetla création – et la création.
Seule la durée peut permettre la création ; dès lors qu'il n'y a plus création, il n'y a plusde durée.
Dans l'hypothèse du finalisme le temps n'existe pas : avant même que l'on soit parvenu au résultatattendu on a déjà étendu devant soit tout le processus, tout est donné, figé, il n'y a donc pas de création, et dece fait, pas de temps – ou plutôt de durée.
Ceci sans compter que le finalisme n'est qu'une idée que l'on a rétrospectivement : après coup on croit toujours quele nouveau vient de l'ancien, ou que ce l'on a actuellement est la suite logique de ce qui existait auparavant.
I/ Le finalisme n'explique pas l'évolution :
Au contraire, si l'évolution est une création sans cesse renouvelée, elle crée au fur et à mesure, non seulement lesformes de la vie, mais les idées qui permettraient à une intelligence de la comprendre, les termes qui serviraient àl'exprimer.
C'est dire que son avenir déborde son présent et ne pourrait s'y dessiner en une idée.
»
Bergson prend clairement le contre-pied du finalisme notable par le « au contraire ».
Il donne une définitionde l'évolution, ce serait une « création sans cesse renouvelée ».
A la doctrine statique du finalisme - quiconsidèrerait que les êtres vivants manifestent une « force », un « principe vital » étranger aux forces de la matière– qui considère qu'il existe un plan préétabli, Bergson oppose un vitalisme, et voit dans l'évolution du vivant lesdivers manifestations d'un élan originel.
Autrement dit, il y aurait pour Bergson un élan, une impulsion originelle decréation d'où est issue la vie.
Cet élan fait surgir des réalités vivantes.
Homogène et un en son origine, il se séparedans des directions divergentes au grés de l'évolution, dans différentes formes du vivant.
En se développant aucours de l'évolution, cet élan invente des formes de complexité croissante pour aboutir chez l'animal à l'instinct, etchez l'homme à l'intelligence et à l'intuition.
Il y a donc une souche commune à tous les vivants, c'est la raison pour.
»
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