Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, PUF. La pensée et le mouvant, PUF.
Publié le 23/09/2018
Extrait du document
Nature du sujet : classique
Parties du programme abordées :
Le langage. Le travail. La société
> Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée.
L'homme est organisé pour la cité comme la fourmi pour la fourmilière, avec cette différence pourtant que la fourmi possède des moyens tout faits d'atteindre le but, tandis que nous apportons ce qu'il faut pour les réinventer et par conséquent pour en varier la forme. Chaque mot de notre langue a donc beau être conventionnel, le langage n'est pas une convention, et il est aussi naturel à l'homme de parler que de marcher. Or, quelle est la fonction primitive du langage ? C'est d'établir une communication en vue d'une coopération. Le langage transmet des ordres ou des avertissements. Il prescrit ou il décrit. Dans le premier cas, c'est l'appel à l'action immédiate, dans le second, c'est le signalement de la chose ou de quelqu'une de ses propriétés, en vue de l'action future. Mais, dans un cas comme dans l'autre, la fonction est industrielle, commerciale, militaire, toujours sociale. Les choses que le langage décrit ont été découpées dans le réel par la perception humaine en vue du travail humain. Les propriétés qu'il signale sont les appels de la chose à une activité humaine.
Bergson.
POUR DÉMARRER
Le langage, fonction naturelle de l'homme, est destiné à permettre l'exercice de l'activité de ce dernier dans le cadre de la société : telle est l'idée directrice de ce texte. '
1. Ce texte est extrait d'un ensemble plus complet qui a été donné dans la série S du Groupement IV. Vous pourrez constater comment le découpage différent influence l’idée directrice que l'on peut apercevoir.
CONSEILS PRATIQUES
La difficulté de votre travail réside, non dans la compréhension des termes, mais dans le cheminement de la pensée de Bergson, qui n'est pas très facile. Votre devoir devra donc s'attacher à bien décrire l'organisation de ce texte et surtout au mode de démonstration de Bergson : le langage est une nécessité naturelle pour l'homme en société ; or la fonction du langage appelle à l'action présente ou future ; le langage représente donc une fonction sociale, appelant à une activité sociale.
BIBLIOGRAPHIE
Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, PUF. La pensée et le mouvant, PUF.
Lucrèce, De la nature, Belles-Lettres.
«
Cette deuxième mise au point effectuée, Bergson dans une troisième partie débutant à "mais" précise que le langageest toujours humain et social.
Il n'est jamais abstrait des activités humaines.
D - CRITIQUE DES THESES BERGSONIENNES
Toute cette analyse de Bergson est originale et il importait de le montrer.
Ce trait singulier provient de ce que, dans ce passage, il s'efforce de lever l'énigme reposant sur l'origine du langage.
Langage, action, technique et société sont liés.
Bergson, par ces analyses, est bien "le fils de son temps".
Informé des travaux des sociologues, des linguistes, desanthropologues et des ethnologues, il intègre ces derniers à sa réflexion, en rompant avec les explications purementthéologiques ou poétiques.
En ce sens, rappeler cette rupture de point de vue est éclairant et montre l'originalité philosophique de Bergson.
Toutefois, elle pose également des questions.
Peut-on comme il le fait, faire du langage un instrument purementtechnique et social ?
Rousseau, dans son Discours sur l'origine des langues a montré qu'il existait une origine émotionnelle et passionnelledu langage.
Les romantiques, après Rousseau, liant langage et sensibilité, ont montré la portée révélatrice du langage dans l'artet dans la poésie.
La psychanalyse, enfin, a fait apparaître le rôle curateur de la parole.
Toutes ces analyses montrent que le langage n'a pas qu'un aspect technique et social.
Il a une portée individuelle,psychologique, voire métaphysique, quand il se fait musique libérant la sensibilité humaine.
Bergson n'a pas retenu cet aspect du langage, car il en a opéré la critique.
Il n'a vu dans ce dernier qu'uninstrument abstrait et réducteur.
On pouvait contester le point de vue de Bergson.
III - LES REFERENCES UTILES.
A l'appui du point de vue de Bergson, on trouve les lettres de Descartes, et plus près de nous les travaux dessociologues (tel A.
Comte) et des linguistes (tel F.
de Saussure).
En critique, on peut penser à Rousseau, le Discours sur l'origine des Langues, et plus près de nous à MartinHeidegger, dans le texte, Acheminement vers la parole.
IV - LES FAUSSES PISTES.
Ce texte ne portait pas sur les fourmis et la vie animale.
Il ne portait pas non plus sur le fait de savoir si l'homme est un animal et encore moins sur le langage en général.
Il portait sur l'origine et la fonction du langage..
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