Bergson: « De loin en loin, par distraction, la nature suscite des âmes plus détachées de la vie »
Publié le 18/04/2012
Extrait du document


«
L’auteur débute cet extrait par « De loin en loin, par distraction, la nature suscite des
âmes plus détachées de la vie ».
Par cette phrase courte Bergson explique que la nature créer des personnes majoritairement
semblables qui voient, pensent et vivent de la même manière.
Mais de temps en temps, pour qu’il y est un peu de changement, la nature « s’amuse » à faire
naître certaines personnes différentes des autres.
Moins superficielles, à part… Et comme il
est écrit « plus détachées de la vie ».
Par plus détachées de la vie, il faut comprendre que les autres agissent, vivent pour vivre
correctement, ils privilégient donc tout ce qui a un côté pratique, utilitaire sans se soucier du
reste, de la réalité en elle-même.
Mais ces personnes dont nous parle Bergson, ne sont pas
comme cela, grâce à ce détachement justement.
Il faut bien comprendre que Bergson ne parle pas d’un détachement comme certaines
personnes peuvent parfois avoir d’elles même suite à une réflexion et de la philosophie.
Il parle d’un détachement, qui est naturel, que la nature est la seule à produire et que
personne ne peut contrôler ou même imiter en se cultivant par exemple.
Grâce à ce détachement, la personne est capable de voir, d’entendre ou de penser de
manière « virginale », de manière pure, et directement car c’est le sens lui-même qui est
intégré de ce détachement.
En effet, on comprend donc que les autres personnes, qui elles n’ont subi aucun
détachement, ne sont pas capables de regarder ou entendre la réalité telle qu’elle est, il y a
toujours comme un mécanisme qui opère et qui trouble cette réalité car l’homme par nature
n’est pas intéressé par ce qui n’a pas d’utilité et donc, sa conscience privilégie ce qui a d’utile
au détriment du reste.
Mais si, ce détachement en plus de rendre les personnes différentes des autres, serrait
un détachement total, il toucherait chacun des sens.
En effet, si cela serait le cas, l’âme de ces personnes, de ces artistes ne prêterait jamais
attention au super-flux, et dans ce cas la réalité serrait toujours perçue.
Si l’on imagine qu’un artiste soit doté de cette capacité, il serait le meilleur, et « excellerait »
dans tous les arts à la fois car l’intégralité de ses sens seraient aptes à percevoir la réalité
exacte, sans aucune transformation.
Même plus, les arts n’en seraient plus qu’un seul car tout serait perçu naturellement en même
temps et donc tous seraient liés entre eux.
Cet artiste verrait toutes les choses qui nous entourent « dans leur pureté originelle », c’est-à-
dire qu’une fois de plus il n’y aurait aucune transformation, que ses sens ne réfléchiraient pas
à l’utilité qu’il peut y avoir derrière ce qu’ils perçoivent et donc qu’il n’en percevrait seulement
la réalité, leur beauté et non ce que l’on peut en faire.
Il percevrait autant tout ce que ses sens lui transmettraient que ses sentiments intérieurs.
Ces
sentiments que l’on veut bien souvent contrôler quitte à aller à l’encontre de ce que l’on
ressent.
L’âme de cet artiste, si elle existait ne pourrait pas elle, contredire ce qu’elle ressent
et se dire que ce n’est qu’une illusion, qu’il ne faut pas y prêter attention.
Cependant, cette nature n’offre pas ce détachement total.
Certes, il lui arrive parfois de « susciter des âmes plus détachées » mais cela accidentellement.
Les quelques personnes qu’elle a suscité artistes, ne sont détachés que d’un seul côté
seulement.
La phrase « D’un seul côté, qu’elle a soulevé le voile » traduit cette idée avec la métaphore du
voile..
»
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