Benjamin Constant a écrit : « Cette fureur de reconnaître dans les ouvrages d'imagination des individus qu'on rencontre dans le monde est pour les ouvrages un véritable fléau. Elle les dégrade, leur imprime une direction fausse, détruit leur intérêt et anéantit leur utilité. Chercher des allusions dans un roman, c'est préférer la tracasserie à la nature et substituer le commérage à l'observation du coeur humain. » Jusqu'à quel point la protestation de Constant vous paraît-elle légitime
Publié le 16/06/2009
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INTRODUCTION. - On lit parfois, à la première page d'un roman, une note de ce genre : « Les personnages que présente ce livre et les événements qu'il raconte sont imaginaires. Si certains croyaient y reconnaître des individus réels, ce fait s'expliquerait par une pure coïncidence. « En effet, sachant que l'imagination transforme plus qu'elle ne crée, quiconque connaît un auteur et fréquente le milieu qui lui est familier cherche tout naturellement quels sont les modèles dont il s'est inspiré, Ainsi se forme parfois tout un système de clés qui, par l'intermédiaire des critiques, passent peu à peu dans le domaine public. Cette pratique a provoqué de la part de Benjamin CONSTANT une violente sortie « Cette fureur de reconnaître... «. Ces remarques, dont la vivacité surprend d'abord le lecteur, ne manquent sans doute pas de tout fondement. Mais on peut se demander si elles sont tout à fait légitimes.
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- Parlant du métier de romancier, François Mauriac écrit : « Les personnages fictifs et irréels nous aident à nous mieux connaître et à prendre conscience de nous-mêmes... Et c'est sans doute notre raison d'être, c'est ce qui légitime notre absurde et étrange métier que cette création d'un monde irréel grâce auquel les hommes vivants voient plus clair dans leur propre coeur et peuvent se témoigner les uns aux autres plus de compréhension et de pitié. » Expliquez, commentez et, si vous le
- Parlant de son roman les Misérables, Victor Hugo écrit : « ... Tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » On sait que les intentions de l'auteur, quand il composa les Misérables, étaient de révéler au monde la réalité de la misère et ses conséquences; vous direz, en faisant appel à votre culture personnelle, l'intérêt que présentent selon vous les oeuvres animées de semblables intentions. ?
- Parlant de son roman Les Misérables, Victor Hugo écrit: «... Tant qu'il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » On sait que les intentions de l'auteur, quand il composa Les Misérables, étaient de révéler au monde la réalité de la misère et ses conséquences ; vous direz, en faisant appel à votre culture personnelle, l'intérêt que présentent selon vous les œuvres animées de semblables intentions.
- J.-J. Rousseau écrit dans sa troisième « Lettre à M. de Malesherbes » : « L'or des genêts et la pourpre des bruyères frappaient mes yeux d'un luxe qui touchait mon coeur; la majesté des arbres qui me couvraient de leur ombre, la délicatesse des arbustes qui m'environnaient, l'étonnante variété des herbes et des fleurs que je foulais sous mes pieds tenaient mon esprit dans une alternative continuelle d'observation et d'admiration : le concours de tant d'objets intéressants qui se disput
- George Sand écrit dans une lettre à Flaubert du 12 janvier 1876 à propos de L'Education sentimentale et de Madame Bovary : «La suprême impartialité est une chose anti-humaine et un roman doit être humain avant tout. S'il ne l'est pas, on ne lui sait point de gré d'être bien écrit, bien composé et bien observé dans le détail. La qualité essentielle lui manque : l'intérêt.». Sans vous en tenir nécessairement au roman, vous vous demanderez, à la lumière des phrases précédentes, si l'impar