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Avons-nous seulement des préjugés ?

Publié le 15/08/2005

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Par exemple : que signifie avoir des préjugés sur quelqu'un ?2) Le problème des préjugés n'est pas forcément, comme nous le supposons souvent, qu'ils sont négatifs (ex : je pense du mal de quelqu'un alors que je ne le connais pas), car il peut exister des préjugés positifs, mais qu'ils sont douteux. Pourquoi sont-ils douteux ? À cause de leur origine, parce que nous avons "reçu en notre créance", comme dirait Descartes, certaines choses sans prendre la peine d'exercer notre jugement, notre esprit critique.Texte : Descartes, Discours de la méthode, 4e partie."J'avais dès longtemps remarqué que, pour les moeurs, il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu'on sait fort incertaines, tout de même que si elles étaient indubitables, ainsi qu'il a été dit ci-dessus ; mais pouce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensais qu'il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse, comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance, qui fut indubitable. Ainsi, à cause que nos sens nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu'il n'y avait aucune chose qui fût telle qu'ils nous la font imaginer. Et pouce qu'il y a des hommes qui se méprennent en raisonnant, même touchant les plus simples matières de géométrie, et y font des paralogismes [raisonnements qui vont à l'encontre de la logique], jugeant que j'étais sujet à faillir, autant qu'un autre, je rejetai comme fausses toutes les raisons que j'avais prises auparavant pour démonstrations. Et enfin, considérant que toutes les mêmes pensées, que nous avons étant éveillés, nous peuvent aussi venir quand nous dormons, sans qu'il y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit, n'étaient non plus vraies que les illusions de mes songes."On voit bien ici que le préjugé est un problème de connaissance, puisque Descartes affirme que cela ne pose pas de problème dans la vie courante.

« aussi venir quand nous dormons, sans qu'il y en ait aucune, pour lors, qui soit vraie, je me résolus de feindre quetoutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit, n'étaient non plus vraies que les illusions de mes songes."On voit bien ici que le préjugé est un problème de connaissance, puisque Descartes affirme que cela ne pose pas deproblème dans la vie courante. Transition : Mais si nous n'avions que des préjugés, que nous serait-il possible de connaître ? Ne faut-il pas au moins une base assurée, c'est-à-dire au moins une connaissance, pour pouvoir garantir que nous puissions nousdéfaire de nos préjugés pour connaître ? Si nous n'avons que des préjugés, cela signifie que toute vérité nous estdéfinitivement inaccessible. II Il suffit d'une seule connaissance assurée pour pouvoir construire notre connaissance. 1) Descartes ne s'arrête pas à la dénonciation de nos préjugés, il arrive à une connaissance certaine, d'où il peutreconstruire la connaissance sur une base assurée.

Cela signifie que nous n'avons pas seulement des préjugés, maisaussi au moins une connaissance certaine et, point crucial, des capacités de réflexion qui nous permettent deconstruire notre connaissance alors même que nous ne l'avons pas déjà toute faite en nous.Textes : Descartes, Discours de la méthode, 4e partie."Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penserque tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fussequelque chose.

Et remarquant cette vérité : {je pense, donc je suis}, était siferme et si assurée que toutes les plus extravagantes suppositions dessceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais larecevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie, que jecherchais.""(...) je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale, que les choses quenous concevons fort clairement et fort distinctement, sont toutes vraies (...)" 2) Nous possédons donc une capacité à construire notre connaissance àpartir de peu de choses, mais nos capacités ne risquent-elles pas de nousfaire projeter notre façon de voir, nos schèmes de pensée sur le monde ?Penser le monde à partir de nos capacités cognitives (= de connaissance),c'est-ce pas encore risquer de tomber dans le préjugé, cette fois-ci non pardéfaut d'utiliser notre capacité de juger, mais parce que nous ne pouvonsfaire autrement que de juger avec les capacités que nous avons ?Texte : Kant, Critique de la raison pure, Analytique des concepts, Desconcepts purs de l'entendement, 3e section, §10, traduction Alain Renaut(GF).Après avoir dressé la table des catégories, Kant affirme : " Tel est donc lerelevé de tous les concepts originairement purs ed la synthèse que l'entendement contient \emph{a priori} en lui eten vertu desquels seulement il est un entendement pur, dans la mesure où c'est uniquement par leur moyen qu'ilpeut comprendre quelque chose dans le divers de l'intuition, c'est-à-dire penser un objet de celle-ci." Transition : On peut donc se demander ce qui garantit nos raisonnements théoriques.

Pourquoi nos facultésseraient-elles adaptées à la nature, comment savoir que nous avons atteint le vrai ? III Les procédures de contrôle de notre raisonnement : du bon usage de notre faculté de juger oucomment savoir que nous avons atteint le vrai ? 1) 1re hypothèse : nous possédons, à côté de nos préjugés, la connaissance du vrai que nous avons oubliée, maisque nous pouvons retrouver en usant de notre jugement.Texte : Platon, Ménon, 80d-81a et 81c-d, traduction Monique Canto-Sperber (GF)."Ménon : Et de quelle façon chercheras-tu, Socrate, cette réalité dont tu ne sais absolument pas ce qu'elle est ?Laquelle des choses qu'en effet tu ignores, prendras-tu comme objet de ta recherche ?Et si même, au mieux, tutombais dessus, comment saurais-tu qu'il s'agit de cette chose que tu ne connaissais pas ?Socrate : Je comprends de quoi tu parle, Ménon.

Tu vois comme il est éristique, cet argument que tu débites, selonlequel il n'est possible à un homme de chercher ni ce qu'il connaît ni ce qu'il ne connaît pas ! En effet, ce qu'ilconnaît, il ne le chercherait pas, parce qu'il le connaît, et le connaissant, n'a aucun besoin d'une recherche ; et cequ'il ne connaît pas, il ne le chercherait pas non plus, parce qu'il ne saurait même pas qu'il devrait le chercher.""Or comme l'âme est immortelle et qu'elle renaît plusieurs fois, qu'elle a vu à la fois les choses d'ici et celle de l'Hadès[le monde de l'Invisible], c'est-à-dire toutes les réalités, il n'y a rien qu'elle n'ait appris.

En sorte qu'il n'est pasétonnant qu'elle soit capable, à propos de la vertu comme à propos d'autres choses, de se remémorer ces chosesdont elle vait justement, du moins dan un temps antérieur, la connaissance.

En effet, toutes les parties de la natureétant apparentées, et l'âme ayant tout appris, rie n'empêche donc qu'en se remémorant une seule chose, ce que leshommes appellent précisément "apprendre", on ne redécouvre toutes les autres, à condition d'être courageux et dechercher sans craindre la fatigue.

Ainsi, le fait de chercher et les fait d'apprendre sont, au total, une réminiscence.". »

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