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avons nous besoin de croire en quelque chose

Publié le 27/05/2024

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« QUESTION 8 : AVONS-NOUS BESOIN DE CROIRE EN QUELQUE CHOSE ? • Notions : Vérité / Raison / Croyance / Religion • Mythe de la ligature d'Isaac Abraham, patriarche des Hébreux, reçoit un jour comme commandement divin de quitter le lieu où ils vivent pour s'exiler dans le désert.

Abraham obéit, et s'installe sur la terre de Canaan, où il vit auprès de sa femme Sarah, mais celle-ci est stérile, et tous deux commencent à se faire vieux. Afin qu'il ait un enfant, Sarah lui propose de prendre sa servante, Agar, pour maîtresse ; de leur union naîtra Ismael.

Dieu, qui s'entretient régulièrement avec Abraham au sujet de l'avenir des Hébreux, lui fait une série de promesses (terre promise, etc.), et lui offre de rendre Sarah fertile, car c'est par elle que doit se faire l'héritage d'Abraham.

Âgés de presque cent ans, ils se retrouvent donc parents de l'enfant tant désiré, Isaac.

Les tensions avec Agar s'enflamment, et Sarah exige qu'elle et Ismael soient chassés.

Dieu commande à Abraham d'écouter sa femme, et Abraham obéit, condamnant Agar et Ismael au désert.

Quelques temps plus tard, Dieu demande à Abraham de lui prouver sa foi (on peut dire qu'il l'a déjà pas mal fait m'enfin, une fois de plus ou de moins...), en échange de toutes les promesses et cadeaux qu'il lui a faits ; sacrifier Isaac.

Si Abraham ne comprend pas au départ, car c'est par Isaac que sa lignée est censée se poursuivre, il obéit.

Il part avec son fils et du bois sur une montagne voisine, sans bélier à sacrifier.

Sarah demande quel animal sera égorgé, et Abraham répond : « Dieu y pourvoira ».

Quand Isaac lui demande ce qu'ils vont faire lors de ce voyage, Abraham reste muet.

Arrivés en haut de la montagne, Abraham se prépare à égorger son fils (selon les versions, Isaac résiste plus ou moins ; dans l'islam, il accepte son sort avec stoïcisme, car il a foi en le Dieu que son père suit aveuglément) .

Alors qu'il se prépare à commettre le sacrifice, un ange surgit du ciel et l'arrête et le rassure : ce n'était qu'une épreuve,visant à tester sa foi en Dieu, qui ne souhaite pas la mort d'Isaac.

Et donc ils repartent heureux et pas DU TOUT affectés par le potentiel trauma que ça aurait pu générer, et tout est bien qui finit bien ! Morale : Croire en quelque chose, c'est accepter de ne pas avoir toutes les clés en main pour les comprendre, et leur faire confiance (fides = foi, confiance) INTRODUCTION REPERE BAC : CROIRE / SAVOIR Croire : credere (L) = croire → Tenir quelque chose pour vrai sans disposer de preuves tangibles ; adhésion incertaine, sans critique ni preuves rationnelles Savoir : sapere (L) = comprendre → Connaissance par des preuves objectives, des arguments rationnels et cohérents, portant sur un constat REPERE BAC : TRANSCENDENT / IMMANENT Transcendant : transcendere (L) = surpasser → Ce qui dépasse la réalité concrète et ne peut être l'objet d'une connaissance rationnelle ou d'une expérience sensible, car est en dehors du monde Immanent : immanere (L) = demeurer en → Ce qui est borné par les limites de la réalité, et qui est perceptible par les sens et par la raison Religion : religare (L) = relier → Ensemble de croyances et de rites collectifs orientés vers une réalité supérieure, voire divine, en donnant une valeur supérieure à des objets, phénomènes, lieux, pratiques, individus. • Nées d'un besoin humain de trouver un sens et une explication à ce qui lui échappe : moins le monde environnant est compris, plus la force du religieux est grande • Estiment qu'il existerait une volonté supérieure à celle des humains, permettant de déterminer les choses, les justifier • Ont une dimension collective et fondent un lien entre les croyants ayant donné leur confiance aux mêmes idées et valeurs ; base des civilisations • Le fidèle tient compte de la réalité supérieure que représente la religion, la respecte et oriente son comportement selon ce qu'elle commande, en opposition avec le profane PB : Lorsqu'une religion prétend détenir la vérité, cela a tendance à dégénérer et à engendrer des conflits. Premières formes de religiosité : Fin du Paléolithique (statuettes, dispositions d'ossements, enfouissement des morts, peintures rupestres, pratiques shamaniques, possibles croyances en des esprits, etc.) Première religion institutionnalisée connue : Néolithique, Mésopotamie ? (dieux personnalisés, cultes instaurés, etc.) PB : Les spécialistes ne sont pas tous d'accord sur le spectre qu'on peut accorder à l'idée de religion, et les sources avec datation manquent pour la plupart des peuples autochtones de tradition orale Principaux types de religions : • Monothéisme : Croyance en un Dieu unique, en dehors du monde et supérieur aux hommes (transcendant) ; Christianisme, Judaïsme, Islam, etc. • Polythéisme : Croyance en plusieurs Dieux formant un Panthéon ; généralement en dehors du monde et supérieurs aux hommes (transcendants) ; religions grecque et romaine antiques, égyptienne, mésopotamienne, pré-colombienne, Hindouisme, etc. • Animisme : Croyance en des forces naturelles, des esprits, animant la nature et les êtres vivants (personnifications de rivières, d'arbres, de rochers, d'animaux, etc.), faisant partie intégrante du monde sensible et ayant une influence sur lui (immanents) ; Shintoïsme, et la plupart des religions chamaniques autochtones d'Arctique, Amérindiennes, Sibériennes, Africaines, Amazoniennes, Aborigènes, Polynésiennes, Indochinoises, etc. → L'animisme est sûrement la forme première de base de toutes les formes de religiosité, et remontent sûrement au moins au Paléolithique.

PB : traditions orales et peu de sources archéologiques pour le vérifier • Panthéisme : Croyance en l'identité absolue entre le divin et la Nature ; tout ce qui existe et qui vit (êtres vivants, environnement, lois naturelles, etc.) n'est que l'expression de l'existence du divin ; aucune forme de personnification ni de culte à rendre ; c'est dans la connaissance et l'acceptation de l'ordre naturel qu'on éprouve le sentiment de la magie du divin et de la vie (immanent) ; philosophes Présocratiques, Stoïciens, Bruno, Spinoza, etc. → C'est la forme la plus éloignée de notre idée générale de ce qu'est la religion, car elle se rapproche plutôt d'une sorte de curiosité scientifique et d'un étonnement constant ; c'est pourquoi les premiers philosophes (Présocratiques) étaient avant tout des physiciens • Agnosticisme : Un agnostique, c'est quelqu'un qui pense que l'existence du divin est invérifiable ; il ne croit ni ne croit pas, car toute forme de transcendance est impossible à prouver ; mais cela ne l'empêche pas de se fixer un certain nombre de croyances et de valeurs qu'il érige comme sacrées : certaines branches du Bouddhisme (car Bouddha n'est pas un dieu!) Vérité : verus (L) = vrai → Adéquation entre ce qui est conforme à la réalité et ce qui en est dit, montré. PB : Cette définition ne s'applique pas à beaucoup d'éléments abstraits, qui n'ont pas d'existence empirique et dont on ne peut donc pas vérifier la conformité, d'où le flou concernant tout ce qui ne relève pas de l'expérience, et de l'expression « à chacun sa vérité » ANALYSE DE LA QUESTION / INTRO REDIGEE L'origine du phénomène humain de la croyance se perd dans les profondeurs insondables de notre passé ; aussi longtemps que remonte l'histoire de l'humanité, il semble que nous ayons entretenu le besoin de croire en quelque chose qui nous dépasse.

Il est ici question de besoin et de croyance ; un besoin est une nécessité dont on ne peut se passer pour assurer notre survie, qui va nous amener à désirer des objets satisfaisant ce besoin, ou à mettre en place des moyens pour se faire.

« Avons-nous » désigne ici l'homme dans sa généralité, en tant qu'être de raison capable de réfléchir et de conceptualiser.

Croire, c'est adhérer à quelque chose, souvent quelque chose d'abstrait plutôt qu'empirique, sans bénéficier de preuves rationnelles pour justifier cette confiance.

Le sujet nous laisse ici une marge d'interprétation concernant les objets de cette croyance, avec l'idée de « quelque chose » : il peut s'agir d'une figure divine, d'idéaux moraux, d'éléments fictifs, etc.

On se demande ici si l'humanité pourrait espérer vivre vraiment sans l'appui de ce phénomène qui semble s'opposer totalement à la raison, si nous avons besoin d'une part d'incertitude en laquelle avoir une confiance aveugle.

On pourrait spontanément penser que oui, la croyance est nécessaire à l'homme, car c'est un état de fait : peu de gens sont purement rationnels, et nous fonctionnons avant tout par le biais de la croyance.

Mais on se rend compte que ce phénomène, aussi universel soit-il, peut s'avérer néfaste et a généré dans l'histoire de l'humanité de nombreux méfaits : cela remettrait donc en question sa nécessité : comment une chose nécessaire à notre vie pourrait-elle assumer d'être néfaste ? Nous nous demanderons donc si nous avons réellement besoin de nous fier à des entités supérieures exigeant de renoncer à une part de raison afin de bien vivre, ou bien si nous pourrions et devrions nous en passer ? Nous verrons dans un premier temps que la croyance.... »

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