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AUTRUI dans la philoshie grecque et ancienne (Platon, Aristote, Epicure)

Publié le 26/10/2013

Extrait du document

platon

Si l'homme heureux est celui qui se suffit à soi-même et ne

manque de rien, la vie en petite communauté lui apporte la douceur

inestimable de l'amitié.

« De tous les biens que la sagesse nous procure pour le bonheur de

route notre vie, celui de l'amitié est de beaucoup plus grand. «

Maximes fondamentales, XXVII, Épicure.

Celui qui enseigne qu'il faut« vivre caché « à l'abri de l'agitation

qui règne dans la cité privilégie l'atmosphère d'une petite société

soudée par l'amitié fidèle.

« Tou te amitié est en soi une perfection, quand elle débute par des

bienfaits. «

Sentences vaticanes, 23, Épicure.

Ou encore:

«L'homme généreux s'accomplit dans la sagesse et l'amitié qui sont

d'une part un bien de la pensée et d'autre part un bien immortel.«

Sentences vaticanes, 78, Épicure.

Comment ne pas rapprocher ces citations de celle, si belle, de

Sénèque:

« Ceci n'est pas pour la foule, mais pour toi; car nous sommes l'un

et l'autre un théâtre assez grand. «

platon

« Autrui : de l'ignorance d'autrui à sa révélation Il du célèbre « mythe de la caverne » au Livre VII de La République) et, en tant que tel, une chose médiocre et méprisable que sa particu­ larité même condamne comme inexistant.

L' « ignorance » du problème d'autrui se déduit clairement de la philosophie idéaliste de celui, pourtant, pour qui Socrate avait dû incarner la synthèse de l'individuel et de l'universel.

Le Banquet nous invite donc par la dialectique de l'amour à quitter les amours terrestres pour ancrer l'âme à l' Absolu.

Il ne s'agit pas d'aimer autrui, mais de le dépasser pour aller plus loin (et ici trop d'hommes s'arrêtent en chemin) et enfin de contempler le Beau en soi.

Autrui est, dans cette démarche, un obstacle entravant la dia­ lectique ascensionnelle de l'esprit; par son particularisme, il limite l'amour en le relativisant à un objet fini, périssable et imparfait.

La perfection de l'amour nécessite la perfection de son objet.

L'amour se dégrade en s'attachant à un être mortel.

La« personne» n'existe pas ou peu et le problème de la communication des consciences ne préoccupe pas le philosophe.

Il s'agit ici de purifier l'amour (ascèse philosophique), de le dépersonnaliser progressivement.

Il s'agit de communiquer avec l'idée.

B.

L'amitié dans le Lysis : même analyse Ce dialogue de Platon tente de définir l'amitié.

Comme l'amour, l'amitié est un défaut car il révèle un manque, une privation (de I' Absolu) et donne lieu à un besoin, à un désir.

Sans doute s'agit-il de l'amitié homosexuelle que les mœurs grecques autorisaient.

Sentiment de bienveillance réciproque pour Empédocle, l'amitié est amour du semblable pour le semblable (l'altérité est niée); mais, fait remarquer Socrate, le bon se suffit à lui-même.

Le dialogue se fixe alors sur la thèse d'Héraclite qui soutenait que tout être est attiré par son contraire, par son opposé par nature.

Mais, objecte Socrate, les contraires se repoussent, s'excluent et donc ne peuvent s'aimer, s'unir.

Le philosophe hasarde une explication : l'amitié serait le rapport d'un être imparfait à un autre qu'il considère comme bon.

Mais, au-delà de la remarque psychologique, il y a à l'amitié un fondement métaphysique : il faut affirmer l'existence d'un premier objet d'amour en vue duquel tous les autres sont aimés; sortes d'images imparfaites du premier, ils ne sont que des illusions aux­ quelles on ne doit pas s'arrêter (biens relatifs).

Cet objet véritable­ ment digne d'être aimé, c'est le Bien absolu, valeur suprême pour-. »

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