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Attente et attention. Comparez ces deux attitudes de la conscience.

Publié le 15/09/2014

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conscience

A l'opposé, « attente « semble dire passivité et vide : point d'effort ni de tension; durant ces périodes où nous n'avons qu'à attendre, il n'est pas d'objet sur lequel l'esprit ait à se fixer.

Mais cette opposition n'est-elle pas forcée et répond-elle à tous les cas d'attente ?

A. Description. — Remettons-nous d'abord en mémoire quelques moda­lités de cette attitude de la conscience.

a)  Il est bien des cas de fausse attente. Me voici, par exemple, obligé de m'arrêter quelques heures dans une jolie ville en attendant une cor­respondance, et j'ai profité de cet arrêt pour revoir certains monuments célèbres. Or, je tombe sur un ami qui me demande : « Et que faites-vous là? « « J'attends mon train «, répondrai-je. En réalité, je visite la ville. L'attente n'occupe presque aucune place dans ma conscience : je note seulement une attention marginale qui suit le déroulement du temps et grâce à laquelle, à l'approche de l'heure, quelque chose me dira : il faut revenir à la gare.

b) La véritable attente, c'est dans les salles d'attente que nous pouvons l'observer. Mais l'attitude de la conscience varie suivant ce que l'on attend.

Parfois, nous attendons seulement qu'un certain laps de temps s'écoule : c'est ce qui aurait pu se passer si, au lieu de consacrer mes heures 

conscience

« 84 PSYCHOLOGIE b) L'attention met fin à cette anarchie : elle coonlun11c toutes les forces de l'individu pour les appliquer à un objet.

L'attention est donc essent,ie!.lement active.

Elle semble bien réaliser la signification étymologique du mot qui désigne celte attitude : quand nous sommes attentifs, nous sommes tendus vers un objet; attention dit concen­ tration et plénitude.

II.

- L'ATTENTE.

A l'opposé, cc attente" semble dire passivité et vide : point d'effort ni de tension; durant ces périodes où nous n'avons qu'à attendre, il n'est pas d'objet sur lequel ! 'esprit ait à se fixer.

Mais cette opposition n'est-elle pas forcée et répond-elle à tous les cas d'attente? A.

Description.

- Remettons-nous d'abord en mémoire quelques moda­ lités de cette attitude de la conscience.

a) Il est bien des cas de fausse attente.

Me voici, par exemple, obligé de m'arrêter quelques heures dans une jolie ville en attendant une cor­ respondance, et j'ai profité de cet arrêt pour revoir certains monuments célèbres.

Or, je tombe sur un ami qui me demande : cc Et que faites-vous là? " "J'attends mon train », répondrai-je.

En réalité, je visite la ville.

L'attente n'occupe presque aucune place dans ma conscience : je note seulement une attention marginale qui suit le déroulement du temps et grâce à laquelle, à l'approche de l'heure, quelque chose me dira : il faut revenir à la gare.

b) La véritable attente, c'est dans les salles d'attente que nous pom·ons l'obsen·er.

Mais l'attitude de la conwience rnrie suivant ce que l'on attend.

Parfois, nous attendons seulement qu'un certain laps de temps s'écoule : c'est ce qui aurait pu se passer si, au lieu de consacrer mes heures d'arrêt à une visite de la ville, j'avais décidé de rester à la salle d'attente.

cc Aurait pu », car la plupart des voyageurs installés dans cette salle font quelque chose : ils lisent des journaux, bavardent, observent le trafic de la gare, rêvent ou sommeillent; à strictement parler, ils n'attendent pas et, psy­ chologiquement, l'attente n'occupe qu'une petite place danB leur cons­ cience.

Attendre, c'est songer au train qui doit s'arrêter 11 20 h.

:m et calculer : encore deux heures, encore une heure cinquante-cinq, etc., tendu et à la fin crispé par la monoton~e de la même idée : le train arrivera à 20 h.

30.

Dans d'autres cas, c'est un point d'interrogation que nous nous posons : arrivera-t-il? Ou bien : qu 'arrivera-t-il? Représentez-vous dans la salle d'attente d'un ministère ou du directeur d'une grande entreprise : vous aller recevoir une réponse qui va décider de toute votre vie.

Si, pour vous donner une contenance, vous déployez un journal ou regardez les tableaux qui ornent la pièce, votre esprit est ailleurs : sera-ce oui? sera-ce non ? Vous n'osez pas vnus laisser aller à la joie, mais vous espérez bien ne pas avoir à déplorer un refus.

Vous êtes tiraillé de côtés divers sans trouver nulle part un objet sur lequel vous puissiez vous fixer avec la certitude de sa réalité.

Parfois, il est vrai, cette réalité ne fait aucun doute : le candidat qui atternl aYec impaticnre le moment où il annonceT"a aux ~iens un magni-. »

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