ASPECTS GÉNÉRAUX DE LA POLITIQUE
Publié le 30/11/2011
                            
                        
Extrait du document
La notion de politique est liée à celle de pouvoir. Certains spécialistes de science politique comme Harold D. LASSWELL, voient même dans toute étude du pouvoir un objet de la science politique : ainsi du « pouvoir « dans un petit groupe, comme la famille, de la « politique « de telle entreprise industrielle ou commerciale, etc. Mais, à l'imitation d'Aristote (de la Politique, 335-332 avant J .-C.), la tendance générale a plutôt été de distinguer entre le pouvoir de l'Etat, celui des pouvoirs publics, et les autres formes d'autorité. Le sociologue allemand Max WEBER (1864-1920) fonde cette distinction sur le fait capital que le pouvoir politique est le seul à disposer légitimement de l'usage de la force, sur le territoire de son ressort, pour faire respecter ses décisions : le premier souci d'un Etat est de s'assurer le contrôle des armes, le monopole de leur usage par la police et l'armée. Dans l'Essence du politique, Julien FREUND pose les trois pré-supposés, les trois catégories essentielles du politique
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                                                                                                                            non 	être 	loyal 	mais 	à qui, 	à quel 	groupe 	il sera 	loyal; 	le 	sentiment 	d'appartenance 	à une 	com	munauté 	est 	bénéfique 	pour 	celle-ci, 	qu'il 	ren	force 	et 	sauve 	de 	l'anarchie, 	mais 	également 	pour 	l'individu, 	qu'il 	sauve 	de 	l'isolement.
                                                            
                                                                                
                                                                    	L'identification 	sociale 	est 	un 	besoin 	psycholo	gique 	de 	l'homme; 	les 	valeurs 	sociales 	ne 	sont 	pas 	extérieures 	à lui 	mais 	intériorisées, 	assu	mées 	par 	lui.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Dès 	lors 	la 	loyauté 	à la 	Commu	nauté 	nationale 	est 	une 	simple 	question 	de 	légitimité 	de  celle-ci 	aux 	yeux 	des 	intéres	sés, 	de 	la 	force 	ou 	de 	la 	faiblesse 	de 	la 	Nation 	et 	de 	l'Etat 	comme 	cadres 	de 	référence 	parmi 	d'autres 	cadres 	de 	références 	: internationaux 	(les 	pays 	à régime 	communiste, 	telle 	communauté 	de 	race 	ou 	de 	religion, 	etc 	...
                                                            
                                                                                
                                                                     ) 	ou 	subnationaux 	(telle 	classe 	sociale, 	telle 	région, 	une 	communauté 	religieuse	, etc 	...
                                                            
                                                                                
                                                                    ).
                                                            
                                                                                
                                                                    	Fondé 	sur 	la 	violence, 	l'ordre 	politique 	a finalement 	pour 	fonction 	de 	la 	ré	duire 	à l'état 	de 	latence, 	de 	la 	régler	.
                                                            
                                                                                
                                                                    La 	poli	tique 	consiste 	à passer 	du 	combat 	au 	débat, 	des 	coups 	aux 	paroles, 	de 	l'arbitraire 	à la 	loi.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Grâce 	à la 	verbalisation 	des 	conflits 	dans 	le 	cadre 	de 	règles 	constitutionnelles 	pré-établies, 	les 	plus 	faibles 	ont 	des 	possibilités 	d'action 	que 	leur 	seule 	force 	ne 	leur 	donnerait 	peut-être 	pas.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La 	preuve 	·11ue 	les 	réprouvés 	eux-mêmes 	voient 	dans 	l'institution 	politique 	autre 	chose 	qu'un 	simple 	appareil 	de 	répression 	est 	que 	le 	plus 	souvent 	leurs 	actions 	-	même 	violentes 	(bar	rages 	sur 	les 	routes, 	mise 	à sac 	d'une 	préfecture 	par 	exemple) 	-	visent 	à contraindre 	le 	pouvoir 	politique 	à donner 	son 	appui 	à leurs 	revendica	tions.
                                                            
                                                                                
                                                                    	L'action 	sur 	l'Etat 	et 	l'action 	de 	l'Etat 	peuvent 	viser 	et 	atteindre 	des 	objectifs 	de 	jus	tice	.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Encore 	faut-il, 	évidemment, 	que 	l'Etat 	soit 	légitime	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Qu'est-ce 	à dire 	? Max 	WEBER 	a fait 	faire 	un 	grand 	progrès 	à la 	sociologie 	politique 	quand 	il 	a  défini 	la 	légitimité 	d'un 	pouvoir 	quelconque 	non 	plus 	en 	fonction 	d'un 	idéal 	a 	priori, 	quel 	qu'il 	soit 	-	l'Etat 	serait 	légitime 	parce 	qu	'il 	serait 	« 	bon 	», 	au 	service 	du 	« bien 	» -	mais 	en 	fonction 	de 	la 	consta	tation 	empirique 	que 	ceux 	qui 	sont 	sous 	l'auto	rité 	de 	ce 	pouvoir 	croient 	en 	sa 	légitimité, 	autre	ment 	dit 	lui 	reconnaissent 	massivement 	le 	droit 	de 	leur 	commander.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Tout 	régime, 	même 	totali		taire	, est 	d'ailleurs 	plus 	ou 	moins 	légitime 	: 
a	ucun 	Etat 	ne 	peut 	fonder 	uniquement 	sur 	la 	force 	nue 	et 	brutale 	sa 	domination 	et 	il 	y  a 	toujours 	une 	certaine 	complicité 	entre 	gouver	nants 	et 	gouvernés.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Plus 	la 	légitimité 	de 	l'Etat 	est 	faibl	e , 	plus 	il 	doit 	s'appuyer 	sur 	la 	force; 	plus 	il 	risque, 	également, 	d'être 	défié 	par 	la 	force, 	au 	nom 	d 'une 	autre 	légitimité.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Une 	révo	lution 	traduit 	un 	conflit 	de 	légitimités.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Max 	Weber 	distingue 	troi	s sources 	essentielles 	de 	légitimité 	: la 	tradition, 	qui 	fonde, 	par 	exemple, 	le 	pouvoir 	du 	patriarche 	ou 	seigneur 	terrien, 	autrefois, 	celle 	de 	la 	Reine 	d'Angleterre 	aujourd'hui 	encore	, en 	vertu 	de 	la 	coutume, 	sorte 	de 	prudente 	et 	lente 	sagesse 	des 	nations; 	la 	loi, 	qui 	fonde 	le 	pouvoir 	et 	la 	dévolution 	du 	pouvoir 	dans 	la 	plupart 	des 	Etats 	contempo	rains, 	en 	vertu 	de 	règles 	écrites, 	impersonnelles, 	dont 	l'objet 	est 	de 	limiter 	au 	maximum 	les 	incertitudes 	du 	monde 	et 	de 	l'action; 	le charisme 	
enfin, 	qui 	fonde 	le 	pouvoir 	du 	prophète	, du 	héros	, du 	meneur 	d'hommes 	sur 	ses 	qualités 	personnelles 	et 	hors 	du 	commun.
                                                            
                                                                        
                                                                    	Max 	Weber 	ne 	choisit 	pas 	entre 	ces 	trois 	fontaines 	de 	légitimité 	celle 	qui 	serait 	la 	meilleure; 	il 	se 	contente 	de 	constater 	leur 	existence 	et 	leur 	fonction	.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le 	plus 	souvent	, d'ailleurs, 	le 	pouvoir 	s'abreuve 	à plusieurs 	de  ces 	sources 	: ainsi 	du 	général 	de 	Gaulle 	qui 	puisait 	à 	la 	fois 	à la 	source 	charismatique 	et, au 	fil 	des 	élections 	ou 	référendums, 	à la 	source 	légale, 	déclarant 	lui	même 	-	dans 	des 	circonstances 	dramatiques, 	le 	29 	janvier 	1960  : 	« En 	vertu 	du 	mandat 	que 	le 	peuple 	m'a 	donné 	et 	de 	la 	légitimité 	natio	nale 	que 	j'incarne 	depuis 	vingt 	ans, 	je 	demande 	à tous 	et 	à toutes 	de 	me 	soutenir 	quoi 	qu'il 	arrive.
                                                            
                                                                                
                                                                    	» 	
REGIMES  POLITIQUES 
La 	sociologie 	politique, 	à l'origine, 	se 	limite 	à l'étude 	de 	l'Etat, 	au 	droit 	constitutionnel.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Certains 	spécialistes, 	aujourd'hui 	encore, 	tel 	M.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Marcel 	PRELOT 	en 	France, 	s'en 	tiennent 	à 	cette 	conception 	étroite 	à laquelle 	restent 	atta	chées 	les 	premières 	typologies 	des 	régimes 	po	litiques.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Telle 	l'antique 	classification  grecque, 	qui 	remonte 	à 	Hérodote 	(milieu 	du 	v• 	siècle 	avant 	J.-C.) : 	monarchie 	ou 	gouvernement 	d'un 	seul, 	oligarchie 	ou 	gouvernement 	de 	quelques	uns, 	démocratie 	ou 	gouvernement 	de 	tous; 	trilogie 	précisée 	par 	Aristote 	qui 	oppose 	à la 	monarchie, 	à l'aristocratie 	et 	à la 	« timocratie 	» 	(ou 	démocratie 	censitaire) 	leurs 	versions 	« cor	rompues 	» 	: la 	tyrannie, 	l'oligarchie 	et...
                                                            
                                                                                
                                                                    	la 	démocratie.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Partant 	de 	Montesquieu, 	les 	ju	rij	es 	du 	XIX" 	et 	du 	xx• 	siècle 	distingueront 	les 	régimes 	de 	confusion 	des 	pouvoirs 	(dicta	tures, 	monarchies 	absolues 	et 	régimes 	d' Assem	blée)	, de 	séparation 	des 	pouvoirs 	(monarchies 	constitutionnelles 	et 	régimes 	présidenti'els) 	ou 	de 	collaboration 	des 	pouvoirs 	(régimes 	par	lementaires, 	dans 	lesquels 	le 	gouvernement 	est 	responsable 	devant 	le 	parlement 	et 	peut 	être 	renversé 	par 	lui, 	contrairement 	à la 	règle 	des 	régimes 	présidentiels)	.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Ces 	
typologies, 	trop 	formelles, 	ne 	rendent 	pas 	compte 	de 	la 	réalité 	du 	fonctionnement 	des 	systèmes 	politiques.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La 	Grande-Bretagne 	est 	classée	, comme 	la 	France 	de 	la 	IV• 	République, 	parmi 	les 	régimes 	parlementaires.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Mais 	dans 	l'une 	l 'existence 	d'un 	parti 	majoritaire 	donne 	à 	son 	chef	, le 	Premier 	Ministre, 	la 	durée 	et 	le 	moyen 	de 	faire 	voter 	ses 	projets 	de 	loi 	sans 	trop 	de 	problèmes 	tandis 	que 	dans 	l'autre 	des 	coalitions 	instables 	laissent 	continuellement 	le 	gouvernement 	à la 	merci 	d'une 	crise 	ministé	rielle	.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le 	système 	des 	partis 	modifie 	profondé	ment, 	en 	fait, 	la 	distribution 	théorique 	et 	cons	titutionnelle 	des 	pouvoirs 	entre 	le 	législatif 	et 	l'exécutif.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Maurice 	DuvERGER 	a proposé, 	en 	conséquence	, 	une 	nouvelle 	typologie 	fondée 	sur 	le 	nombre 	des 	partis 	politiques, 	nuancée 	selon 	la 	nature 	de  ces 	partis.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il 	distingue 	ainsi 	les 	régimes 	de 	parti 	unique, 	de 	bipartisme 	et 	de 	multipar	tisme 	et, 	parmi 	eux, 	diverses 	sous-catégories 	:.
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 - GREGOIRE, Henri, dit l'abbé (4 décembre 1750-28 mai 1831) Ecclésiastique et homme politique Il est député du clergé aux Etats généraux de 1789.
 - MONTESQUIOU-FEZENSAC, François Xavier Marc Antoine duc de (1756-1832) Homme politique, il est Agent général du clergé dont il est le représentant aux Etats généraux.
 - GREGOIRE, Henri, dit l'abbé (4 décembre 1750-28 mai 1831) Ecclésiastique et homme politique Il est député du clergé aux Etats généraux de 1789.
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