Arthur Rimbaud - Voyelles analyse
Publié le 28/05/2013
Extrait du document
«
« pénitent » : personne exclue des fidèles à cause de ses péchés ; personne qui se repent.
« viride » : du latin « uiridis » qui signifie « vert ».
Néologisme rimbaldien.
« pâtis » : néologisme pour « prés ».
« strideurs » : bruits perçants et vibrants.
« oméga » : en grec, signifie « grand o » ; dernière lettre de l’alphabet grec qui note un « o »
long ouvert ; dernier élément d’une série (« l’alpha et l’oméga »).
Commentaire :
Le sonnet « Voyelles » est considéré comme l’un des poèmes les plus énigmatiques de
Rimbaud.
Un de ses critiques, René Etiemble, l’a qualifié de « chef d’œuvre magico-
alchimisto-kabbalisto-spiritualisto-psychologico-érotico-mégaïco-structuraliste ».
Le poème
fait en tout cas l’objet d’un véritable acharnement touchant son interprétation.
Les hypothèses sur les sources d’inspiration de Rimbaud sont variées : sur le plan littéraire,
l’auteur a été séduit par la théorie des correspondances de Baudelaire, qui associe la vue et
l’ouïe ; sur le plan personnel, il a pu se souvenir d’un abécédaire colorié ; sur le plan
scientifique, il s’est peut-être référé au phénomène de l’audition colorée, qui associe, à
l’audition de certains sons, une image colorée ; enfin, l’influence des Kabbalistes et de
l’alchimie est également possible.
La Kabbale est une doctrine juive secrète, qui prit naissance dans les deux siècles qui
précédèrent l’avènement du christianisme, et qui repose sur l’idée d’une correspondance entre
les noms et les choses qu’ils désignent ; les lettres de l’alphabet sont des intermédiaires entre
le monde matériel et le monde spirituel.
La doctrine fait également état d’âmes à moitié
masculines ou féminines qui, séparées sur terre, cherchent à s’unir en un seul être, lequel sert,
à travers lui, l’expression du divin.
Quant à l’alchimie, dont le nom signifie en grec « magie noire », elle est, au Moyen Âge, la
science par excellence, contenant les principes de toutes les autres.
Elle a pour objet l’étude de
la vie des trois règnes : animal, végétal, minéral.
Son but est la découverte et la fixation d’un
ferment mystérieux, grâce auquel la désagrégation des corps, et donc la mort, pourrait être
retardée.
Elle pouvait être liquide, avec l’élixir de longue vie ou panacée, remède infaillible de
toutes les maladies, ou solide avec la pierre philosophale : introduite dans la masse d’un métal
en fusion, elle transmutait ce dernier en or ou en argent.
Les lois chimiques de transformation
étaient symbolisées dans des grimoires en une langue figurée à peu près incompréhensible et
dont les archimages avaient seuls le secret.
Le premier vers :
Il présente la suite des voyelles de l’alphabet français et grec (manque le Y qui fait double
emploi avec le I et le U car le u grec, appelé upsilon , équivaut au y français ; le o vient après
le u car il est la dernière lettre de l’alphabet grec) sous forme de lettres majuscules.
Le terme
« voyelles » qui résume l’énumération précédente (d’où la présence des deux points
explicatifs) renvoie bien au titre et au thème du poème.
A chaque voyelle est associée une couleur (sans signe de ponctuation entre elles).
2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Analyse complète de VOYELLES d'Arthur Rimbaud.
- ARTHUR RIMBAUD – MA BOHEME - analyse
- ILLUMINATIONS d'Arthur Rimbaud (résumé & analyse)
- POÉSIES d'Arthur Rimbaud (résumé & analyse)
- BATEAU IVRE (Le). d’Arthur Rimbaud (résumé & analyse)