Art et Philosophie au Moyen Age
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
l'autre sur l'identification émotionnelle et subjective de la personne du croyant à la souffrance humaine du Christ.
Simultanément sedéveloppa une importante dévotion pour la Vierge Marie, qui n'existait pas dans l'Eglise primitive.
Activités intellectuelles:
Dans la sphère culturelle, un ferment intellectuel sans précédent était en train de se développer.
De nouvelles institutionsd'éducations, comme les écoles attachées aux cathédrales et aux monastères, prospéraient et les premières universités étaientcréées.
On attribuait des diplômes en médecine, en droit et en théologie; la recherche dans chacun de ses domaines était intense.Les écrits des médecins de l'Antiquité, dont la plupart avaient été préservés par des érudits arabes, furent retrouvés et traduits.
Leslois ecclésiastiques et civiles furent systématisées, commentées, discutées comme elles ne l'avaient jamais été, notamment à l'université de Bologne.
Ces recherches favorisèrent le développement de nouvelles méthodes qui portèrent leurs fruits dans tous lesdomaines touchant aux études.
Les textes des Pères de l'Eglise furent à nouveau étudiés, les doctrines et pratiques théologiquesexplorées, les problèmes de la tradition chrétienne discutés, notamment au moyen de la technique d'analyse dialectique.
le XIIèmersiècle correspond ainsi à une période faste de la philosophie occidentale.
Renouveau artistique:
Les innovations se produisirent aussi dans le domaine des arts.
La maîtrise de l'écriture et de la lecture ne fut plus l'apanage duclergé ; on assista à l'épanouissement d'une nouvelle littérature en latin et, pour la première fois, en langue vernaculaire.
Ces textess'adressaient à un public cultivé qui disposait de l'éducation et du temps nécessaires pour lire.
Les poèmes d'amour, les romanscourtois, les écrits historiques, exprimaient toutes les nouvelles caractéristiques de la vie sociale et individuelle, ainsi que l'engagement de chacun dans le monde séculier.
En peinture, une attention sans précédent fut accordée à la description desémotions et de la vie quotidienne.
En architecture, le style roman fut amélioré au fur et à mesure de l'érection d'innombrables églises,notamment le long des routes empruntées par les pélerins qui traversaient le sud de la France et l'Espagne, en même temps quecommençaient à apparaître les premiers éléments du style gothique qui deviendrait le style architectural international durant lessiècles suivants.
La nouvelle unité européenne:
Durant le XIIIème siècle, les acquis du XIIème siècle furent consolidés et systématisés.
L'institution monastique était devenue lapremière institution européenne ; le commerce avait fait de l'Europe une communauté économique.
Cette unité économique etfinancière était due aux activité des marchands et banquiers italiens qui exerçaient leurs compétences en France, en Angleterre, auxPays-Bas, en Afrique du Nord, ainsi que dans les Etats de l'Empire germanique.
Voyager, que ce fût dans un but commercial,intellectuel ou religieux (pélerinage) devint relativement facile et courant.
Ce fut également un siècle de croisades, bien que celles-ciaient commencé à la fin du XIème siècle.
Conçues selon la loi de l'Eglise comme un pélerinage armé, les croisades rassemblèrentdes populations appartenant à toutes les classes sociales.
Ces expéditions religieuses internationales, étranges et ambiguës dansleurs objectifs réels, confirmèrent que l'unité européenne s'articulait autour de l'institution religieuse.
L'apogée du haut Moyen Agecorrespond aux brillantes réalisations architecturales de style gothique, aux oeuvres philosophiques de saint Thomas d'Aquin et auchef-d'oeuvre de Dante, "La Divine Comédie".
Le Moyen Age tardif:
Si le haut Moyen Age fut marqué par l'unification des institutions et de brillantes synthèses intellectuelles, le Moyen age tardif secaractérise par les conflits et la désagrégation.
C'est durant cette période qu'émergea le concept d'Etat séculier, même s'il ne s'agit,au début, que d'un sentiment national naissant, et qu'eurent lieu les premières manifestations de la lutte entre le pouvoir religieux etle pouvoir de l'Etat, qui allait devenir une des constantes de l'histoire européenne durant des siècles.
Les villes, qui continuaient àcroître en taille et en prospérité, commencèrent à revendiquer l'autonomie politique, et à l'intérieur même de celles-ci apparut unerivalité entre les classes sociales et les différents intérêts.
Les débuts de la science politique:
Une des conséquences de ces conflits, notamment en Italie, fut l'approfondissement d'une réflexion sociale et politique quiconsidérait l'Etat séculier comme un sujet d'étude à part entière, envisagé indépendamment de l'Eglise et de la communauté descroyants.
L'autonomie du politique est seulement une des facette de la grande tendance de la pensée de la fin du Moyen Age.
Legrand projet de la philosophie du haut Moyen Age, qui consistait en une tentative de synthèse de toutes les connaissances et detoutes les expériences, dans les sphères humaine ou divine, s'avérait impossible à réaliser.
On a pu voir dans cette tendance à la spécialisation de la recherche philosophique un signe de décadence et de perte de sens.
D'autres considèrent qu'il s'agit ducommencement d'une ère nouvelle, celle, par exemple, de la recherche empirique consacrée au monde physique, qui correspond àl'effondrement de l'attitude synthétique du haut Moyen Age.
Une nouvelle spiritualité:
Si importants que fussent les développements de la philosophie, c'est néanmoins dans le domaine de la spiritualité du Moyen Agetardif que se situe le grand bouleversement social et culturel de cette période.
Les innovations dans le domaine de la spiritualitéconcernent aussi bien l'institution de l'Eglise que des sphères qui lui sont extérieures.
La spiritualité du Moyen Age tardif estcaractérisée par une recherche intense d'une expérience directe de Dieu, que ce soit par le biais d'une illumination mystique, d'uneextase intérieure individuelle, ou à travers l'appréhension personnelle de la parole de Dieu présente dans la Bible.
Dans les deux cas,l'Eglise, tant dans sa fonction d'interprète de la doctrine que dans son rôle de pourvoyeur des sacrements, se retrouvait en quelque sorte démunie et moins indispensable.
L'expérience mystique devenait potentiellement accessible à tout le monde, qu'il fût laïc oureligieux, homme ou femme, instruit ou illettré.
Conçue comme une grâce divine, elle n'était pas liée au rang social ou au niveau.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le Moyen Age : tendances générales en philosophie
- ART RELIGIEUX DU XIIe SIÈCLE, — DU XIIIe SIÈCLE , — ET DE LA FIN DU MOYEN AGE EN FRANCE (résumé & analyse)
- Contes et romans du Moyen Age (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)
- DUBY, Georges (1919-1996) Historien aguerri aux méthodes de Braudel, il se spécialise dans l'histoire du Moyen Age (Economie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval) et de l'art (Le Temps des cathédrales).
- L'art médiéval ou l'art du Moyen-Age