Art et nature Texte de Hegel.

Texte découpé

1. Ce ne sont pas [...] d’imitation pure et simple ;

2. ce que la peinture [...] sujets pour l’art.

Les points clés

Il faut distinguer deux points clés dans ce texte :

- La peinture, et plus généralement l’art, n’imite pas l’apparence immédiate de la nature, telle qu’elle s’offre à la perception.

- La peinture doit, au contraire, saisir la vie de la nature et la manifester dans l’œuvre peinte.

1. Le premier point appelle les remarques suivantes : on peut considérer que, si l’objet naturel s’offre à notre perception selon une certaine apparence, possédant forme et qualités sensibles (couleurs notamment), il est nécessaire pour le peintre d’aller au-delà de cette apparence, c’est-à-dire de la transfigurer, pour y saisir quelque chose de plus essentiel en elle. L’apparence est nécessaire pour manifester la vie de la nature. Mais, à elle seule, elle ne peut être suffisante pour devenir l’objet de la peinture.

Ce ne sont pas [...] les objets tels qu’ils existent dans la réalité, dans leurs combinaisons et sous leur forme purement extérieure, qui constituent, dans ces cas, le contenu propre de la peinture, car, s’il en était ainsi, elle deviendrait un art d’imit tion pure et simple ; ce que la peinture de paysage doit relever et faire ressortir dans ses œuvres, c’est la vie même de la nature, répandue dans toutes ses manifestations, c’est la sympathie caractéristique qui existe entre des états particuliers de cette vie et certaines dispositions de l’âme humaine, car c’est ainsi seulement que la nature, au lieu d’être une simple ambiance, affirmera son indépendance et deviendra un contenu véritable, une source inépuisable de sujets pour l’art.

F. HEGEL, Esthétique, tome III, Ire partie, PUF, 1953.