Devoir de Philosophie

Art et imitation

Publié le 19/01/2014

Extrait du document

Philosophie. Term. L'art imite-t-il la nature ? Art/ nature Règle, liberté, création besoin, utilité art et perception du réel Introduction L'art est un genre de culture. On oppose habituellement nature/ culture. On demande ici comment envisager les rapports entre l'art, qui est un genre de culture, et la nature. On demande plus précisément si l'imitation est une bonne manière de comprendre ces rapports Manière naïve de répondre à la question = l'artiste magnifie la nature. Cf le tableau de Caspar Friedrich, Le promeneur. Beaucoup de tableaux de l'époque romantiques semblent s'inscrire dans cette entreprise d'embellissement de la nature par l'art. Antithèse : l'artiste est qun qui fait preuve d'originalité, il « crée », cad qu'il introduit qc de nouveau, et fait donc preuve de liberté. L'imitation semble s'opposer à tout ce qui relève de la création et de la liberté. => y a t-il une manière d'imiter qui ne limite pas la liberté de l'artiste ? I- Art et imitation de la nature chez Aristote Définition de l'art chez Aristote Chez Aristote, l'art comprend aussi bien l'artisanat que les beaux-arts. Les deux sont pour lui à comprendre comme des activités productives, par opposition à l'activité théorique, et à l'activité pratique (=morale, on n'agit pas sur qc d'extérieur à soi, mais sur soi-même). Art = poesis Un objet de l'art est un objet fabriqué suivant une règle. Cet objet peut-être utile ou beau, matériel (statue), ou intellectuel (poésie). L'artiste est celui qui a une capacité à produire des objets de l'art. Ce n'est pas celui qui a un moment donné a produit un objet de l'art, c'est celui qui a une disposition à produire un tel objet, parce qu'il a une connaissance de la règle pour le produire. La production artistique a donc un aspect intellectuel. Le génie n'invente pas librement, il construit avec des règles (cf sujets : Art/invention, Art/création, Art/liberté). La nature chez Aristote Tout être est soit un être naturel, soit un être de la technique (=choses produites par l'homme). Aristote a une conception finaliste de la nature : chaque être naturel a une fin, et tend à la réaliser spontanément. La fin de chaque être est la réalisation de sa nature (=ce qu'elle est=son essence=sa définition). L'essence correspond à un niveau générique. C'est la définition par exemple de l'espèce hirondelle : oiseau ayant tels traits génériques, volant de telle manière...Une hirondelle particulière tend à réaliser, à son niveau, ce qu'est une hirondelle, compris de manière générique. Quand elle se développe, elle tend à se rapprocher du modèle générique de l'hirondelle, quand elle se met à voler de cette manière propre aux hirondelles, elle accomplit un modèle de vol typique de l'hirondelle générique. Malgré tout, la nature connaît des ratés. Certains individus imitent particulièrement mal leur modèle. Un monstre (par exemple un cerf sans bois, une antilope &agr...

« modèle générique.

Au delà des monstres, tout individu a des traits particuliers qui le distinguent du modèle générique et l'en écarte, par ex un labrador est un chien normalement assez compact (=niveau générique).

Si on tombe sur un labrador assez élancé, il s'éloigne du modèle générique, sans être un monstre. 3) le rôle de l'art L'artiste doit pallier aux manques de la nature.

Là où la nature fait défaut, manque d'ordre (quand il y a monstres ou traits particuliers s'éloignant du modèle), l'artiste en introduit.

Il doit parfaire la nature, ou achever ce qui ne l'est pas.

Ainsi l'artiste n'imite pas la nature, si par nature on entend : l'ensemble des individus particuliers existants.

Mais si par nature on entend : l'essence des choses (comme lorsque l'on dit : il est dans la nature de l'homme d'être curieux = modèle générique chez Aristote), alors l'artiste imite la nature des choses.

Il doit produire des œuvres qui imitent mieux les modèles génériques que ne le font les individus particuliers.

Les essences (modèles génériques), lorsqu'elles sont mal réalisées par la nature, sont des espèces de virtualités que l'artiste doit réaliser, achever, actualiser.

Les êtres particuliers imitent déjà les modèles génériques, plus ou moins bien, et l'artiste imite à son tour, mais lui sans rater. 4) exemple dans l'artisanat. L'if est un bois particulièrement souple.

Chaque branche de l'arbre essaye de porter à son maximum la possibilité de souplesse de l'if.

Un if particulier cassant réalise mal l'if générique.

L'artiste est ici celui qui choisit la graine d'if, la fait pousser dans des conditions favorables, taille la meilleure branche, de la façon la plus adéquate, afin de réaliser un arc extrêmement souple, réalisant au mieux cette potentialité de l'if.

Il n'y a pas de rupture nature/ art, au contraire, l'art porte à sa perfection les potentialités de la nature.

Exemple dans les beaux-arts.

Dans l'Odysée, Homère chante les aventures d'Ulysse.

C'est une manière de révéler ce dont l'être humain est capable.

Nous ne réalisons pas, à notre niveaux, tout ce dont l'homme est capable.

Dépeindre ce héros c'est révéler les potentialités de l'être humain.

=> dans le cas de l'artisanat il s'agit plus de réaliser, les potentialités de la nature, dans le cas des beaux-arts, il s'agit plutôt de les révéler. => mais dans les deux cas, l'artiste donne à voir avec clarté ce qu'est l'essence.

Voir un arc particulièrement souple, c'est voir bcp plus clairement ce qu'est la souplesse de l'if, que lorsque l'on regarde un arbre.

De même, on voit plus clairement ce dont est capable un homme, en lisant l'Odysée, que lorsque l'on regarde des hommes autour de soi. Autre ex : l'artiste peut-être celui qui élève une espèce de cheval donnée, et la dresse.

Il porte à sa perfection telle espèce.

C'est aussi celui qui dessinera un cheval tel que tout ce qu'est capable de donner un cheval en terme de légèreté, puissance etc...devienne manifeste.

Voir le dessin, voir le cheval monté par le dresseur, c'est dans les deux cas, voir l'essence de l'espèce à l'état presque pur.

On peut dire que l'art a une certaine utilité : il rend manifestes les essences.

Cf sujets art/ besoin/utilité.

Autre sujet: l'art modifie t-il notre perception de la réalité ? => pas rupture mais continuité, imiter c’est prolonger le processus même de la nature, l’accomplir.

(Avec la modernité, cette continuité va être rompue.

L ’art bascule du côté de l’esprit, et donc du côté de l’exercice de la liberté alors que la nature semble cantonnée à une aveugle nécessité). »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles