Aristote: Science théorique et Science pratique
Publié le 17/04/2009
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HTML clipboardAristote distingue les sciences théoriques qui ont pour but la connaissance, des sciences pratiques qui ont pour objet les formes de l’action. L’éthique est une de ces dernières, car sa finalité est la recherche du bonheur. Dans cet extrait de l’Ethique adressée à son fils Nicomaque, le fondateur du Lycée explique qu’une des vertus sociales qu’il faut pratiquer pour atteindre le bonheur est l’amitié. Mais sur quoi est-elle fondée ? Sur l’utile, sur le plaisir, ou sur la vertu. Le natif de Stagire distingue différents types d’amitiés qu’il ne place pas sur le même plan.
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Conclusion
En mettant l'accent sur l'amitié, Aristote souligne l'appartenance de l'homme à sa communauté familiale, économiqueou politique.
Pour le précepteur d'Alexandre le Grand, la vertu et le bonheur humains sont certes fonction de larationalité dont est capable l'individu, dans la mesure où la finalité de l'homme est la raison, via l'activitéintellectuelle, mais il n'oublie pas que l'homme est avant tout un animal politique, c'est-à-dire qu'il estprimordialement inscrit dans une collectivité de mœurs et de lois dont il dépend et dont il bénéficie.
Intérêt philosophique
L'intérêt philosophique de ce texte est tout d'abord, sur le plan de la méthode, de montrer qu'Aristote, qui a été sonélève pendant 20 ans, ne peut s'empêcher d'utiliser la logique de recherche de la vérité de Platon, à savoir laméthode de division et de rassemblement, et non sa propre logique syllogistique de l'enchaînement juste despropositions.
Aristote commence en effet par distinguer l'amitié utile de l‘amitié agréable avant de rassembler lescaractères communs aux 2 espèces d'amitié.
Notons toutefois qu'Aristote reste fidèle au principe du juste milieu,puisqu'il présente l'amitié vertueuse comme une sorte de point d'équilibre entre deux excès contraires : l'excès defutilité de l'amitié plaisante et l'excès de sérieux de l'amitié utile.
Ensuite ce texte peut être lu comme une réponse à Epicure, pour qui le bonheur est dans le plaisir et doncfatalement dans l'amitié plaisante.
En effet, pour Aristote, si le bien est la fin ultime de la vie humaine, le plaisir n'estqu'un accompagnement qui advient de surcroît.
De plus, contrairement à Epicure qui prône l'autosuffisance, pourAristote, le sage ne saurait être pleinement heureux dans l'autarcie, car c'est en contemplant la belle activité deson ami, et la joie de celui-ci, qu'il prend vraiment conscience de son propre bonheur, ce bonheur qui est lesouverain bien.
Enfin ce texte préfigure l'amour agapique, tel qu'il sera ultérieurement développé par les chrétiens, sous l'impulsionde St Thomas d'Aquin (Aimez vous les uns les autres).
Pour Aristote, on ne naît pas vertueux, on le devient, par lapratique de la vertu.
Cette pratique est d'abord pure politesse, car agir poliment c'est agir comme si on étaitvertueux, puis morale, car agir moralement c'est agir comme si on aimait, et enfin amitié vertueuse.
Comme lamorale libère de la politesse en l'accomplissant (l'homme vertueux n'a plus à agir comme s'il l'était), la bienveillanceréciproque libère de la morale (celui qui aime n'a plus à agir comme s'il aimait).
C'est l'esprit des évangiles, par quoile Christ nous libère de la Loi (« Aime et fais ce que tu veux »).
L'amitié vertueuse aristotélicienne, c'est l'amourgratuit sans motif, sans intérêt, et même sans justification, c'est l'amour agapique, qui se distingue bien sur del'amour érotique, toujours avide, toujours égoïste, toujours motivé par ce qui lui manque, mais aussi de l'amourphilique, qui comme le souligne à juste titre Aristote dans ce texte, n'est jamais tout à fait désintéressé.
Aimer disaitAlain c'est trouver sa richesse hors de soi : par le manque, qui est passion (éros), par la joie reçue ou partagée, quiest amitié (philia), ou par la joie donnée en pure perte, qui est charité (agape)..
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