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Aristote: L'homme est un être qui aime son prochain

Publié le 13/04/2005

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aristote
L'homme est un être qui aime son prochain et qui vit en société. Que parmi ces liens d'affection, les uns soient plus éloignés, les autres tout proches de nous, cela ne fait rien à la chose: toute affection est précieuse pour elle-même et non pas seulement pour les services qu'on en tire. Si donc l'affection pour les concitoyens est précieuse pour elle-même, il faut nécessairement en dire autant pour les gens de même nation et de même race, en sorte qu'il en va pareillement de l'affection pour tous les hommes. De fait, les sauveteurs sont ainsi disposés à l'égard du prochain qu'ils accomplissent le plus souvent leur sauvetage non pas en vue d'une récompense, mais parce que la chose vaut d'être faite pour elle-même. Qui donc , voyant un homme écrasé par une bête, ne s'efforcerait s'il le pouvait, d'arracher à la bête sa victime? Qui refuserait d'indiquer la route à un homme égaré? Ou de venir en aide à quelqu'un qui meurt de faim? Ou, s'il a découvert une source dans un désert aride, ne la ferait connaître par des signaux à ceux qui suivent la même route? Qui donc enfin n'entendrait avec horreur, comme contraires à la nature humaine, des propos tels que ceux-ci: "Moi, mort, que la terre soit livrée aux flammes!" ou: "Que m'importe le reste, mes affaires à moi prospèrent"? De toute évidence, il y a en nous un sentiment de bienveillance et d'amitié pour tous les hommes, qui manifeste que ce lien d'amitié est chose précieuse par elle-même. Aristote

Aristote expose sa thèse: l’homme est naturellement un être qui aime son prochain.  1) Certes, ce lien d’affection peut connaître des variations. Mais son existence de principe et sa valeur ne sont pas mis en cause pour autant. Il vaut aussi bien pour ceux qui nous sont proches que pour l’humanité dans son ensemble.  2) C’est le principe de ce lien (et non l’intérêt qu’il peut susciter) qui est à l’oeuvre dans une série d’actions où l’on porte secours à autrui.  3) C’est ce même principe de bienveillance qui rend insupportables des propos égoïstes, "contraire à la nature humaine".

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« Ces exemples, dans leur diversité, n'appellent pas directement de commentaires.

Notons pourtant qu'ilsmettent en jeu la puissance d'un homme, prêt à apporter sa puissance au service d'autrui, momentanémentdans une situation de faiblesse.

Inégalité terrible, où la vie est en jeu et ne pourra être sauvée que parl'intervention du sauveteur.C'est l'attaque furieuse d'un animal, l'imprudence qui a fait perdre une route, la misère ou la dureté de lanature qui portent l'éventualité de la mort.

Qu'importe! A chaque fois le sentiment d'amour (et debienveillance) s'éveille.

Aristote le dit et le répète, ce sentiment s'exerce à l'égard du prochain.

Comme sil'homme, pourtant à l'abri du danger, était prêt à se jeter dans ce danger, parce que l'homme qu'il est prêt àsecourir est comme un autre lui-même.

N'est-ce pas en étant affecté par autrui, comme si autrui était toutà coup un autre lui-même, que se réalise au mieux la proximité? Qui est plus proche de soi que soi?On peut se demander si dans ce texte et bien qu'Aristote soit peu explicite à ce sujet, la notion d'amour (etde bienveillance) de l'homme à l'égard d'autrui, dans la mesure où autrui est également défini comme unprochain, n'est pas fondée en réalité sur l'amour de soi.

Ce qui fait qu, bien qu'aucun de ces termes nesoient pas formellement employés, l'altruisme se fonderait en dernière analyse sur l'égoïsme. 3) Et pourtant l'égoïsme, conçu comme fermeture à autrui, marqué par l'incapacité d'être sensible à autrui,d'être autrui, est condamné par Aristote.

Après avoir évoqué des actions qui provoquent la sympathie dulecteur, il évoque des propos qui ne peuvent que susciter sa réprobation.

Opposition du faire au dire, quiconcourt au même thème: il y a en nous un sentiment de bienveillance et d'amitié pour tous les hommes quinous fait éprouver "l'horreur" des hommes qui -contre nature- se mettent en dehors de la communauté deshommes. INTÉRÊT DU TEXTE. Il réside dans la mise en exergue de la notion de bienveillance comme clé explicative des liens sociauxultérieurs.

C'est un sentiment que chacun peut retrouver dans son for intérieur, et qui se prouve par laspontanéité de nos actions en faveur d'autrui.

Cela ne remet pas en cause la possibilité de mauvaisesactions, ou de conduites immorales, mais il s'agit dès lors de les comprendre comme des perversions socialesde la nature humaine native et bonne.Ce qui est en question, c'est évidemment l'impossibilité d'une quelconque vérification de ce sentimentsupposé premier.

Hobbes, Hegel, partant de la description réaliste des rapports humains, ont, au contraire,présupposé que le sentiment premier de l'homme est celui de l'opposition à autrui.C'est la faiblesse de toute démarche de ce type que de vouloir trouver un principe unique, au lieu d'admettreun faisceau de sentiments contradictoires, mêlant sociabilité et insociabilité.Dans ce texte, Aristote affirme que le sentiment premier de bienveillance est explicatif de toute sociabilité.Une telle vision optimiste se retrouvera chez les moralistes anglais et également chez Rousseau avec lareconnaissance du rôle de la pitié.

Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de sonmaître, et mal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La morttragique de son ami Hermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, luiconfia l'éducation d'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fondal'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'Aristote y devisait avec ses élèves, tout en sepromenant.

A la mort d'Alexandre, en 323, Aristote quitta Athènes et se retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sortde Socrate et voulut « épargner aux Athéniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'Aréopage lecondamna à mort par contumace.

Il mourut au mois d'août.

Aristote peut disputer à Platon le titre de plus grandphilosophe de tous les temps.

Son intelligence ne fut pas seulement d'ordre philosophique, elle fut universelle.Aristote est le fondateur de la logique, de l'histoire de la philosophie, de l'anatomie et de la physiologie comparées.En philosophie, il est disciple de Platon, mais son sens d'observateur lui permet de replacer le platonisme dansl'ensemble des systèmes connus et de modifier certaines affirmations platoniciennes, notamment la théorie de lahiérarchie des idées.

Aristote en déduit la logique, établie sur la structure et les relations des concepts, les relationsétant ramenées au rapport des genres et des espèces.

Il distingue dix catégories, qui sont les genres les plusgénéraux dans lesquels se classent les objets de la pensée : substance ou essence, quantité, relation, qualité,. »

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