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Aristote: Le choix et le souhait

Publié le 13/04/2005

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aristote
Le choix n'est certainement pas la même chose que le souhait, bien qu'il en soit visiblement fort voisin. Il n'y a pas de choix, en effet, des choses impossibles, et si on prétendait faire porter son choix sur elles on passerait pour insensé; au contraire, il peut y avoir souhait des choses impossibles, par exemple de l'immortalité. D'autre part, le souhait peut porter sur des choses qu'on ne saurait d'aucune manière mener à bonne fin par soi-même, par exemple faire que tel acteur ou tel athlète remporte la victoire; au contraire, le choix ne s'exerce jamais sur de pareilles choses, mais seulement sur celles qu'on pense pouvoir produire par ses propres moyens. En outre, le souhait porte plutôt sur la fin, et le choix sur les moyens pour parvenir à la fin : par exemple, nous souhaitons être en bonne santé, mais nous choisissons les moyens qui nous feront être en bonne santé; nous pouvons dire encore que nous souhaitons d'être heureux, mais il est inexact de dire que nous choisissons de l'être : car, d'une façon générale, le choix porte, selon toute apparence, sur les choses qui dépendent de nous. Aristote

Nos désirs ne commandent-ils pas toujours nos choix? Ne peut-on définir le choix comme la simple actualisation de nos souhaits? Aristote nous rappelle à travers ce texte que l'association entre ces deux notions n'est pas si simple et il analyse méthodiquement les différences qui les séparent : il en cite trois, qui montrent toutes que le domaine du souhait, du désir, est plus étendu que la sphère du choix, de la décision. Ces différences sont révélées par trois objets de souhait ou de choix : les choses impossibles, celles qui ne dépendent pas de nous et la distinction entre moyens et fins.  Nous analyserons ces distinctions en montrant dans quelle mesure elles nous permettent de réfléchir sur le rapport de l'homme à la réalité en général.

aristote

« pensons d'elle.

À travers le souhait, nous sommes fictivement des dieux qui façonnent les destins.

L'expérience duchoix nous rappelle en revanche que nous ne pouvons réaliser que notre destin propre.

Certes, nous pouvonssolliciter l'aide d'autrui ou lui apporter notre aide, mais par ces actes l'un ne domine pas l'existence de l'autre.

Lechoix est donc une expérience de la finitude. Transition La réalité extérieure, l'existence d'autrui : ces deux aspects de notre existence finie sont complétés par untroisième, celui de la temporalité et de la contingence. Troisième différence C'est en effet cette structure qu'Aristote fait apparaître à travers la distinction entre les fins et les moyens.

Onpourrait penser, en effet, qu'un but possible et concernant notre existence et non celle d'autrui remplit lesconditions pour être non seulement objet de souhait mais aussi de choix.

Ce serait cependant oublier que la fin estséparée de nous par le temps de la mise en oeuvre des moyens nécessaires à sa réalisation, et que ce temps estmarqué par la contingence : les moyens peuvent être choisis, décidés par nous, mais rien ne garantit que nous lesmettrons en oeuvre correctement ni qu'aucun incident ne viendra annuler notre entreprise.

Nous pouvons doncseulement décider d'entreprendre en souhaitant la réussite.

C'est cette distinction que reprend le fameux proverbe :« Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ».Toutes ces conditions sont synthétisées dans le dernier exemple, celui du bonheur.

Il faut préciser ici que dans lelangage d'Aristote « être heureux ne désigne pas seulement un instant fugitif de plaisir mais la réussite de la vieentière, l'eudaimonia ou vie réussie, vie heureuse.

Nous pouvons décider de tout faire pour réussir notre vie, nous nepouvons décider de la réussite elle-même.

Aristote dit par ailleurs qu'on ne peut juger de la réussite de la vie d'unhomme qu'après sa mort. Conclusion et discussion On voit ainsi que la portée de l'analyse d'Aristote va bien au-delà d'une simple mise au point lexicale et dessine lescontours de l'existence humaine, sa difficulté aussi car si le souhait excède toujours le choix, il ne sera pas aisé detrouver la mesure du choix raisonnable, et ce dernier risque de laisser la nostalgie des souhaits abandonnés.

Sansdoute trouvons-nous dans cette analyse rationnelle le principe de ce que Freud appellera plus tard l'opposition entreprincipe de plaisir et principe de réalité.

Devenir adulte c'est apprendre à modérer le principe de plaisir en fonction duprincipe de réalité.

Nous souhaitons être tout-puissants, le centre du monde, immortels; nous apprenons que nousne sommes qu'une goutte d'eau dans la mer, que les autres ont une existence dont nous ne sommes pas le centre,qu'il faut du temps et du travail pour réaliser certains souhaits en faisant le choix de renoncer à certains autres.

Cesdimensions si importantes dans la structuration du moi, Aristote semble les avoir déjà fort bien intégrées. Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de sonmaître, et mal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La morttragique de son ami Hermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, luiconfia l'éducation d'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fondal'École du Lycée, que l'on a appelée école péripatéticienne, parce qu'Aristote y devisait avec ses élèves, tout en sepromenant.

A la mort d'Alexandre, en 323, Aristote quitta Athènes et se retira dans l'île d'Eubée.

Il redoutait le sortde Socrate et voulut « épargner aux Athéniens un second attentat contre la philosophie ».

En effet, l'Aréopage lecondamna à mort par contumace.

Il mourut au mois d'août.

Aristote peut disputer à Platon le titre de plus grandphilosophe de tous les temps.

Son intelligence ne fut pas seulement d'ordre philosophique, elle fut universelle.Aristote est le fondateur de la logique, de l'histoire de la philosophie, de l'anatomie et de la physiologie comparées.En philosophie, il est disciple de Platon, mais son sens d'observateur lui permet de replacer le platonisme dansl'ensemble des systèmes connus et de modifier certaines affirmations platoniciennes, notamment la théorie de lahiérarchie des idées.

Aristote en déduit la logique, établie sur la structure et les relations des concepts, les relationsétant ramenées au rapport des genres et des espèces.

Il distingue dix catégories, qui sont les genres les plusgénéraux dans lesquels se classent les objets de la pensée : substance ou essence, quantité, relation, qualité,. »

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