ARISTOTE, La Politique: L'homme est de par sa nature un animal fait pour la société civile
Publié le 12/11/2011
Extrait du document
« L'homme est de par sa nature un animal fait pour la société civile. Aussi quand même n'aurait-on pas besoin les uns des autres, n'en désirerait-on pas moins de vivre ensemble. A la vérité, l'intérêt commun nous rassemble aussi, chacun y trouvant le moyen de vivre mieux. Voilà donc notre fin principale, commune à tous et à chacun en particulier. On se rassemble ne fût-ce que pour mettre sa vie en sûreté. La vie même est une sorte de devoir pour ceux à qui la nature l'a départie, et quand elle n'est pas trop excédée de misère, c'est un motif suffisant pour rester en société.
... Mais ce n'est pas seulement pour vivre ensemble, c'est pour bien vivre ensemble qu'on s'est mis en l'état. Sans quoi, la société comprendrait les esclaves et mêmes les autres animaux. Or, cela n'est pas. De tels êtres ne prennent aucune part au bonheur public, ni ne vivent à leur volonté. «
ARISTOTE, La Politique.
Approche du texte
A. Le thème:
Il s'agit de comprendre l'origine et le fondement de la société.
B. Question implicite à laquelle le texte répond:
Quelle est la fm de la cité ?
C. Réponse à la question :
a) Idée générale:
La société civile et l'Etat n'ont pas seulement une fin utilitaire mais aussi une finalité morale : «c'est pour bien vivre ensemble qu'on s'est mis en état«.
«
b) Structure logique du texte :
«L'homme est de par sa nature ...
société» : la société est
naturelle
à l'homme.
«Mais ce n'est pas ...
volonté» : la finalité morale de l'~tat.
Analyse du texte
A.
Explication commentée :
a) 1.
«L'homme est de par sa nature un animal fait pour la
société civile.» L'homme a en effet besoin de son semblable
pour
vivre mais aussi pour se perpétuer ; ainsi l'union de
l'homme et
de la femme en vue de la génération est
considérée par Aristote comme le mode biologique de
l'association humaine,
la famille peut être considérée
comme la première forme de société
à la base de groupe
ments plus larges (village, cité) et indispensable pour la satisfaction des besoins immédiats de la vie.
La société se
comprendrait moins aisément si l'homme individuel pouvait
se suffire à lui-même, tèl n'est pas le cas, il a besoin des
autres
et ne peut véritablement se réaliser que dans la cité
ou
l'~tat (se présentant à la fois comme société et comme
communauté traduisant
le pouvoir du droit).
2.
«L'intérêt commun nous rassemble aussi chacun y
trouvant
le moyen de vivre mieux.» La cité en effet par
son étendue territoriale et
ses différentes ressources permet
d'assurer efficacement la défense
de sës membres contre les nombreuses agressions qui les menacent.
Par ses
nombreuses activités, elle peut assurer d'autre part la satis
faction des besoins
humains· ; la cité semble donc avoir
avant
tout une fin utilitaire.
Rousseau lui-même pensait
que les hommes ont été créés dans des lieux non fertiles,
exposés
à la disette et aux grands cataclysmes naturels,
il leur est donc nécessaire de se grouper en société afin de
mieux assurer leur défense dans l'union et la coopération.
De son côté, Aristote affirme : «On se rassemble ne fût-ce
que pour mettre sa
vie en sûreté.»
La tendance à la conservation de la vie est en effet chose
naturelle,
les animaux eux-mêmes tendent spontanément vers ce qui est favorable à leur conservation; mais encore plus «la vie est une sorte de devoir, pour ceux à qui la nature l'a
68.
»
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