Aristote, Ethique à Nicomaque, livre V
Publié le 26/05/2013
Extrait du document
«
suprématie sur les autres vertus : « La justice r ésume en elle la vertu tout enti ère » (Th éognis).
Si elle est consid
érée comme finale, c'est parce que celui qui la d étient se comporte vertueusement
non pas seulement envers soim
ême, mais aussi, et surtout, envers autrui, ce qui est difficile. Elle
sert les int
érêts d'un autre quand elle nous fait agir.
Cette forme de justice n'est pas une partie de la vertu, mais la vertu dans sa totalit
é, de m ême que
l'injustice correspondante n'est pas une forme de vice mais le vice dans sa totalit
é.
La justice comprend une relation
à autrui, ce que la vertu pure et simple n'admet pas.
IV.
La justice comme
équit é ou vertu partielle (chapitre 5).
Aristote se met ici en devoir de prouver l'existence de la justice et de l'injustice partielle
à travers
plusieurs exemples que nous ne traiterons pas ici car, faciles
à comprendre, ils ne demandent pas
d'explications.
En plus de l'injustice g
énérale (l égale) impliqu ée dans chaque vice particulier, il y a donc une
injustice particuli
ère qui prend place à côté d'autres vices avec son domaine propre : le plaisir qui
r
ésulte du gain.
L'in
équitable ne co ïncide pas avec l'ill égal mais s'en distingue comme la partie au regard du tout : ce
qui est in
équitable est toujours ill égal mais l'inverse est faux.
Si la justice particuli
ère est bien une partie de la justice en g énéral, devrait alors lui correspondre –
ce qui n'est pas le cas – une vertu particuli
ère d éfinissable sans le rapport à autrui. Et si la justice
particuli
ère est une vertu particuli ère, son genre devrait être la vertu et non la justice g énérale.
V.
Ce qu'il faut approfondir (chapitre 6).
En somme la plupart des actes punis par la loi correspondent
à ce que prescrit la vertu globale.
Etre un homme de bien, ce n'est pas forc
ément la m ême chose qu' être un citoyen. En effet, pour
Aristote, l'homme de bien et le citoyen co
ïncident dans un r égime correct : c'est le citoyen en mesure
d'exercer le pouvoir.
Mais dans un r
égime incorrect, il n'y a pas d'hommes de bien, au mieux, de
bons citoyens.
La justice partielle pr
ésente deux formes à examiner.
Il y a d'une part la justice distributive qui consiste
à répartir l'honneur, les richesses et autres
avantages. C'est l
à qu'un citoyen peut avoir une part égale ou in égale par rapport aux autres. D'autre
part la justice corrective qui comporte elle m
ême deux parties : celle qui concerne les rapports par
consentement mutuel (la justice dit commutative) et celle qui concerne les rapports non consentis (la
justice dite rectificative).
VI.
La justice distributive (chapitre 7).
L'
équitable est un milieu et si ce qui est injuste est in équitable, ce qui est juste est équitable. Le juste
doit donc
être un milieu (cela s'applique aussi à la justice corrective).
Le juste est une moyenne
équitable relativement : c'est une moyenne entre certaines choses et un
é
quilibre entre deux quantit és.
L'
équitable suppose une double égalit é : l' égalit é dans les personnes et l' égalit é dans les parts
distribu
ées. Si les personnes ne sont pas égales, elles ne peuvent obtenir de parts égales. .
»
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