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Aristote et l'âme (Des parties des animaux)

Publié le 27/02/2008

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aristote
«L'âme disparue, il n'y a plus d'animal et aucune des parties ne demeure la même, sinon seulement par la configuration extérieure, comme ceux qui, dans la légende, ont été changés en pierres; s'il en est ainsi, il appartiendra au naturaliste de parler de l'âme et d'en avoir la science, et sinon de toute l'âme, du moins de ce qui fait l'animal ce qu'il est; le naturaliste doit connaître ce qu'est l'âme, ou cette partie spéciale de l'âme, et tout ce qui accompagne son essence, d'autant plus que la nature se dit en deux sens: la matière et la forme. C'est cette dernière qui joue le rôle de moteur et de fin. C'est cela qu'est l'âme de l'animal, ou tout entière, ou une partie d'elle-même. Ainsi, il faut, dans l'étude de la nature, insister davantage sur l'âme que sur la matière, dans la mesure précisément selon laquelle c'est par l'âme que la matière est nature, et non l'inverse; en effet, le bois n'est lit et trépied, que parce qu'il est cela en puissance.» Aristote, Des parties des animaux, 1,1

        Dans ce texte, Aristote explique la nature de l’âme. Celle ci contrairement à la tradition philosophique platonicienne n‘est pas distincte du corps. A l‘inverse, elle est génératrice du mouvement de celui ciC’est pour cela que le corps sans l’âme est comme la pierre, corps muet et sans vie. Ainsi la vie est inséparable de l’âme, le vitaliste, celui qui étudie les principes de vie, doit donc s’attacher à la nature de l’âme s’il veut étudier la vie dans tout son fonctionnement. Le rapport âme/corps est compréhensible comme un rapport forme/matière. Cette théorie hylémorphiste induit une théorie vitaliste, l’âme est le principe d’animation vivante avant d’être une activité pensante. L’âme est alors classifiée et c’est sa partie animale chez l’homme qui est génératrice de vie. Aristote insiste sur la primauté de l’âme sur la matière. L’âme est forme du corps, elle est essentielle à l’étude du vivant. L’âme chez l’homme possède une particularité animale et une particularité intelligible, c’est la première qui est principe de mouvement. L’homme est donc un animal de par son âme motrice qui possède également une âme intelligible. La matière est donc quelque chose que parce que son âme lui génératrice de sa forme, sans âme il n’y aurait rien d’effectif dans la nature. C’est donc l’âme qui procure au corps son statut d’objet de la nature. Aristote inverse alors le point de vue vitaliste, il faut le rendre quasiment métaphysique, sans âme il n’y aurait pas de vie , l’âme est donc l’objet d’étude par excellence du vitaliste. On pourra opposer l’âme motrice d’Aristote au dualisme âme/corps de Platon et à la théorie atomiste de l’âme en tant que matérialisme.

aristote

« Le corps, qui gît dans un lieu visible et que nous appelons cadavre, bien qu'il soit naturellement sujet à sedissoudre, à se désagréger et à s'évaporer, n'éprouve d'abord rien de tout cela et reste comme il est assezlongtemps, très longtemps même, si l'on meurt avec un corps en bon état et dans une saison égalementfavorable ; car, quand le corps est décharné et embaumé, comme on tait en Égypte, il demeure presque entierdurant un temps infini, et même quand il est pourri, certaines de ses parties, les os, les tendons et tout ce quiest du même genre, sont néanmoins presque immortels.

N'est-ce pas vrai ? - Si.

- Peut-on dès lors soutenirque l'âme, qui s'en va dans un lieu qui est, comme elle, noble, pur, invisible, chez celui qui est vraimentl'Invisible, auprès d'un dieu sage et bon, lieu où tout à l'heure, s'il plaît à Dieu, mon âme doit se rendre aussi,que l'âme, dis-je, pourvue de telles qualités et d'une telle nature, se dissipe à tous les vents et périsse ensortant du corps, comme le disent la plupart des hommes ? Il s'en faut de beaucoup, chers Cébés et Simmias ;voici plutôt ce qui arrive.

Si, en quittant le corps, elle est pure et n'entraîne rien du corps avec elle, parce quependant la vie elle n'avait avec lui aucune communication volontaire et qu'au contraire elle le fuyait et serecueillait en elle-même, par un continuel exercice ; et l'âme qui s'exerce ainsi ne fait pas autre chose quephilosopher au vrai sens du mot et s'entraîner réellement à mourir aisément, ou bien crois-tu que ce ne soit pass'entraîner à la mort ? - C'est exactement cela.

- Si donc elle est en cet état, l'âme s'en va vers ce qui estsemblable à elle, vers ce qui est invisible, divin, immortel et sage, et quand elle y est arrivée, elle estheureuse, délivrée de l'erreur, de la folie, des craintes, des amours sauvages et de tous les autres maux del'humanité, et, comme on le dit des initiés, elle passe véritablement avec les dieux le reste de son existence.Est-ce là ce que nous devons croire, Cébès, ou autre chose ? - C'est cela, par Zeus, dit Cébès.

[...] - Voilàpourquoi, Cébés, ceux qui ont quelque souci de leur âme et ne vivent pas dans le culte de leur corps [...] maispersuadés eux-mêmes qu'il ne faut rien faire qui soit contraire à la philosophie, ni à l'affranchissement et à lapurification qu'elle opère, ils prennent le chemin qu'elle leur indique et le suivent.

Épicure Après cela il faut reconnaître, en se référant aux sensations et aux sentiments — car en procédant ainsi onarrivera à la certitude inébranlable — que l'âme est un corps composé de particules subtiles, qui est disséminédans tout l'agrégat constituant notre corps et qui ressemble de plus à un souffle mêlé de chaleur, serapprochant en partie de l'un, en partie de l'autre.

Mais une certaine partie de l'âme se distingue notablementde ces dernières propriétés par sa ténuité extrême et est de la sorte mêlée plus intimement à notre corps.C'est ce que mettent en évidence les forces de l'âme, ses affections, la facilité de ses mouvements, sespensées et tout ce dont la privation entraîne notre mort.

Il faut en outre retenir que l'âme est la causeprincipale de la sensibilité.

Mais elle ne pourrait pas l'être si elle n'était pas en quelque sorte abritée parl'organisme.

Celui-ci, en permettant à l'âme de produire la sensibilité, en reçoit sa part, pas cependant detoutes les propriétés qu'elle possède.

C'est pourquoi il perd la sensibilité sitôt que l'âme se retire.

Car le corpsn'a pas acquis de lui-même cette faculté, mais c'est l'âme, née avec lui, qui la lui a procurée.

Quand elle a,grâce à l'excitation, pleinement développé sa puissance, elle acquiert la sensibilité que, par suite de leurcontiguïté et conformité, elle communique au corps, comme je l'ai déjà dit. C'est pourquoi tant que l'âme est présente dans le corps elle ne cesse jamais de sentir, même si quelque parties'est détachée de lui ; et quelle que soit la perte qu'elle subit quand le corps se relâche, soit tout entier, soitdans quelque partie, pourvu qu'elle subsiste, elle conservera la sensibilité.

Au contraire, l'organisme qui reste,soit entièrement, soit en partie, ne possède plus de sensibilité si la quantité d'atomes appartenant à la naturede l'âme a disparu. Mais lorsque l'organisme tout entier s'est dissous, l'âme se disperse, ne possède plus les mêmes facultés, n'estplus excitée et est de la sorte privée de sensibilité.

Car on ne peut concevoir que l'âme qui n'est plus dans cetorganisme puisse néanmoins, quand son enveloppe protectrice n'est pas telle que celle où elle se trouve àprésent, éprouver les mêmes excitations que dans cette dernière. Né à Stagire (Macédoine) en 384 av.

J.-C., mort à Chalcis (Eubée) en 322.Fils du médecin Nicomaque, il vint à Athènes et suivit l'enseignement de Platon, de 367 à 347.

A la mort de sonmaître, et mal vu à Athènes en sa qualité de Macédonien, Aristote fonda une école à Axos, en Troade.

La morttragique de son ami Hermias, livré aux Perses, l'obligea à se retirer à Lesbos.

En 342, Philippe, roi de Macédoine, luiconfia l'éducation d'Alexandre.

A l'avènement de celui-ci au trône, en 335, Aristote revint à Athènes, et y fonda. »

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