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Aristote et la communauté (commentaire)

Publié le 22/03/2015

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aristote

Puisqu'en toute cité nous voyons une certaine communauté, et en toute communauté une réalité constituée pour l'amour d'un certain bien (toutes les actions de tous les hommes sont en effet en vue de ce dont ils ont l'opinion que c'est un bien), il est évident que toutes les communautés tendent à un certain bien, mais surtout que la communauté qui l'emporte sur toutes et englobe toutes les autres tend au bien qui l'emporte sur tous ; celle-ci, c'est celle qu'on appelle cité, la communauté politique ".

 

Politique, I, 1, 1252a 1-8.

aristote

« Textes commentés 45 Ces premières lignes de la Politique introduisent des notions essentielles, et tout d'abord celle de cité.

L'étude des régimes menée dans les autres livres présuppose en effet des considérations plus fondamentales conduites dans les débuts de III et IV, et tout d'abord en 1.

La cité, une ville indépendante entourée de terres, est le cadre dans lequel les diverses sociétés grecques ont organisé leur existence, jusqu'à la constitution de l'empire macédonien, et Aristote a le tort d'identifier étroitement société politique ou État, et cité.

La cité, selon Aristote, est une « communauté », c'est-à-dire un groupe d'hommes assez comparable à un corps, ayant en commun des intérêts et des sentiments.

Nous sommes à l'opposé de ce que sera le libéralisme moderne, qui voit les sociétés comme formées par agglomération d'individus égoïstes, d'autant que pour Aristote, cette communauté est « naturelle », et non contractuelle.

Il existe aussi d'autres types de communautés : l'objectif d'Aristote est précisément de distinguer la cité des communautés familiales et villageoises, et ainsi de différencier l'autorité politique d'autres formes d'autorité (celle du maître sur ses esclaves, celle du père ou du mari, et parfois celle du roi).

Pour préciser ce qu'est la cité, Aristote choisit de partir de ce qui en constitue le but : toute communauté étant constituée pour l'amour d'un bien, la communauté la plus haute et la plus englobante sera celle qui permettra d'atteindre le bien le plus éminent, soit, pour Aristote, bien vivre, c'est-à-dire être heureux dans l'accomplissement de l'excellence humaine (la vertu).

La suite va permettre de faire de la cité le produit d'un rassemblement de villages, donc de familles, mais aussi le but de ces regroupements communautaires plus limités.

La cité et la politique se trouvent ainsi particulièrement valorisées.

Que signifie justement « politique » ? L'adjectif, déjà en grec, est dérivé de polis, la «cité».

L'ouvrage montre qu'est politique ce qui concerne la recherche du bien commun, par l'intermédiaire de décisions prises par une autorité que chaque régime constitue à sa façon, agissant du sein de cette communauté économiquement autosuffisante qu'est la cité.

Aristote n'est pas conscient que quand de nouveaux types d'États verront le jour (États-nations, empires ...

), la notion même de« politique» demandera une adaptation.. »

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