Aristote, De l'âme (427b-428a), Éd. Les belles Lettres, Trad. Barbotin.
Publié le 23/03/2015
Extrait du document
«
Textes commentés 39
Aristote discute ici les conceptions platoniciennes.
Dans le Théétète
Platon distingue trois définitions de la science -qui sont aussi bien
des
caractérisations de degré dans la connaissance : la science
est
(1) sensation, (2) opinion vraie, (3) opinion vraie exprimée dans un
discours.
La seconde définition met en jeu un état intermédiaire entre la
sensation
et la connaissance rationnelle (qui prend forme dans le
discours) -celui de l'opinion.
Mais
Platon ne distingue pas entre le
côté objectif de l'opinion (l'apparence) et son côté subjectif (la 1
conviction qu'elle fait naître).
Pour Aristote, il faut dissocier, dans 1
l'opinion, ce qu'elle est proprement -un jugement - et l'apparence 1
qu'elle comporte -qui relève de l'imagination.
En effet, selon lui, 1
l'opinion trouve sa source comme conviction, dans le fait d'avoir été
1
1
convaincu, ce qui suppose un moment d'incertitude, une hésitation et 1 une délibération.
Or la délibération, où l'on pèse le pour et le contre est i
soit dialogue intérieur, soit discussion avec autrui.
Dans l'un et l'autre j
cas, elle implique la raison (le texte dit logos, c'est-à-dire, plus ,
précisément langage) qui est le propre de l'homme.
L'opinion, 1
puisqu'elle s'enracine dans ce qui distingue l'homme des autres vivants
ne saurait donc appartenir à ces derniers.
Mais
comme on ne peut pas i
refuser à certains d'entre eux l'aptitude à se représenter les choses en 1
l'absence de sensation, il faut conclure que l'imagination est une faculté
irréductible à la pensée -qu'elle soit opinion ou intellection.
1
a) La conviction (pistis), c'est le fait de tenir pour vrai (réel) ce qui se
présente dans l'apparence : il s'agit donc d'une opération qui résulte du
jugement.
b) Aristote renvoie ici à l'idée de sensible propre.
L'image que nous
supposons être celle d'un homme est très composée ; elle peut être
1 confuse et nous incliner à la prudence : nous ne disons donc pas :
L C'est un homme » mais : « Cela paraît un hom_m_e_»_.
----·---.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Saint Augustin, Confessions, livre XI, XVIII, trad. P. de Labriolles, Les Belles Lettres.
- LE SENS HUMAIN DES MYTHOLOGIES SELON LUCRÈCE (Trad. Ernout, Belles-Lettres)
- « L’amitié est une âme en deux corps » ATTRIBUÉ À ARISTOTE
- Commentaire de texte Aristote, De l'âme, II, 12, 424a-b3 (note du prof 19/20)
- ÂME (DE L’), Aristote (résumé)