Aristote: But de la politique
Publié le 23/03/2015
Extrait du document
«
res et des histoires d'ordre privé.
Il s'agit véritablement d'une dispari
tion de l'importance cruciale du politique en Grèce dont
la philosophie
politique d'Aristote se fait l'écho.
La fin de l'organisation sociale est donc le bonheur des citoyens grâce
au respect des
lois.
Pour ce faire, il n'est pas, à proprement parler, de
mauvais régime.
Pour chaque type de constitution l'on peut trouver
une forme positive
et une forme négative : le pouvoir exercé par un seul
homme peut être une monarchie respectable ou une tyrannie ;
le pou
voir exercé par
le plus grand nombre peut être une démocratie équili
brée où les habitants se soumettent aux
lois, mais aussi une démocra
tie démagogique où
le vote constant de décisions sans ordre remplace
les lois.
La préférence d'Aristote va à une cité où la classe moyenne,
composée de laboureurs,
est majoritaire.
Car leur richesse étant limitée,
ils ne peuvent consacrer à la politique qu'un temps compté : « Ils obéis
sent
à la loi et ne tiennent que les assemblées nécessaires.
» Si les
citoyens
sont trop pauvres, privés d'occupation quotidienne, leur oisi
veté les conduit à ne se préoccuper que de politique,
et les lois, soumi
ses aux changements incessants des votes, ne peuvent acquérir
la sta
bilité nécessaire à leur autorité : c'est
là une description, un peu mal
veillante, de
la démocratie athénienne.
Pour parvenir à cet équilibre souhaitable,
il faut influer sur les condi
tions dont
il est possible de se rendre maître.
Car si la politique
d'Aristote tient compte de
la géographie, mais aussi des passions
humaines pour la richesse ou le pouvoir, elle n'en perd pas ce caractère
profondément grec qui accorde à l'éducation du citoyen une place pré
pondérante.
Il convient, dans l'éducation du jeune homme, de ne privi
légier aucune fonction au détriment d'une autre.
L'éducation dispensée
dans
la cité de Sparte est ainsi jugée dangereuse car elle privilégie la
guerre, de même que celle de Thèbes qui vise essentiellement à former
des athlètes.
Or le corps ne doit pas commander à l'âme mais servir son
développement.
Le but est en effet de parvenir, au sein de cette der
nière, à favoriser
cette partie supérieure qu'est la raison contemplative.
Car si la politique d'Aristote est infiniment plus concrète que celle de
Platon, elle institue néanmoins une liaison entre les domaines poli
tiques
et intellectuels au profit de ce dernier.
Si la visée de la cité bien
organisée est l'épanouissement dans
la contemplation intellectuelle,
c'est que c'est
là l'activité de toutes les choses: l'âme, la société et tout
l'univers tendent vers la pensée.
Aussi existe-t-il, en fonction de cet
objectif ultime, une gradation de la connaissance: en haut de l'échelle,
les sciences théoriques, métaphysique, physique
et mathématique, qui
étudient les choses dans leur essence, ensuite les sciences de l'action
(pratique)
et de la création matérielle (poétiques), qui étudient les cho
ses qui dépendent de conditions extérieures.
C'est parmi ces sciences,
-56 -.
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