Arendt: liberté et politique.
Publié le 18/10/2013
Extrait du document
« Il semble qu'on puisse affirmer que l'homme ne saurait rien de la liberté intérieure s'il n'avait d'abord expérimenté une liberté qui soit une réalité tangible dans le monde. Nous prenons conscience d'abord de la liberté ou de son contraire dans notre commerce avec d'autres, non dans le commerce avec nous-même. Avant de devenir un attribut de la pensée ou une qualité de la volonté, la liberté a été comprise comme le statut de l'homme libre, qui lui permettrait de se déplacer, de sortir de son foyer, d'aller dans le monde et de rencontrer d'autres gens en actes et en paroles. Il est clair que cette liberté était précédée par la libération: pour être libre, l'homme doit s'être libéré des nécessités de la vie. Mais le statut d'homme libre ne découlait pas automatiquement de l'acte de libération. Être libre exigeait, outre la simple libération, la compagnie d'autres hommes, dont la situation était la même, et demandait un espace public commun où les rencontrer - un homme politiquement organisé, en d'autres termes, où chacun des hommes libres pût s'insérer par la parole et par l'action. «
Hannah Arendt, La Crise de la culture.
• Dans une première partie (du début à « non dans le commerce avec nous-même «), Arendt pose une hypothèse philosophique : il n'y a pas de liberté intérieure sans liberté extérieure, c'est-à-dire sans expérience avec le monde et autrui.
• Dans une deuxième partie (de « Avant de devenir un attribut « à « des nécessités de la vie «), l'auteur analyse l'histoire de la liberté pour établir que l'homme a gagné sa liberté en se libérant « des nécessités de la vie «.
«
CORRIGÉ
CORRIGÉ
• Éléments d'analyse
Notions en jeu
La liberté ; la politique ; autrui ; le travail et la technique.
Repères principaux
En fait/en droit ; obligation/contrainte ; idéal/réel.
Problème
La liberté se définit d'abord comme absence de contrainte.
Être libre serait
donc pouvoir échapper à toutes sortes de déterminismes, notamment
le
déterminisme social, c'est-à-dire la contrainte exercée par autrui.
La pre
mière forme de
liberté à pouvoir s'exercer indépendamment des autres
serait donc
la liberté intérieure.
Cependant,
une liberté infinie qui permettrait de faire tout ce que l'on veut
apparaît très vite comme
une liberté ineffective dans la mesure où elle se
heurte à la même liberté infinie de l'autre.
Seule une organisation socio
politique peut garantir
un espace de liberté limitée mais effective.
Question
La liberté intérieure s'exerce-t-elle indépendamment des autres ou grâce à
un cadre politique ? Autrement dit, comment l'homme devient-il libre ?
Thèse
La liberté intérieure dépend de la liberté politique.
Structure du texte et procédés d'argumentation
• Dans une première partie (du début à « non dans le commerce avec nous
même
»), Arendt pose une hypothèse philosophique : il n'y a pas de liberté
intérieure sans liberté extérieure, c'est-à-dire sans expérience avec le
monde et autrui.
• Dans une deuxième partie (de « Avant de devenir un attribut » à « des
nécessités de
la vie »), l'auteur analyse l'histoire de la liberté pour établir
que l'homme a gagné sa liberté en se libérant « des nécessités de la vie ».
LA LIBERTɕ SUJET m 1191.
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