Après le premier des aveux que fait Jean-Jacques Rousseau dans Les Confessions, il écrit: «J'ai fait le premier pas (...) dans le labyrinthe obscur et fangeux de mes confessions.» Une telle image pourrait-elle rendre compte de l'impression que vous a laissée la lecture des quatre premiers livres ?
Publié le 06/06/2009
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Dans les quatre premiers livres des Confessions, Jean-Jacques Rousseau pour se montrer dans toute sa vérité au lecteur fait de sombres aveux qu'il dramatise parfois à l'excès. Ainsi, pour caractériser certains de ses aspects obscurs, il utilise l'image «labyrinthe obscur et fangeux «. Cette image est bien adaptée à de tels aspects de sa personnalité et s'applique même à certains lieux. Mais il convient aussi de la nuancer: Rousseau fait certes parfois de sa vie un labyrinthe, mais un labyrinthe où il est heureux.
1. Les labyrinthes obscurs et fangeux des quatre premiers livres L'utilisation et la signification de l'image Rousseau utilise l'image «le labyrinthe obscur et fangeux« pour conclure l'épisode de la fessée administrée par Melle Lambercier qui lui fait découvrir le plaisir physique. Tout un domaine de la sensibilité, jusqu'alors inconnu et obscur, s'ouvre à lui. Il soupçonne que ce domaine est vaste, que les voies qui s'y profilent sont étranges, qu'elles risquent de l'entraîner loin de la pureté de l'enfance et de le perdre; l'adjectif «fangeux« résume à lui seul le trouble et la crainte ressentis par Rousseau devant le mystère de la sexualité. Par ailleurs, on se rappelle que le labyrinthe est une construction inextricable conçue par l'architecte Dédale pour y maintenir enfermé le Minotaure, ce monstre né des amours de Pasiphaé et d'un taureau. L'image du labyrinthe s'applique donc parfaitement bien aux zones obscures de la sexualité.
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