Apprendre à se connaître est très difficile [ ... ] et un très grand plaisir en même temps (Aristote)
Publié le 03/10/2013
                             
                        
Extrait du document
 
                                La première phrase du texte détermine le premier mouvement de la réflexion. C'est d'abord par la réfutation qu'Aristote va rendre possible sa position. Cette réfutation est une discussion avec Socrate (ou son porte-parole Platon). La connaissance de soi constitue l'objet de la discussion. Aristote s'accorde avec Socrate pour penser que la connaissance de soi doit être la finalité de notre cheminement intellectuel. Notons qu'il n'est pas sûr que le « connais-toi toi-même « de Socrate ait la même signification que celle que lui attribue Aristote. La connaissance poursuivie par Socrate est une connaissance qui n'est guère individualisée, elle est au contraire ce qui réunit les hommes et constitue leur humanité. Elle n'est jamais finie ni limitée par un « soi-même «. La connaissance de soi s'identifie à la connaissance de ce qui nous fait homme, membre d'une communauté. Peu importe qu'on s'appelle Théétète ou Charmide. Aristote semble interpréter à l'inverse les propos socratiques en termes d'individus, ce qui constitue une inflexion certaine de la pensée grecque vers une pensée plus moderne, que déterminera la notion de conscience.
 
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« passion 	», 	« juger 	», 	« besoin 	» et 	les 	expressions  qui 	se 	répondent 
dans 	
le texte  : 	« autre  soi-même 	» et 	« se 	suffire  à soi-même 	».
                                                            
                                                                                
                                                                    	Seront 	
à 	expliquer 	avec 	plus 	d'attention 	les 	termes  comme 	« connaître 	», 	
«contempler»,« 	ami 	»,ou 	encore 	l'expression 	«se 	suffire à 	soi-même», 	
qui sont  propres  à 	la 	pensée aristotélicienne.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
LA 	THÈSE 	DU 	TEXTE 	
..,.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ce 	texte présente 	l'avantage  d'expliciter 	ses 	intentions,  déductions  et 	
conclusions.
                                                            
                                                                                
                                                                    	On 	peut donc  affirmer 	sans 	trop 	se 	tromper,  dans 	la mesure 
où  c'est  Aristote 	
lui-même 	qui 	l'écrit, 	que 	l'idée 	maîtresse  du texte  est 
énoncée  dans 	
la 	dernière phrase : 	le plaisir 	de 	la 	connaissance  de soi 
n'est  rendu 	
possible 	que par 	la 	médiation  d'un ami.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Aristote  associe 
donc 	
la connaissance  de soi  à 	l'amitié, 	c'est-à-dire, 	en 	termes 	plus  larges, 	
qu'il 	noue 	la relation 	au  savoir 	et 	la relation 	à autrui.
                                                            
                                                                                
                                                                    	La 	conjugaison 
des  deux 	
lui 	permet  de terminer  sur une 	conclusion 	aux 	allures 	de 
paradoxe,  sur 	
lequel il 	conviendra 	de 	s'attarder, 	paradoxe 	habilement 	
construit  par 	la 	démonstration  qui 	le 	précède, à savoir  que 	« l'homme 	
qui  se suffit  à soi-même  aurait besoin  d'amitié 	» ; autrement  dit, 	il faut 
dépendre  de 	
ses 	amis pour ne 	plus 	dépendre  que de soi.
                                                            
                                                                        
                                                                    	
LA 	STRUCTURE 	DU 	TEXTE 	
..,.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ce  texte 	est 	extrêmement démonstratif, 	et 	il faut 	le dire  dans 	le com
mentaire.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
En 	effet,  tous 	les éléments 	rhétoriques  et 	logiques 	sont 	là pour 
présenter 	
la thèse  sous forme  de raisonnement  rigoureux.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il faut montrer 
qu'on  y  a été 	
sensible 	.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
..,.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Aristote  commence  par énoncer 	sa 	thèse  de manière  négative 	en 	
dénonçant  une 	impossibilité 	: l'impossibilité 	de 	se 	connaître 	tout 	
seul.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Pour appuyer  cette idée, 	il nous donne  un fait 	(le 	fait  de reprocher 
aux  autres 	
ce 	que  nous  faisons  nous-mêmes  sans 	le savoir) et 	l'explique 	
en 	lui 	donnant  pour raison 	la 	passion.
                                                            
                                                                                
                                                                    	De 	l'explication 	de 	ce 	fait, 	il peut 	
alors 	déduire  que 	la connaissance  que nous  aurons 	de 	nous-mêmes sera 	
plus 	exacte 	si 	nous  nous  servons de points  de vue  extérieurs  à nous
mêmes  : c'est 
le  rôle 	des  amis.
                                                            
                                                                                
                                                                     Enfin, 	il resserre 	ses 	propos  sur une 	
conclusion 	positive  -	le plaisir 	de 	la connaissance  de soi  avec  et par 	les 	
autres - et 	paradoxale 	à la fois : 	ce 	qui fait  notre  indépendance  et notre 	
individualité révèle 	notre 	fondamentale 	dépendance aux autres..
                                                                                                                    »
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