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Apologie de la raison politique

Publié le 28/03/2015

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Dans la même tradition libérale de critique des passions politiques s'inscrit Montesquieu, défenseur d'une monarchie parlementaire et aristocratique éclairée.

 

J'ai vu chaque loi particulière liée avec une autre loi.

 

Dissuasives et préventives, les peines seraient supérieures à l'affreuse répression.

 

Pour les théoriciens du contrat au XVIII siècle, l'absolutisme et ses passions sont la négation du politique et de l'humanité.

 

Locke par exemple, dans le Traité sur le gouvernement civil, l'individu devrait jouir de ses droits naturels avec la garantie de l'Etat et de la toi.

 

Pour le libéralisme qui se distingue de l'organicisme antique aristotélicien, la théorie du contrat met au fondement de la société le sujet juridique, l'individu, ses droits et sa raison, ce qui constitue le droit naturel.

 

Le passage de l'état de nature hypothétique à l'état de société oppose la raison aux passions, exclues alors de l'espace politique.

 

Les libéraux sont favorables à un pouvoir éclairé et se défient des «passions« de ta populace où l'on se déchire «comme des loups«.

 

Avec l'idéologie des droits de l'homme naît une vision juridique et universaliste où la société est réduite aux individus et à leurs droits, et où ta politique est réduite à la morale, dans un sens idéaliste, contesté par les monarchistes et les positivistes au XIX siècle.

 

Les Lumières contestent surtout l'expression des mauvaises passions dans l'espace social et institutionnel.

 

Jeune sage oriental, incarnation de la vertu, Zadig, «celui qui dit la vérité«, héros éponyme du conte de Voltaire, est victime des passions jusqu'au moment où il parvient à surmonter les épreuves et à l'emporter sur ses rivaux.

 

Dans les Lettres anglaises (1734), Voltaire oppose le négociant à l'aristocrate futile caricaturé.

 

La passion intéressée bien réglée pacifierait les moeurs, selon la théorie du «doux commerce« ; tout en s'accordant à la moralité.

 

L'avarice, la cupidité peuvent refréner l'ambition ou la concupiscence ; la volonté de diriger peut servir le bien public tandis que l'envie, le ressentiment du prolétaire peuvent se transformer en émulation.

 

L'irruption des masses en politique à la fin du XIXe siècle inquète certains intellectuels.

 

« La passion beth du 18 mai 1645 ainsi que dans le Traité des passions.

Cette morale est appuyée sur une conception optimiste de la volonté, proche de la philosophie des stoïciens et de la théologie des jésuites, dont Corneille fut le disciple au XVII" siècle.

Régler ses désirs plus que changer l'ordre du monde : ceci nous rappelle également l'idéal antique de maîtrise de soi (cf.

« La sagesse : maîtriser les passions?», p.

16).

Microcosme pour la philosophie platonicienne, l'homme doit naturellement faire régner l'ordre en lui-même, sou­ mettre ses passions à la raison, ce qui comporte des conséquences politiques que nous verrons plus loin.

Dans le Phèdre, Platon présente le mythe de l'attelage ailé: le cocher, doué du thumos, c'est-à-dire de la force de caractère, doit dompter un attelage composé d'un cheval docile mais aussi d'un cheval rétif, de même que l'homme doit savoir retenir ses passions.

Comme dans d'autres mythes, la finalité de ce récit est d'exprimer une vérité philosophique.

Dans le même sens, Démocrite écrivait : « De même que la médecine guérit les maladies du corps, de même la sagesse libère l'âme des passions.

» La passion est donc dépréciée et la raison lui oppose la vérité et la mesure, l'objectivité et la cohérence du point de vue de la connais­ sance, ainsi que le bien du point de vue moral.

Comme l'indique l'éty­ mologie du verbe latin objicere, la raison «objective» se soumet à l'objet et recherche la causalité.

Raisonner, c'est compter, calculer, expliquer, prévoir, vérifier, classer et distribuer selon cette idéologie moderne de l'ordre étudiée par Michel Foucault dans Surveiller et Punir ainsi que dans Les fvfots et les Choses.

Dans une logique de non-contra­ diction, la raison s'emploie à établir des liens selon un principe de causalité, dans un mouvement actif et critique de l'esprit, selon une démarche aussi raisonnable que rationnelle.

Par opposition, la démarche passionnelle suit, certes, une logique - qui n'est ni capri­ cieuse, ni fantaisiste, contrairement à ce que croit une critique facile de la passion -, mais une logique inversée, un mouvement orienté : le jaloux épie des signes, le paranoïaque ou le mythomane construit des raisonnements aux conclusions posées d'avance, dont les preuves sont sélectivement recherchées (cf.

« Passion et psychiatrie», p.

243).

Othello est convaincu d'avance de l'infidélité de Desdémone dans la pièce de Shakespeare.

Nous pourrons bien sûr objecter qu'aucune preuve n'est neutre puisqu'elle vient toujours soutenir un point de vue juridique, historique ou même scientifique.

Et le savant n'est jamais « dépassionné » puisqu'il est toujours engagé dans l'idéologie scien­ tifique d'explication et de maîtrise de l'univers, dans un rapport de savoir rationnel et dans une logique de pouvoir.

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