Analyse Gorgias Platon (481 b et 486 d): la rhétorique
Publié le 16/05/2022
Extrait du document
«
Analyse de texte : philosophie
Nous allons analyser un extrait de Gorgias de Platon.
Cet extrait se situe entre les segments
481 b et 486 d.
Platon expose ici un dialogue entre le philosophe Socrate et le rhéteur Calliclès.
Ce
dialogue commence tout d’abord avec une réplique de Socrate, dans laquelle il répond à Calliclès
avec une critique de la rhétorique.
Ensuite, nous pourrons étudier la réponse de Calliclès qui se
divise en deux moments.
D’une part, il reproche à Socrate la manière dont il s’est servi de la
philosophie auparavant pour réfuter ses adverses, puis revient sur la discussion de Socrate et Polos
sur ce qu’est le pire entre subir ou commettre une injustice.
En revenant sur ce problème, ce dernier
définit ce qu’est la justice selon lui : une justice régie par la nature.
Ainsi, il démontre que subir une
injustice est parfois pire que de la commettre.
D’autre part, Calliclès va émettre une critique de la
philosophie.
Premièrement, nous allons étudier la réponse de Socrate aux premières affirmations de
Calliclès dans ce texte.
En effet, l’extrait précédent se conclue sur une réponse de Socrate au rhéteur Polos, dans
laquelle il affirme que non seulement commettre une injustice est pire que de la subir, mais il pose
l’idée que la rhétorique est la plupart du temps inutile.
Il explique en effet qu’il n’y a qu’une seule
bonne rhétorique : une rhétorique qui permet de se faire violence afin de dissoudre l’injustice et
donc d’atteindre une justice.
Il émet ensuite la thèse qu’ à part cette rhétorique, aucune autre n’est
utile : « La rhétorique semblait ne servir à rien » (481b).
Calliclès va ensuite répondre à cette
affirmation avec ironie.
Il montre son désaccord avec l’argumentation du philosophe.
Selon lui,
affirmer que la rhétorique n’est, la plupart du temps, pas utile serait remettre en cause le
fonctionnement de la vie des hommes et ainsi des rhéteurs : « nous faisons, semble-t-il, tout le
contraire de ce qu’il faut » (481c).
Socrate, en guise de réponse, explique ensuite qu’il n’est pas si
différent de Calliclès : ils aiment tous les deux.
Calliclès aime le peuple et donc par conséquent la
rhétorique.
Il aime quelque chose de superficiel.
Nous pouvons voir cette superficialité dans son
amour pour « Démos » (481d), un homme superficiel : riche mais peu intelligent.
Socrate, lui, aime
la philosophie, c’est-à-dire la sagesse, qui se voit par l’amour de Socrate pour « Alcibiade » (481d),
un grand chef guerrier, réputé pour sa sagesse au combat.
Ainsi, alors même qu’il reconnaît le
caractère malin de Calliclès, Socrate le dit influençable par ceux qu’il aime.
Pour cela, il prend
l’exemple de Démos : Calliclès ne dit que ce que ce dernier dit, alors qu’il pouvait être d’abord en
désaccord avec ses idées.
Il va se conformer aux idées de Démos.
Pour Calliclès, plaire à ceux qu’il
aime est plus important que de dire ce qu’il pense être la vérité, ce qui, selon Socrate est au
fondement de la rhétorique : « ce que parfois tu es amené à dire pour plaire à tes amours » (481e).
Socrate, lui aussi dit répéter ce que disent ceux qu’il aime.
Or, ce dernier aime la philosophie.
Il dit
alors ce que la philosophie lui donne à dire.
Cependant, contrairement aux paroles des amours de
Calliclès, la philosophie est constante, elle « dit toujours la même chose » (482a).
C’est pourquoi la
philosophie dit alors la vérité : c’est parce qu’elle est nécessaire (elle ne peut ne pas être) et
1.
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