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ANALYSE ET SYNTHÈSE DANS LE JUGEMENT

Publié le 16/03/2011

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   L'une ne va pas sans l'autre. L'analyse est une décomposition : or pour décomposer, il faut un premier tout. Mais le mot de synthèse est illégitime si on n'a pas d'abord distingué des éléments.    Par conséquent, analyse et synthèse s'impliquent l'une l'autre, et le jugement contiendra à la fois analyse et synthèse.    A) Le jugement comme analyse    On a soutenu que le jugement ne serait qu'une analyse. Wundt définit le jugement: l'acte par lequel la pensée divise le tout complexe d'une représentation ou d'une pensée abstraite en ses éléments, et reconnaît entre eux un rapport dont la logique déterminera la nature. La première division introduite par le jugement consiste à séparer le sujet et l'attribut, qui sont subdivisés à leur tour par des mots qui indiquent des modalités particulières du sujet et de l'attribut : exemple : la représentation globale offerte à moi, non encore jugée, c'est un homme qui marche. Dans cette représentation globale, j'opère une première coupure : d'un côté l'homme, et de l'autre sa marche. Puis, par exemple, à côté des caractères généraux de l'humanité, je remarque un caractère accidentel, la fatigue; et dans la marche, je distingue une caractéristique, la lenteur; et j'arrive à l'expression finale : cet homme fatigué marche lentement. C'est en décomposant une impression globale et confuse que j'ai obtenu, par analyse, ce jugement.

« schéma unique que l'enfant ne pourra plus dissocier, de telle sorte que lorsqu'on représentera un des éléments duschéma, il va réévoquer l'autre qui lui est resté illogiquement lié, et c'est lui qui sera invoqué quand un problème seposera à propos du premier.

Piaget a obtenu des réponses de ce genre : pourquoi la lune ne tombe-t-elle pas?réponse : parce qu'elle est couchée dans le ciel.

Ou une réponse faisant appel à tous les caractères du soleil perçusen bloc : le soleil se tient dans le ciel parce qu'il est chaud et parce qu'il est jaune.

De la même manière, lorsquenous sommes victimes de préjugés, nous sommes incapables de dissocier deux caractères que nous avons toujoursvus ensemble : nous ne pouvons concevoir qu'il n'en soit pas toujours ainsi. 2° L'incapacité à la synthèse. L'enfant qui lie des caractères fortuitement réunis dans la nature ne reconnaît pas, au contraire, les vraiesressemblances. Par exemple : si on demande à des enfants de comparer la poule, le canard et le moineau, ils répondent : La poule a une crête; pas le canard. La poule est plus grosse que le moineau. Les canards ont des palmes, un bec jaune. Jamais les trois ne sont rapprochés par le fait qu'ils ont des ailes. On dit à l'enfant : — si cet animal a de longues oreilles, c'est ou bien un mulet, ou bien un âne; — s'il a une grosse queue, c'est ou bien un mulet, ou bien un cheval. Eh bien! voici un animal qui a de longues oreilles et une grosse queue.

Qu'est-ce que c'est? Il faut faire la synthèsedes conditions présentées séparément : considérant d'abord l'existence de longues oreilles, il conclut que l'animalcherché est un âne ou un mulet; la grosse queue devrait faire éliminer l'âne, mais l'enfant considère la nouvellecondition à part, sans la confronter, il dit donc : un cheval ou un mulet; il englobe les deux jugements en unfaisceau, par juxtaposition sans hiérarchie, et si le problème est posé de façon théorique, la réponse est faite auhasard : il n'a pas su rapprocher 1 et 2 pour former un raisonnement qui aboutit à un jugement.

(Tout raisonnementaboutit à un jugement; mais tout jugement ne résulte pas d'un raisonnement.) On peut noter aussi dans les récits enfantins l'absence de relations causales explicites : « et puis...

».

Tout y est,entassé, juxtaposé, mais non relié.

(Claparède a étudié ce syncrétisme enfantin.) 3° Analyse et synthèse. A un défaut de liaisons objectives correspond un excès de liaisons subjectives.

Le jugement est donc dissociation etreconstruction.

Mais pourquoi et comment? Parce qu'il y a eu une question, une interrogation, une incertitude.

Unjugement est une réponse à une question; d'ailleurs, les gens intelligents sont ceux qui se posent des questions,même s'ils ne peuvent y répondre. Comment? La pensée doit être mobile, et prendre du recul par rapport à son objet.

Pour cela nous ne connaissonsque le moyen du mot, signe mobile qui nous aide puissamment : « Le signe instinctif, dit Bergson, est un signeadhérent, le signe intelligent est un signe mobile.

» Le langage est donc l'outil indispensable de la pensée, qui tantqu'elle est adhérente à la chose, ne permet ni de la dominer, ni de la juger.

Pour cela il faut employer des signesmobiles : soit les mots soit les signes mathématiques ou musicaux.

C'est pourquoi, pour former les esprits, il faut leurapprendre à parler, à s'exprimer, à développer leur pensée.

Grâce à la mobilité du langage, nous pouvons formulerdes jugements : « Le jugement est une synthèse de termes qu'il sépare en même temps qu'il les unit.

» Delacroix.. »

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