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ANALYSE ET CRITIQUE DES "PROLÉGOMÈNES à toute métaphysique future qui pourra se présenter comme science". ?

Publié le 01/06/2009

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Dans sa préface, Kant se propose de « convaincre tous ceux pour qui la Métaphysique vaut la peine d'être étudiée, qu'il est absolument nécessaire de discuter avant tout cette question : « une Métaphysique quelconque est-elle possible? « C'est David Hume, qui, le premier, a lancé, contre la possibilité de la Métaphysique comme science, une attaque décisive. Il montre que le principe de causalité n'implique en lui-même aucune nécessité à priori, et qu'il est seulement empirique. D'où il conclut que la raison se trompe du tout au tout sur ce concept, qu'elle tient faussement pour son enfant légitime, alors qu'il n'est qu'un produit de l'imagination. Ce principe étant, d'après Hume, le fondement de toute Métaphysique, « il n'y a pas de Métaphysique, et il ne peut y en avoir. « Kant reconnaît que cette conclusion est « précipitée et inexacte «. Cependant « je l'avoue franchement, dit-il, c'est précisément l'avertissement de Hume, qui, il y a bien longtemps, me réveilla pour la première fois de mon sommeil dogmatique. « En étudiant, Kant parvint à se convaincre que le principe de cause n'est pas le seul fondement de la Métaphysique, qu'il y en a plusieurs.

« confine science, fonder ses prétentions non plus sur une croyance trompeuse, mais sur l'intelligence des choses, etla certitude réelle, il faut qu'une critique de la raison elle-même détaille, dans un système complet, l'ensemble desconcepts à priori, leur division, d'après leur source différente (sensibilité, entendement et raison) ; il faut qu'elle endresse une table complète, qu'elle analyse ses concepts et tout ce qui en peut sortir; qu'enfin et surtout, elleexplique par la déduction la possibilité de la connaissance synthétique a priori, des principes et des limites de sonemploi.

Une critique et une critique seule contient donc le plan entier, éprouvé, vérifié, d'une Métaphysique et mêmetous les moyens de perfectionnement qui permettent à la Métaphysique de devenir une science.

Toutes les autresvoies et tous les autres moyens la rendent impossible.

La question est donc moins de savoir comment un tel travailest possible, que de savoir comment il peut être mis en train; comment de beaux esprits, qui se sont fourvoyésjusqu'ici dans des travaux stériles, pourront être ramenés vers une oeuvre qui ne trompera pas ; comment enfin onpeut le mieux produire l'union générale en vue d'une fin commune.

» II.

CRITIQUE Nous n'avons pas beaucoup insisté sur l'analyse des quatre parties du livre ; Kant ne l'ait que redire ce qu'il a déjàlonguement exposé dans sa « Critique de la Raison pure ».

Le lecteur puisera dans l'analyse de cet ouvrage toute ladoctrine des Prolégomènes.Cependant, il nous semble nécessaire d'insister ici sur la théorie des « Jugements synthétiques à priori »; Kant enfait la base de son système.

Dans les principes premiers, l'idée de l'attribut n'est jamais contenue, dit-il, dans l'idéedu sujet.

L'idée de cause n'est nullement impliquée dans l'idée d'un phénomène qui commence ; en effet aucunecausalité nouménale n'existant dans la nature phénoménale, que nous atteignons seule, l'idée de commencement necontient pas celle de causalité.

Mais, comme notre esprit est ainsi bâti, il ajoute (synthèse) de par sa propre force,en vertu de sa forme à priori, au sujet l'idée de causalité : le principe de causalité est donc synthétique a priori.On voit les conséquences de cette théorie : tous les principes nécessaires ne le sont plus que pour l'entendement.La causalité n'est requise que par notre forme à priori; mais, en réalité, il n'y a ni espace, ni temps, ni cause, nisubstance, ni finalité.

Ces idées sont des formes ajoutées par synthèse à priori aux différents prédicats.

C'estl'idéalisme.Or, rien n'est moins prouvé que l'existence des jugements synthétiques à priori.Nous pouvons réfuter le « synthétisme à priori » du principe de causalité, — et celui des vérités mathématiques.

Cesont les exemples mêmes du Philosophe.Tout le monde est d'accord pour formuler ainsi le principe de causalité : « Tout ce qui commence d'être a unecause.

» Nous affirmons que ce principe est à priori, mais analytique, c'est-à-dire que dans le sujet : « Tout ce quicommence d'être » est contenue par analyse l'idée de cause.

Il suffit de décomposer le sujet.

« Tout ce quicommence d'être » revient à dire : « Tout ce qui est produit.

» Car un commencement est produit; l'Être seulnécessaire n'est pas produit et dès lors il n'a pas de commencement.

— « Tout ce qui est produit » revient à dire :« Tout effet ».

Car ce qui est produit est l'effet d'un agent producteur.

Donc, nous pouvons affirmer par analyse dusujet que « Tout effet a une cause ».

C'est une vérité évidente, une tautologie, comme on dit en philosophie.

Unevérité qui consiste à répéter sous une autre forme dans l'attribut l'idée même du sujet, est une affirmationessentiellement analytique.

Or, c'est la traduction même de l'énoncé savant du principe de causalité.Prenons la proposition 7+5 = 12.

Kant nous dit : « Dans 7+5, n'est pas contenue l'idée de 12.

Et cependant l'espritl'affirme a priori.Toute égalité est renversable.

Disons donc 12=7+5.

oui niera que l'attribut est ici l'analyse du sujet ? Donc cettedernière proposition est analytique.

Or voici ce phénomène étrange d'une proposition analytique quand je l'énonce :12=7+5, et synthétique quand je la formule 7 + 5 = 12 !on peul encore décomposer autrement cette proposition.

Je puis écrire 7+5=12 de la façon suivante : IIIIIII + IIIII =IIIIIIIIIIII.

Qui prétendra que l'attribut n'est pas l'analyse même du sujet ? On peut conclure de ces quelques considérations que la théorie de Kant sur les Jugements synthétiques a priori n'apour l'étayer que l'autorité de son inventeur.

Si la seule logique l'avait appuyée, il y a longtemps qu'elle aurait vécu.Mais telle est la puissance d'un grand nom !Pour l'appréciation des autres détails de la théorie de Kant exposés dans les Prolégomènes, nous renvoyons lelecteur à la critique que nous avons faite ci-dessus de la doctrine contenue dans la raison pure de Kant.. »

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