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Analyse du texte de Freud L'avenir d'une illusion Chapitre IX

Publié le 20/11/2012

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Ainsi je suis en contradiction avec vous lorsque, poursuivant vos déductions, vous dites que l’homme ne saurait absolument pas se passer de la consolation que lui apporte l’illusion religieuse, que, sans elle, il ne supporterait pas le poids de la vie, la réalité cruelle. Oui, cela est vrai de l’homme à qui vous avez instillé dès l’enfance le doux - ou doux et amer - poison. Mais de l’autre, qui a été élevé dans la sobriété ? Peut-être celui qui ne souffre d’aucune névrose n’a-t-il pas besoin d’ivresse pour étourdir celle-ci. Sans aucun doute l’homme alors se trouvera dans une situation difficile ; il sera contraint de s’avouer toute sa détresse, sa petitesse dans l’ensemble de l’univers ; il ne sera plus le centre de la création, l’objet des tendres soins d’une providence bénévole. Il se trouvera dans la même situation qu’un enfant qui a quitté la maison paternelle, où il se sentait si bien et où il avait chaud. Mais le stade de l’infantilisme n’est-il pas destiné à être dépassé ? L’homme ne peut pas éternellement demeurer un enfant, il lui faut enfin s’aventurer dans un univers hostile. On peut appeler cela « l’éducation en vue de la réalité « ; ai-je besoin de vous dire que mon unique dessein, en écrivant cette étude, est d’attirer l’attention sur la nécessité qui s’impose de réaliser ce progrès ? FREUD, L’Avenir d’une illusion, Chapitre IX.   I. Introduction. L’auteur. Freud (1856-1939), médecin, psychiatre, fondateur de la psychanalyse. Thèmes dominants. Religion, vérité, inconscient. Problème soulevé par le texte. Les hommes peuvent-ils se passer de la consolation que...
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« Division en parties.

Pour étayer cette thèse, Freud procède en deux temps.

Dans le premier, (début à « [...] pour étourdir celle-ci.

»), Freud répond et s'oppose à un interlocuteur qui estime que l'illusion religieuse est indispensable pour apaiser les souffrances humaines.

Or, pour Freud, la croyance religieuse ne remplit de fonction consolatrice que parce que l'homme a été élevé dans un climat névrotique propre à l'état infantile : c'est parce que son éducation l'a rendu malade qu'il a besoin d'un remède. C'est pourquoi dans un second moment, de la ligne 6 (« Sans aucun doute [...] » à la fin), Freud montre que la douleur qu'occasionnent la réalité et la vérité n'est pas un argument en faveur de l'illusion : c'est au contraire en les affrontant dès l'enfance que l'homme pourra devenir adulte, et libre de toute illusion de la consolation que procure l'illusion religieuse. Enjeu du texte.

Il consiste à déterminer si désormais les hommes sont prêts à préférer la réalité à la sécurité (voire le plaisir) que procure l'illusion religieuse.   II.

Développement.

Première partie Freud ouvre son texte en prenant le contre-pied du raisonnement de son interlocuteur.

Ce dernier déduit du caractère douloureux de l'existence humaine, marquée au sceau de la finitude - insatisfactions, déceptions, maladie, mort -, le caractère indispensable de la croyance religieuse.

Cette dernière est qualifiée d'illusion, parce que, d'un point de vue rationnel, soit empirique soit scientifique, le contenu des dogmes religieux ne relève pas de la vérité et peut même passer pour absurde.

Or, comme le montrera la fin du texte (« l'univers hostile »), Freud ne conteste pas cette dimension douloureuse de l'existence : ce qu'il reproche à cet interlocuteur, ce sont les « déductions » qu'il en tire.

Autrement dit, selon Freud, que l'homme souffre ne rend pas pour autant la religion indispensable.

Si le lien n'est donc pas nécessaire entre souffrance et croyance, comment expliquer que perdure la croyance religieuse en dépit du caractère irrationnel des dogmes qui la fondent ? Pour expliquer cette persistance de la croyance religieuse, Freud fait l'hypothèse (« peut-être ») suivante : la croyance n'apaise pas un mal inhérent à l'homme, mais résulte d'une éducation qui rend l'homme malade, qui. »

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