Analyse "De l'amitié", Montaigne
Publié le 06/09/2018
Extrait du document

III. Se révéler soi à travers le portrait de cette amitié.
A. Le Moi questionné.
Fin nous devient “ sien “ / “mien”. Questionnement si place de chacun est possible.
Omniprésence du Je qui est un “ Je “ autobiographique.
Le je intellectuel > mise en place d’un discours qui oscille entre présent d’énonciation, il s’agit de donner à lire une pensée en mouvement qui construit son raisonnement.
Place du moi dans les phrases “ : en dernier, à la fois celui qui reste, celui qui garde trace, celui qui se dévoile sous couvert de cette amitié.
B. La rencontre de soi à travers l’autre.
Analyse des pronoms - la notion de réciprocité dans le choix des réfléchis ( nous nous ), les amis sont à la fois sujet et objets de leur amitié. Se définissent l’un par l’autre.
Analyse des différents chiasmes.
Notion de double : je suis l’autre et quand je parle de lui, je parle de moi. Relation telle que Montaigne avait besoin de La Boétie pour être au plus proche lui-même, au plus proche du mieux de lui-même. a dit dans un autre texte en parlant de La Boétie : “ j’avais besoin de quelqu’un qui me soutînt, qui me révélât”. Montaigne se relie à lui-même à travers La Boétie.
> Donner à lire une expérience personnelle
>> L’ami selon Montaigne, dit Merleau Ponty, est celui qui permet de me connaître moi-même. La Boétie assume cette fonction, même par delà la mort. Exister pour lui, c’est exister sous le regard de son ami. Il s’agit d’une amitié déclenchée et traversée par l’écriture. Plus tard, il rencontrera un autre double, une jeune femme : Il s’est déplacé en effet jusqu’en Picardie pour rencontrer Mademoiselle de Gournay, sa plus fervente lectrice, qui avait lu les Essais quand elle avait 18 ou 19 ans et qui en avait été si frappée que son vœu le plus cher fut de rencontrer Montaigne et de se lier d’amitié avec lui. A-t-elle pris la place laissée vacante par La Boétie ? Difficile à savoir. Mais Butor, qui aime à citer Montaigne, ne semble pas en douter : « Je ne regarde plus qu’elle au monde. (…) Cette âme sera quelque jour capable des plus belles choses, et entre autres de la perfection de cette tressaincte amitié [...] “

«
désigner l’ineffable.
La négation avec les “je ne sais” ( noter la récurrence ), “je sens que cela ne peut s’exprimer” -
incapacité de la parole et de l’écrit à rendre compte, “ de ce j’en puis dire” : formulation pour marquer une
forme de limite éprouvée, de tentative non aboutie, “ je ne sais quelle quintessence”.
Fait naître un “ au-delà
de tout mon discours” > incapacité, impossibilité du Dire.
L’impossibilité de dire une amitié fusionnelle
d’exception se martèle par l’impuissance de Montaigne à trouver les formules adéquates et pertinentes
devant une telle amitié.
Pure expérience, difficile d’en parler et d’en transmettre la compréhension, pourtant
tentative d’en rendre compte au plus près et au plus juste.
> Cherche à structurer une parole face à l’inexplicable, à montrer le caractère exceptionnel en ayant
recours aux procédés rhétooriques qui pourtant échappent et ne servent à circonscrire une amitié
fusionnelle intense et hors norme, extraordinaire par opposition aux ordinaires relations que nouent les
autres âmes.
II.
Un “monument” à La Boétie ( idée du tombeau littéraire - même si ici notion de l’amitié et personne
mêlée, alors que tombeau axée sur la personne ).
Le terme est emprunté à Michel Butor, auteur du 20e
siècle.
Rendre visible l’invisible ( l’invisible étant l’ami, étant l’amitié)
Un “ monument “ à un mort, Etienne de La Boétie.
Désigné par un pronom que l’on peut analyser
comme une forme de pudeur, mais aussi une forme de disparition.
Comme une forme d’égalité aussi dans la
mesure où Montaigne ne se désigne que par le je.
La notion de passé ( les deux emplois de l’imparfait - pourquoi je l’aimais, parce que c’était.
) La notion
de mort.
Analyser les valeurs de l’imparfait : rupture définitive et notion durative ( même si cette amitié n’a
duré que 5 ans ), ainsi que l’adjectif “ fatal”.
Insistance sur
Les Essais ( rappeler l’historique des Essais avec le Discours de la Servitude Volontaire si non fait en
intro ), cet essai rend hommage au génie littéraire qu’est La Boétie: éloge de la Satire.
Mais cette Satire n’est
donnée en exemple que parce que son sujet est leur amitié “ la précipitation de notre intelligence “
B.
Un état de symbiose et de fusion.
.
Au contraire, l’amitié véritable décrite dans la deuxième phrase est d’un tel degré de perfection que les
deux amis sont dans un état de symbiose, de fusion, comme le montre les termes « se mêlent, se confondent
» > analyser le champ lexical du mélange ainsi que le choix du pronom réfléchi ( notion d’être à la fois le
sujet et l’objet du discours - et ne pas oublier je l’> proximité des pronoms, l’écriture les rend le plus proche
possible) Plus loin Montaigne établit de nouveau un parallèle dans la phrase « elle n’avait pas à perdre de
temps et à se régler sur le modèle des amitiés faibles et conventionnelles ».
Il s’agit cette fois-ci d’aller plus
loin et d’expliquer les raisons de cette perfection si vite atteinte, arguant une relation qui n’a pas le temps de
s’embarrasser par la lenteur des premières rencontres.
Paradoxalement, Montaigne écrit « elle [l’amitié] ne
peut être comparée qu’à elle même », montrant les limites de cette confrontation et la nécessité de trouver
d’autres procédés visant à fortifier sa vision ainsi exposée.
.
Fusion absolue notée par la métaphore du vêtement ( à analyser ) qui est reprise par l’usage des.
»
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