Altérité et conflictualité

« La relation à autrui n'est pas forcément conflictuelle Autrui peut aussi être pour moi un objet de sympathie.

Si les liens sociaux étaient fondés seulement sur le conflit, ils seraient impossibles.

Je peux éprouver un sentiment de solida­ rité, de la compassion, de la tolérance à l'égard des autres.

Je peux m'identi­ fier à autrui 1 'homme n'est pas né­ L cessairement un loup pour l'homme .

L'instinct de dominatio n , la riva­ lité ne sont pas les seuls sentiments qui déter­ minent mon rapport aux autres.

Je peux au ss i être lié aux autr e s par un instinct de sym­ pathie ou d 'amour qui me permet de m'iden­ tifier à eux et de ne pas les co nsidérer comme des ennemis ou comme des obje ts .

«Les hommes eurent tou­ jours un grand besoin de s'aimer les uns les autres.• Alain, Propos Autrui m'est complémentaire (( L a ?rem~ère union necessarre est celle de deux êtres qui sont incapa bles d'exister l'un sans l'autre», dit Aris­ tote .

Si le seul rapport à autrui était le conflit, il n'y aurait pas d'amis, pas de coup l es, pas de société.

Nous serions tous des êtres isolés, fer­ més sur no us-mêmes.

Cela est inconcevable car nous av ons besoin des autres po ur exis­ ter.

Autrui peut être comp lémen taire, peut me servir de modèle.

Il faut dépasser les antagonismes M ême si les rapports à autrui sont par­ fois conflictue l s, c'est le propre de l'être civilisé que de faire des conces­ sions et de se montrer tol éran t afin que la vie en société soit non seu­ lement su ppo rtab l e, mais agréable.

Il y a plus de choses qui m' unissent à autrui que de choses qui m'en séparent.

Sans so­ lidarité , sans frater ­ nité , il n'y a pas d'hu ­ manité.

Ces sentiments doivent être plus forts que les antagonism es _ et les basses luttes d'in­ térêt.

Autrui m 'est nécessaire .

Pour avoir des rapports humains , il faut passer outre aux choses qui m' opposent à autrui et tenir compte de ce qui nous rapproche.. »