Alors qu'on pouvait lire dans la Revue « Le Réalisme », publiée vers 1860 : « Le Réalisme conclut à la reproduction exacte, complète, sincère du milieu social, de l'époque où l'on vit... », Montherlant a écrit : « Il ne faut pas qu'un écrivain s'intéresse trop à son époque, sous peine de faire des oeuvres qui n'intéressent que son époque. » Commentez et discutez ces deux points de vue contradictoires concernant la tâche du romancier. ?
Publié le 20/03/2009
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En présentant comme contradictoires la conclusion publiée dans la revue Le Réalisme (« Le Réalisme conclut à la reproduction exacte, complète, sincère du milieu social, de l'époque où l'on vit... «) et l'objection formulée par Montherlant (« Il ne faut pas qu'un écrivain s'intéresse trop à son époque, sous peine de faire des œuvres qui n'intéressent que son époque «), l'énoncé du sujet ne respecte pas strictement la forme logique de la contradiction. D'une part, Montherlant ne demande pas à l'écrivain de se désintéresser tout à fait de son temps, d'autre part, il introduit une dimension qui n'est pas présente dans la première proposition, celle du public que vise ou atteint l'écrivain. Une double série de problèmes anime donc le sujet : celle qui concerne les rapports que l'écriture entretient avec le réel et celle qui règle les relations que le romancier souhaite tisser avec ses lecteurs présents ou à venir. Résoudre la première est-ce du même coup apporter une solution à la seconde? Autrement dit, est-ce que l'écrivain, en ordonnant les liens qui unissent sa fiction au réel, définit son public? Ou, au contraire, faut-il considérer qu'il y a là deux problématiques strictement indépendantes ?
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