Alcide d'Orbigny
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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Il atteignit Tacna, traversa la Cordillère des Andes et arriva à La Paz, d'où il se dirigea vers les provinces du versantoriental des Andes boliviennes.
A Ayupaya, il fut choqué de voir que les gros propriétaires obligeaient les vieuxIndiens à mâcher toute la journée des grains de maïs cru, pour tirer de ce maïs mâché le "chicha", boissonfermentée.
Cette boisson spiritueuse, le "cauin" des Brésiliens, extraite du maïs ou du manioc, semble avoir étéfabriquée par tous les Amérindiens du sud.
Chez les Yuracarés, en Bolivie, d'Orbigny trouva du "chicha" extrait dumanioc.
En descendant la Cordillère, d'Orbigny passa par les provinces qui s'étendent de Quilla-colo à Valle-Grande.
Il visitales Chiquitos et les missions du Centre, de l'Ouest et du Sud.
Il traversa la région des Guaraios et la province desMoxos.
Il visita Fort-Principe da Beira (Brésil) et vit le fleuve Guaporé.
Il voyagea par le Mamoré, traversa plusieursmissions puis, en le remontant ainsi que le Chaparé et le Coni, il arriva à Cochabamba, d'où il passa à la région desYura-carés.
Continuant son voyage, il atteignit les bords du lac Chucuito (territoire des Aymaras) ; il y examina les anciensmonuments, sculptés dans de grands blocs de pierre, qui existaient dans cette région antérieurement habitée pardes Incas.
A partir de La Paz, il parcourut une dernière fois la Cordillère et traversa à grand-peine un désert desables mouvants, où il vit d'innombrables carcasses de mulets.
Lorsqu'il atteignit Arica, il avait la fièvre.
Il y futtémoin d'un petit tremblement de terre, phénomène très fréquent dans la région.
Le 25 juillet, il s'embarqua pourl'Europe à bord du Philanthrope qui ne devait quitter Valparaiso que le 27 septembre de cette année de 1833.
Ses observations, faites sur cette immense étendue de six mille sept cents kilomètres à travers des régionsinhabitées et désertes, et dans mille six cent soixante-quinze villes, villages et lieux intéressants, des Andes jusqu'àla terre de Feu, concernent la géographie, la géologie, la botanique, la zoologie, et surtout l'ethnographie.
Sesétudes et les conclusions qu'il en tira ont une valeur considérable, surtout celles qui concernent les peuplesindigènes et leurs langages.
Dans le chapitre de la géologie, il fit des vérifications intéressantes, notamment sur les terrains primitifs (résultantde la première solidification de la croûte terrestre) qui n'existent que dans une petite partie du Brésil et de la bandeorientale du rio de la Plata.
En géographie, les résultats obtenus par l'expédition eurent également une grandeimportance.
Grâce à ses observations, il fut possible de rectifier les cartes des régions qu'il visita.
Il arriva en Europe au mois de février de l'année 1834, obtint le prix annuel de la Société de géographie et reçutl'aide du ministère de l'Instruction publique pour la publication de ses récits de voyage ; ce travail lui prit treizeannées.
Mais ces lauriers ne lui suffirent pas ; en 1840, il commença la publication d'une collection très importante,la Paléontologie française, qui constitue son plus beau titre scientifique.
Par ce travail, il fit connaître la grandevariété des espèces fossiles enfouies dans les diverses couches du sous-sol de France ; révélant une perspicacitéexceptionnelle, il étudia la constitution de ces couches dont il montra graphiquement la formation sous diversaspects.
Afin de rendre possible cette publication exclusivement française, la Société de géologie accorda à sonauteur une bourse d'études.
En appliquant à la paléontologie ses dons d'explorateur et ses facultés scientifiques, d'Orbigny fit, dans tous lesdépartements de France, de nombreux et fatigants voyages grâce auxquels il réunit une collection fabuleuse decent mille pièces.
Ce richissime patrimoine scientifique fut acheté en 1858, après la mort de d'Orbigny, par legouvernement français au prix, très élevé à l'époque, de cinquante-cinq mille francs.
Le 6 juin 1853, un décret du gouvernement chargea d'Orbigny d'inaugurer en France l'enseignement de la science àlaquelle il avait consacré son beau talent et sa brillante intelligence.
Il continua ses recherches quelque tempsencore et avec toute son ardeur, et put ainsi enrichir la collection du Cabinet d'histoire naturelle de trente-quatreespèces différentes de fossiles, réunissant un total de dix mille pièces classées.
Alcide d'Orbigny fut le premier à classifier les peuples indigènes sud-américains selon un critérium rigoureusementscientifique.
Avant lui, on ne connaissait que la classification linguistique empirique de l'abbé Laurent Hervas quicomprenait quatre langues principales.
D'Orbigny, en adoptant le critérium linguistique et en utilisant les indicationsdes types physiques et ses observations des conditions ambiantes, établit trois branches principales pour lespeuples amérindiens du Sud : l'ando-péruvienne, la pampéenne, et la brasileo-guarani..
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