albigeois, croisade des
Publié le 07/02/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
albigeois, croisade des, lutte armée menée contre les cathares et l’albigéisme, déclaré hérésie, qui constitue, sous couvert d’une reconquête religieuse, une prise en main du Midi par les seigneurs du Nord puis par le roi lui-même.
2 | UNE CROISADE DE CHEVALIERS DU NORD |
À partir de la fin du XIIe siècle, le succès de l’« hérésie « cathare dans le Midi prend pour l’Église, incapable de l’enrayer, une ampleur inquiétante. La papauté demande une assistance armée au roi de France, qui la refuse jusqu’à l’assassinat du légat Pierre de Castelnau par un chevalier de l’entourage de Raymond VI, comte de Toulouse, en 1208. Philippe Auguste autorise alors le départ de chevaliers français, qui se ruent sur les pays du Sud autant par esprit de conquête que pour lutter contre l’hérésie.
L’offensive est à l’origine dirigée contre le comte de Toulouse, soutien traditionnel des hérétiques, qui choisit alors prudemment la réconciliation avec l’Église. Les croisés désignent ensuite Raimond de Trencavel, vicomte de Béziers et de Carcassonne, comme responsable du développement de l’hérésie. Après avoir pris Béziers et Carcassonne (1209), la soumission du Sud s’organise sous la direction de Simon IV de Montfort, noble normand d’origine modeste, et d’une trentaine de chevaliers. L’intervention du roi d’Aragon pour soutenir ses vassaux du Languedoc se traduit par sa défaite à la bataille de Muret (1213). En 1215, le concile de Latran destitue Trencavel et le comte de Toulouse au profit de Simon IV de Montfort.
3 | LA RÉSISTANCE DES LANGUEDOCIENS |
Cependant, la résistance s’organise autour de Raymond VII, fils de Raymond VI. Après la mort de Simon IV de Montfort à Toulouse, qu’il tentait de reprendre (1218), la déroute des chevaliers français commence. En 1224, le fils de Simon, Amaury, remet la direction de la croisade entre les mains du roi. Louis VIII conquiert facilement un pays désireux de paix. En 1229, le traité de Paris, conclu entre Saint Louis et Raymond VII, est durement ressenti par les populations du Midi. Le Bas-Languedoc est abandonné au roi ; le comté de Toulouse, l’Agenais, le Quercy et le Rouergue constituent le fief de Raymond VII. Les murs de Toulouse et de trente autres villes doivent être détruits.
En définitive, la croisade des albigeois, ponctuée d’épisodes sanglants, reste une erreur stratégique. D’une part, les tentatives des chevaliers du Nord de se tailler des fiefs dans le Midi en imposant leurs coutumes féodales (statut de 1212) restent vaines ; d’autre part, cette lutte armée ne résorbe pas l’hérésie cathare : c’est sous l’effet conjugué de la prédication des Dominicains et de l’Inquisition au xiiie siècle que l’albigéisme est définitivement vaincu à la fin du XIVe siècle.
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