Alain - Éléments de philosophie: inconscient et morale
Publié le 02/05/2012
Extrait du document
«
On a coutume de soutenir que l’action de penser du sujet trouve son équivalence dans
le fait de savoir ce que l’on pense, de savoir que l’on pense.
A partir du moment où on a
posé cette égalité, cette équivalence, on en déduit que la pensée inconsciente n’existe
donc pas mais qu’au contraire, il n’existe qu’une pensée consciente, consciente de ce
qu’elle sait et consciente d’elle-même, de savoir qu’elle est en tant que pensée.
Mais le
problème est là, dans cette égalité en réalité.
Si l’on arrive à montrer que penser ce
n’est absolument pas savoir ce que l’on pense et que l’on pense, on peut alors trouver
un sens à parler de pensée inconsciente.
Partons maintenant du principe qu’il y ai un sens à parler de pensée inconsciente en
faisant tout de même attention.
En effet, la pensée que l’on va interpréter en tant
que pensée inconsciente n’aura plus grand chose à voir avec l’équivalence évoquée
précédemment.
Si le fait de penser c’est savoir ce que l’on pense et que l’on pense, on
corrèle alors le fait de penser avec le fait de savoir.
On affirme que penser et savoir
c’est la même chose.
Mais problème : est-ce-que penser et savoir c’est vraiment la
même chose ? Ai-je besoin de penser ce que je sais ? Quand je pense, est-ce que je
sais ? Toutes ces interrogations laisse alors entrevoir la possibilité d’une pensée
inconsciente qui serait celle du sujet mais par un autre que lui et par autre j’entend
son soi interne présent au quotidien mais qui pourtant lui est invisible, méconnu.
Derrière la pensée inconsciente il y aurait donc la pensée de ce « soi interne », de
cette « autre moi ».
Il faut maintenant définir à quelles conditions on peut et on doit parler de pensée
inconsciente et au contraire, à quelles conditions il ne faut pas en parler, à quelles
conditions se serait se méprendre sur la réalité des choses.
Par exemple, il ne faut
tout de même pas se tromper sur le texte d’Alain qu’il nous a été demandé d’étudier
préalablement.
Alain nous dit-il ici que là où il n’y a pas de sujet, là où il n’y a pas de «
Moi », de « Je » il n’y a pas de pensée ? Ou ne nous dit-il pas plutôt que là où on
affirme qu’il peut ne pas y avoir de sujet on ne doit jamais dire pour autant qu’il puisse
y avoir de la pensée.
On a coutume de penser que la pensée c’est véritablement la
communication d’une information, d’un fait, d’un savoir.
Autrement dit, on pense que
penser c’est penser des informations, des faits, des savoirs...
Mais peut-être que ce
n’est pas ça la pensée.
En effet il faut bien qu’il y ai quelque chose qui nous pousse à
penser et qu’est-ce-qui va nous pousser à penser ? A s’interroger ? A réfléchir sur
soi-même, sur nous en tant que sujet ? Peut-être les rêves qui pour Freud sont à la
base de l’avènement de l’inconscient, qui sont pour l’inconscient le moyen de
« s’exprime » à travers ces symboles qu’il faut analyser, décortiquer, mettre en
relation les uns avec les autres...
La pensée inconsciente a donc un sens si l’on admet les écrits de Freud mais si l’on se
sent plus proche de Descartes, d’Alain, l’inconscient n’est qu’une illusion qui découle
enfaite des « mécanismes » du corps..
»
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