Alain corrigé d'un extrait de Propos
Publié le 01/10/2012
Extrait du document
«
nous en risquant si peu, il emploie le verbe "croire" et non penser, ce qui laisserait sous-entendre que cet
engagement n'est pas le fruit d'une réelle réflexion mais d'une croyance.
Ensuite, Alain fait une concession : il
accorde avec "certes" à la ligne 3, que ces hommes pour lesquels nous avons de l'admiration possèdent des
"vertus rares" (l.4) et de la "volonté" (l.4) ; il emploie pour faire cette concession le "je" ; et écrit que ces vertus
"veulent le respect" (l.4) : c'est-à-dire qu'elles forcent le respect.
Ensuite, Alain évoque pour la première fois dans son texte la "pensée" de ces hommes qu'il va tenter de définir
à partir des lignes 4-5.
Si il accorde un respect possible pour les vertus et la volonté de ces hommes, il
s'intéresse à ce qui les poussent à défendre ce qu'ils croient, c'est-à-dire leur raisonnement premier, leur
pensée sur laquelle il s'appuient.
Il définit ce qu'il appellera une "pensée fanatique" à la ligne 8, en la qualifiant
de "raidie qui se limite" (l.5) ; c'est-à-dire droite mais finalement enfermée dans sa droite : "qui ne voit qu'un
côté" (l.5) : enfermée dans son point de vue unique et incomplet ; "qui ne comprend point la pensée des autres"
(l.5-6) : les autres pouvant être ceux qui sont opposés à leur pensée : or aucun dialogue, aucune évolution de
pensée n'est même envisageable si les deux partis opposés ne font pas l'effort de tenter de comprendre
pourquoi l'autre pense autrement et en arrive à des conclusions différentes.
Il va même plus loin en affirmant,
ligne 6 ; "ce n'est point la pensée" : une négation catégorique.
Mais si ce n'est point la pensée, qu'est-ce ? C'est
à ceci qu'il répond aux lignes 6-7-8 : "c'est une sorte de lieu commun" (l.6) : or le lieu commun est partagé avec
d'autres, c'est littéralement le lieu où beaucoup peuvent se retrouver, qui est facile d'accès : "qui revient" (l.7),
c'est-à-dire qui n'évolue pas, "toujours le même" (l.7) : le même discours pouvant être entendu de la part de
personnes différentes.
Alain étudie alors la relation entre ce lieu commun et le vrai : "qui a du vrai" (l.7) ;
"quelque fois même qui est vrai" (l.7) ; sa véracité n'est pas toujours contestable, il est possible qu'un lieu
commun soit vrai : il peut d'ailleurs forcer ainsi le respect, "mais qui n'est pas tout le vrai" (l.7-8) : c'est-à-dire
que sa véracité n'est pas toujours à remettre en cause mais qu'il ne détient pas l'entière vérité : en effet ceci est
causé par sa limite de réflexion et surtout de son point de vue unique comme écrit ligne 5 : "qui ne voit qu'un
côté".
C'est dans cette ligne 8 qu'Alain emploiera le terme de "pensée fanatique", qualifié alors de "mécanique"
qui sera à la ligne 13 à l'opposé de "cette libre réflexion".
"Elle revient toujours par les mêmes chemins", ligne
9, semble être en écho à la ligne 7 : "qui revient toujours le même" ; "les mêmes chemins" étant ici les.
»
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