Alain
Publié le 04/11/2012
Extrait du document


«
Il est possible de remarquer que lorsque Alain définit ce que ces hommes défendent en risquant leur vie et
nous en risquant si peu, il emploie le verbe "croire" et non penser, ce qui laisserait sous-entendre que cet
engagement n'est pas le fruit d'une réelle réflexion mais d'une croyance.
Ensuite, Alain fait une concession : il
accorde avec "certes" à la ligne 3, que ces hommes pour lesquels nous avons de l'admiration possèdent des
"vertus rares" (l.4) et de la "volonté" (l.4) ; il emploie pour faire cette concession le "je" ; et écrit que ces vertus
"veulent le respect" (l.4) : c'est-à-dire qu'elles forcent le respect.
Ensuite, Alain évoque pour la première fois dans son texte la "pensée" de ces hommes qu'il va tenter de définir
à partir des lignes 4-5.
Si il accorde un respect possible pour les vertus et la volonté de ces hommes, il
s'intéresse à ce qui les poussent à défendre ce qu'ils croient, c'est-à-dire leur raisonnement premier, leur
pensée sur laquelle il s'appuient.
Il définit ce qu'il appellera une "pensée fanatique" à la ligne 8, en la qualifiant
de "raidie qui se limite" (l.5) ; c'est-à-dire droite mais finalement enfermée dans sa droite : "qui ne voit qu'un
côté" (l.5) : enfermée dans son point de vue unique et incomplet ; "qui ne comprend point la pensée des autres"
(l.5-6) : les autres pouvant être ceux qui sont opposés à leur pensée : or aucun dialogue, aucune évolution de
pensée n'est même envisageable si les deux partis opposés ne font pas l'effort de tenter de comprendre
pourquoi l'autre pense autrement et en arrive à des conclusions différentes.
Il va même plus loin en affirmant,
ligne 6 ; "ce n'est point la pensée" : une négation catégorique.
Mais si ce n'est point la pensée, qu'est-ce ? C'est
à ceci qu'il répond aux lignes 6-7-8 : "c'est une sorte de lieu commun" (l.6) : or le lieu commun est partagé avec
d'autres, c'est littéralement le lieu où beaucoup peuvent se retrouver, qui est facile d'accès : "qui revient" (l.7),
c'est-à-dire qui n'évolue pas, "toujours le même" (l.7) : le même discours pouvant être entendu de la part de
personnes différentes.
Alain étudie alors la relation entre ce lieu commun et le vrai : "qui a du vrai" (l.7) ;
"quelque fois même qui est vrai" (l.7) ; sa véracité n'est pas toujours contestable, il est possible qu'un lieu
commun soit vrai : il peut d'ailleurs forcer ainsi le respect, "mais qui n'est pas tout le vrai" (l.7-8) : c'est-à-dire
que sa véracité n'est pas toujours à remettre en cause mais qu'il ne détient pas l'entière vérité : en effet ceci est
causé par sa limite de réflexion et surtout de son point de vue unique comme écrit ligne 5 : "qui ne voit qu'un
côté".
C'est dans cette ligne 8 qu'Alain emploiera le terme de "pensée fanatique", qualifié alors de "mécanique"
qui sera à la ligne 13 à l'opposé de "cette libre réflexion".
"Elle revient toujours par les mêmes chemins", ligne.
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