Ai-je un corps ou suis-je un corps ?
Publié le 27/01/2013
Extrait du document
«
La liberté doit se conquérir contre ce qui est vulnérable.
Le corps
représente la vulnérabilité par excellence, car c’est par lui que l’on
souffre, et que nos sens fonctionnent, être limité.
On parle souvent de
limites physiques.
Etre libre, c’est ne pas s’écouter, ne pas écouter sa
raison ou sa conscience, c’est maitriser son corps.
Si l’on maîtrise
totalement son corps, alors l’expression « j’ai un corps » devient
totalement légitime, car ce que je possède, je le maitrise.
Dans certaines langues, le mot « corps » ne se distingue pas du mot
cadavre.
Notre corps doit-il être mort pour n’être que corps et non
représenter une personne ? Certaines professions étudient le corps en
tant qu’organisme, donc en tant qu’objet, que la personne soit vivante
ou morte.
Elles ne se préoccupent pas de la conscience de l’homme en
question, mais bien du bon vivre du corps devant eux, comme si elles
prenaient soin d’un objet.
Dans cette posture, l’homme perd sa
corporalité.
Mais je ne peux prendre mon propre corps pour objet, parce qu’il est
ma relation que j’ai avec le monde, ce à partir de quoi se déploie pour
moi, un monde.
De plus, je ne peux pas me regarder comme je regarde
un objet, même à travers un miroir, il est donc inobjectivable.
Le corps ne peut être objet seulement lorsqu’il est vu par un regard
analyste.
Avoir un corps ne signifie donc pas que mon corps soit un
objet.
II.
« être un corps »
L’expression « je suis mon corps » signifie que je coïncide de manière
tellement absolue avec mon corps, que la dimension d’objectivité est
réduite à néant.
Or, que le corps ne soit pas perçu en tant seulement
qu’objet ne doit pas faire oublier son extériorité, l’image qu’il renvoie
à autrui et à moi-même.
L’Homme est le seul être vivant à pouvoir se
représenter lui-même, se mettre à la place d’autrui et se reconnaitre.
Ceci est sans doute la raison pour laquelle l’Homme se préoccupe tant
des apparences et de son apparence.
Les soins du corps, le maquillage,
et même la chirurgie esthétique de nos jours, soulignent cette
évidence : l’Homme ne veut plus montrer son corps au naturel aux.
»
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