Agir moralement est-ce renoncer au bonheur?
Publié le 01/05/2023
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Dissertation de philosophie :
Agir moralement est-ce renoncer au bonheur ?
Dans le premier livre de l’ancien testament, la Genèse présente l’origine de l’humanité avec Adam
et Eve.
Ceux-ci sont dans le jardin d’Eden, un véritable paradis sur terre, où règne le bonheur
absolu.
Cependant il vont suivre leurs pulsions et goûter au fruit de l’arbre défendu.
Ce péché
originel entraîne leur exclusion de ce jardin.
Cela soulève donc la question: La Morale est-elle compatible au bonheur? Comment faut-il agir
lorsqu’on est à la quête du bonheur?
Il semble à première vue, en envisageant que le bonheur soit un état de bien-être intérieur, qu’agir
conformément à la morale et donc renoncer à accomplir nos désirs, ne permettraient pas ce
bonheur.
En effet, celui-ci serait acquis par la soumission à nos désirs et donc sans raisonnement.
Toutefois, lorsque l’homme utilise sa raison pour chercher à faire le bien, on peut aussi obtenir le
bonheur.
Ainsi, faut-il se servir de sa raison et agir moralement ou être soumis à ses pulsions pour obtenir le
bonheur?
Dans un premier temps, nous verrons que renoncer à ces désirs complique l’accès au bonheur.
Dans un deuxième temps, nous verrons qu’agir moralement permet aussi l’obtention du bonheur.
Et dans un troisième temps, nous verrons qu’un certain équilibre entre la raison et le cœur permet
de maîtriser les appétits et d’être à la quête du bonheur.
Sur une première approche, faire son devoir semble incompatible avec le bonheur.
Les désirs incitent notre cerveau à les réaliser puisqu’ils nous procurent un certain plaisir.
En effet le bonheur est en quelque sorte relatif à nos passions, cependant agir moralement signifie
donc être maître de ses désirs et ne pas les laisser prendre le dessus sur notre réflexion.
Chez
Aristote, la vertu est ce qui accomplit excellemment la nature d’un être.
La vertu morale de
l’homme est d’agir conformément à la raison, ou plutôt savoir se limiter, se mesurer, la
tempérance, il s’agit de trouver l’équilibre aussi bien dans ses actions que dans ces passions.
Il
s’agit donc de se limiter au minimum nécessaire pour autant si on se prive trop on n'éprouve pas/
peu de bonheur.
Mais selon la conception de Calliclès de ce qui est bon est qu’il faut multiplier les désirs et leurs
assouvissements est la condition du bonheur: “Remplir tous ces désirs à mesure qu’ils éclosent”,
citation issue de Gorgias, Platon.
Il pense que le bonheur ne peut provenir que de l’intempérance
et de l'exécution des désirs (“le luxe, l'incontinence, et la liberté, quand ils sont soutenus par la
force, constituent la vertu et le bonheur; le reste, toutes ces belles idées, ces conventions
contraires à la nature, ne sont que niaiseries et néant”).
Le bonheur a donc des tendances jouissives et par conséquent s’oppose à la maîtrise de ses
passions et envies.
En outre, même si on agit moralement, dès fois on peut faire du tort à certaines personnes.
En
effet, il peut arriver que pour ne pas mentir l’on sacrifie une autre personne.
En voulant respecter
la Raison pratique, c’est-à-dire l’usage de la raison dans le domaine de l’action pour juger le
caractère moral d’un acte, on finit par faire du mal à autrui.
Ce qui n’est pas moral puisque comme
nous l’énonce Kant “je dois toujours me conduire de telle sorte que je puisse aussi vouloir que ma
morale devienne une morale universelle”.
Or si je respecte quelqu’un mais je fais du tort aux
autres cela est absolument immoral.
Par exemple, le philosophe allemand E.
Kant dans “Sur un prétendu droit de mentir par
humanité”, réfute le principe énoncé par Constant qui pense que suivant les circonstances nous
pouvons mentir.
Il nous donne comme exemple un dilemme: soit on dénonce notre meilleur ami
aux assassins, soit on ment.
Dans cette situation, mentir semble plus moral que de ne pas mentir.
C’est pourquoi, ici si j'agis en
suivant la raison kantienne mon ami risque de mourir à cause de mon acte.
J’ai donc sacrifier mon ami pour agir en accord avec la morale mais involontairement j’ai fait le
mal.
Cependant il existe certainement un rapprochement possible entre la morale et le bonheur car
dans les deux cas cela nécessite de la volonté.
La morale a nécessairement besoin de volonté et
de beaucoup de courage pour suivre ce principe de vie et ainsi dominer ses désirs.
Contrairement
à ce que l’on pourrait croire, le bonheur requiert aussi un minimum de volonté.
Puisque c’est libre à
nous de voir le bonheur dans des moments banales du quotidien comme par exemple le chant des
oiseaux ou les couchers de soleil.
Mais après mûre réflexion on peut aussi penser que faire son devoir est compatible avec le
bonheur.
La recherche du Bien et de son Devoir implique du courage et n’est donc pas accessible à
tous.
On peut....
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