Admettre le hasard est-ce nier l'ordre de la nature ?
Publié le 04/03/2004
Extrait du document
- I) Le hasard est une négation de l'ordre naturel.
- II) Le hasard ne contredit pas l'ordre de la nature.
«
[Le hasard introduit un désordre dans le cours ordinaire de la nature.
Injustifié et injustifiable, il s'impose à nous sansque ses causes nous soient connues.
Admettre le hasard, c'est nier la régularité de l'ordre naturel.]
Imprévisible, le hasard rend la nature inexplicableLe hasard nous offre île spectacle d'une nature capricieuse où aucun phénomène ne semble lié à un autre.Sans cause apparente, tout événement est un coup du sort qui n'obéit à aucune logique.
Pascal déclare à cetitre qu'«il n'y a point de raison pourquoi ici plutôt que là, pourquoi à présent plutôt que lors» (Pensées).
Lacontingence pure règne.
Le hasard nie toute causalitéLe caractère imprévisible du hasard nous confronte à des effets sans cause.
Et pourtant, quelque chose seproduit bien.
Le hasard est d'autant plus déroutant qu'il revêt l'apparence d'un mécanisme doué d'uneintention: Bergson illustre cette illusion de finalité par l'exemple de la tuile qui tombe sur un passant.
Cettechute sans cause a eu lieu comme si la tuile visait le passant.
Le hasard favorise une nature indéterminée
a) la science la plus moderne donnerait droit de cité, d'après certains, à la contingence.
Une partie du réeléchapperait au jeu des lois naturelles.
L'hypothèse déterministe ne serait plus recevable à l'échelle de lamicrophysique.
Tandis qu'en mécanique classique la connaissance de la position et de la vitesse d'unmobile à l'instant t permet en principe de calculer la vitesse et la position d'un mobile à un autre instant,en microphysique on ne peut pas préciser simultanément la position d'un corpuscule et sa quantité demouvement (la quantité de mouvement est le produit mV de la masse m du corpuscule par sa vitesse V).Heisenberg a montré que si Dx est l'erreur sur la position du corpuscule et Dp l'erreur sur la quantité de mouvement, il existe entre Dx et Dp une relation dite d'incertitude telle que Dx.
Dp ³ h.
Le produit des deux incertitudes est au moins égal à la constante universelle h.
Cette « incertitude » ne fait pas obstacle au déterminisme macrophysique parce qu'elle est à cette échelle « noyé dans la statistique », parce que la macrophysique opère sur des phénomènes qui mettent en cause des milliards de photons ou d'électrons.
Mais le microphysicien est incapable de déterminer la trajectoire descorpuscules individuels.
Il ne peut préciser la position qu'en augmentant l'imprécision sur la quantité demouvement et réciproquement.
Eclairer l'électron c'est troubler son mouvement en le bombardant avecdes photons.
La position du corpuscule sera d'autant mieux précisée que la radiation lumineuseexploratrice aura une longueur d'onde plus courte, mais du même coup la fréquence est augmentée, doncl'énergie et la quantité de mouvement transmise au corpuscule étudié.
Le fait même de l'observation faitéchec à l'observation du fait.
Mais si la position ou la vitesse d'un corpuscule ne sont pas exactement déterminables dans l'étatactuel de la science, cela ne veut pas dire qu'elles soient indéterminées en elles-mêmes.
Le fait qu'on nepuisse fixer à la fois la position d'un corpuscule et sa vitesse ne nous autorise pas à dire qu'il n'y a pas decauses qui déterminent cette position et cette vitesse.
On nous rétorquera qu'en l'absence de toutepossibilité de vérification scientifique le déterminisme devient au même titre que l'indéterminisme unesimple hypothèse métaphysique.
Mais le principe du déterminisme nous paraît au contraire lié à l'espritscientifique qui ne saurait renoncer, sans se détruire lui-même, à affirmer qu'il existe des conditionsnécessaires, des « raisons suffisantes » à l'apparition des phénomènes.
De grands esprits commeLangevin , Einstein , Plank n'ont pas cru devoir rejeter, à cause des difficultés de la microphysique, le principe du déterminisme.
De Broglie lui-même, après avoir soutenu que les incertitudes de Heisenberg sont « irréductibles », est devenu moins affirmatif : « La physique quantique restera-t-elle indéterministe ? »..
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