Accomplir tous ses désirs, est-ce une bonne règle de vie ?
Publié le 17/01/2022
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Vivre en société, c'est, en effet, apprendre à renoncer à certains de ses désirs. Par exemple si je désire ce que l'autre possède, et que je ne tiens pas à y renoncer, alors j'entrerai avec lui dans une relation conflictuelle: il sera mon rival voir mon ennemi. b) Etre moral c'est aller contre mes premiers désirs. La morale est en contradiction avec le principe de plaisir. Paul Valéry écrit: " La morale est une sorte d'art de l'insatisfaction des désirs de faire ce qui ne plaît pas et de ne pas faire ce qui plaît. Si le bien plaisait, si le mal déplaisait, il n'y aurait ni morale, ni bien, ni mal." c) On peut penser aussi aux exercices d'ascèse qui consiste à se retirer d'une vie de plaisirs futiles pour une vie plus spirituelle et plus profonde. Satisfaire tous ses désir est une règle de conduite incompatible avec la vie juste. Mais cela signifie-t-il que la vie juste soit synonyme d'absence de désirs? Est-ce que le bonheur consiste vraiment à une satisfaction sans condition de tous les désirs?
• N'y a-t-il pas une contradiction implicite entre l'assouvissement de tous les désirs et la notion de règle ?
• Attention : il s'agit bien d'accomplir tous ses désirs (comparer avec l'épicurisme).
• Le projet d'accomplir tous les désirs est-il réalisable ? Le désir n'a-t-il pas pour caractère de renaître inlassablement ?
• Quels pourraient être les effets d'un tel accomplissement sur les autres et la société ?
• Si l'on pense aux théories freudiennes : que peut-on en retenir par rapport à la question ?
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Il faut commencer par bien distinguer deux façons de concevoir l'expression "règle de vie".
D'un premier point de vue, une règle de vie peut signifier une règle que l'on adopte pour être heureux.
L'expressionpossède dans ce cas une forte connotation pragmatique.
Est-ce que si je vise le bonheur, accomplir tous mes désirsest la bonne règle à adopter ? D'un second point de vue, il s'agit d'une règle adopter pour bien me conduire.
Cela relève d'un impératif moral.
Bienme conduire est, dans ce sens, obéir à des règles morales.
Ainsi peut-on constater que le sens de règle de vie dépend de ce que l'on considère comme le plus importantentre une vie de plaisir et une vie morale.
Est-ce que la fin (le but) de vie d'un homme consiste dans la satisfactionde ses désirs ou dans un devenir vertueux.
A priori, il y aurait un conflit entre les deux.
De plus, il ne faut pas manquer de remarquer le caractère antithètique entre "règle de vie" et "accomplir tous sesdésirs".
En effet, se donner pour règle de vie d'accomplir tous ses désirs signifie que je ne donne justement pas derègles à mes désirs Il faut ensuite bien comprendre le terme de "désir" : est-ce que le désir c'est je que veux? Ou est-ce que le désirne peut pas me pousser parfois à faire ce que je ne veux pas? Ne suis-je pas parfois prisonnier de mes désirs?Accomplir tous ses désirs revient d'une part à ne pas prendre en considération les conséquences que cela peut avoirsur autrui mais également, d'autre part, sur moi-même.
Problématisation: Ainsi, il faut se mettre d'accord sur la fin que l'on se donne et plus généralement, sur la finalité de l'existence.
Enphilosophie, on considère classiquement que le bonheur est la recherche universelle de l'homme.
Or, satisfaire sesdésirs procurent un plaisir certain.
Mais, cependant les satisfaire tous sans condition, est-ce une bonne règle de viepour atteindre le bonheur?Y a-t-il réellement contradiction entre le bonheur et la satisfaction des désirs? Proposition de Plan: 1.
Le désir comme seul guide au bonheur.
a) Le désir est moteur de l'action, c'est lui qui nous pousse souvent à accomplir des actions.
Sans désir il n'y a pasde vie possible.
Il faut donc reconnaître la nécessité du désir.b) Le désir est par ailleurs un guide naturel précieux qui fonctionne sur le mode du plaisir et de la douleur.
Je désirenaturellement ce que je suppose être bon pour moi au sens où cela me procurera du plaisir et je fuis ce que jepense être mauvais.
Or, j'ai une certaine connaissance des objets extérieures par l'expérience que j'ai pu en faire.Par exemple, je désire naturellement satisfaire mes besoins vitaux.
Là encore, la satisfaction des désirs s'avèrec) Or, de nombreuses règles de bienséance sont autant de frustration à un certain nombre de désirs.
Prendre pourrègle d'accomplir tous ses désirs sans exception, c'est refuser de remettre à plus tard des désirs présents.
C'estrefuser également de nombreuses privations que m'imposent la morale.
C'est se livrer de façon immédiate aux flotsincessants de mes désirs.Mais, si je n'accepte aucune restriction, que devient la vie en société? S'il s'agit de tous ses désirs, cela peutcomprendre les désirs les plus sombres, les pulsions les plus dangereuses.
Pour Freud, la guerre est justementl'expression des désirs inconscients refoulés dans la vie en société par la morale.
Une vie de plaisir est alorsincompatible avec une vie sociale.
2.Il faut donner des règles aux désirs pour une vie bonne.
a) Si on désire être bon il ne faut pas se donner pour règle d'accomplir tous ses désirs parce que si chaque individufait de même il n'y a pas de rapport pacifique possible.
Vivre en société, c'est, en effet, apprendre à renoncer àcertains de ses désirs.
Par exemple si je désire ce que l'autre possède, et que je ne tiens pas à y renoncer, alorsj'entrerai avec lui dans une relation conflictuelle: il sera mon rival voir mon ennemi.b) Etre moral c'est aller contre mes premiers désirs.
La morale est en contradiction avec le principe de plaisir.Paul Valéry écrit: " La morale est une sorte d'art de l'insatisfaction des désirs de faire ce qui ne plaît pas et de nepas faire ce qui plaît.
Si le bien plaisait, si le mal déplaisait, il n'y aurait ni morale, ni bien, ni mal."c) On peut penser aussi aux exercices d'ascèse qui consiste à se retirer d'une vie de plaisirs futiles pour une vie plusspirituelle et plus profonde.Satisfaire tous ses désir est une règle de conduite incompatible avec la vie juste.
Mais cela signifie-t-il que la viejuste soit synonyme d'absence de désirs? Est-ce que le bonheur consiste vraiment à une satisfaction sans conditionde tous les désirs? 3.Accomplir tous ses désirs ne peut être une règle de vie même si on ne vise que le bonheur.
a) Hobbes décrit l'état de nature comme un état où les hommes sont en guerre les uns contre les autres, où ilss'entredéchirent.
Or, les hommes ne sont pas heureux dans un tel état mais au contraire sont dans une insécurité etdonc dans une anxiété permanente.
Il faut bien renoncer à certaines choses si l'on veut pouvoir vivre en paix.
Donc,non seulement l'existence d'autrui rend immoral le fait de satisfaire tous ses désirs mais, en outre, cette attituden'est par une solution judicieuse pour être heureux.b) Cependant, même si l'on met entre parenthèse autrui, satisfaire tous ses désirs reste une perspective chimérique.Le principe de plaisir chez Freud consiste à se laisser aller à tous ses désirs mais celui-ci se heurte au principe deréalité.
Il y a donc des barrières naturelles (et non pas seulement morales) qui empêchent de se livrer à tous ses.
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