Absolu qui fonde la religion, mais recèle en lui-même un principe de négativité et d'irrationalité destiné d'ailleurs à être finalement vaincu.
Publié le 21/10/2012
Extrait du document
«
toute la pensée en activité et liberté dans la moindre des pensées.
Une métaphy
sique a été tuée par la science, celle des nuages, mais la science en porte-à-faux se nie elle-même en tant que savoir et
vérité si l'esprit ne se retrouve pas
l'esprit dans le savoir et la recherche, toujours remise en cause, de la vérité.
L'absolu est de nous, qui ne sommes pas existence.
Se rijléchir ainsi, c'est
autant dire s'enseigner, car l'enseigner réel est de soi à soi.
La nature en nous se pénètre alors d'universel.
Elle ne cède pas tant qu'elle se réalise et qu'elle
accomplit.
La pensée prend son poids du penseur, qui est un homme.
Agir,
c'est croire, mais c'est aussi penser, ce n'est rien hors de la pensée, tout
suspendu à la décision d'être.
Sage et saint ensemble, ou bien le sage n'est
rien, le saint, Dieu lui-même, rien.
J'ai dit : saint laïque.
J'insiste gros
sièrement sur laïque.
Un autre Sinaï, sans Moïse et sans Tables.
Dès le premier poste (lycée de Sens), l'arche vêque de service ne s y est pas trompé.
MAURICE SAVIN
BROCHARD Victor-Char les-Louis (1848-1907) né à Q.uesnoy-sur-Deule, est l'auteur de: De assensione Stoïci quid senserint; De 1 'Erreur ( 1879); Les sceptiques
grecs ( 1887) ; Etudes de philosophie ancienne et moderne ( I9J 2).
On peut être philosophe, on peut être his
torien de la philosophie; on peut aussi, dans la tâche d'historien, introduire un esprit philosophique, si philosophie signi
fie compréhension.
Tel est le cas de Brochard, qui écrit, sous l'inspiration
renouviériste, une thèse qui parut défi nitive, De 1 'erreur, et dont le propos
était de démontrer l'indistinction du vrai
et du faux, pris en eux-mêmes, indépen
damment de toute activité de vérification; « la vérité n'est rien qu'une hypothèse confirmée, l'erreur rien qu'une hypothèse réfutée ».
Dans le contexte de l'époque, il était important que deux termes, par
définition contradictoires, ne soient que contraires, et mettent en échec une dia
lectique négative de type hégélien.
Actuel
lement, pour qui a lu les ouvrages d'épis
témologie de Gaston Bachelard, il paraît
important, à côté des monographies
pertinentes des doctrines historiques de l'erreur, que soit pressentie « l'ontologie
implicite » de tout système scientifique ou de toute pensée ordonnée de manière cohérente, dans la liaison faite par
Brochard du vrai et de l'activité vérifi
catrice : limite de l'évidence rationnelle,
si l'on veut, mais possibilité de deux ou de plusieurs épistémologies, valables au même titre, qu'elles soient cartésiennes ou non-cartésiennes.
Historien, Brochard
s'attache aussi bien aux sceptiques
grecs qu 'à Spinoza, à Platon qu'à
Bacon; dans une série d'articles, il
étudie la signification interne des pensées,
aussi bien que la signification qu'elles
peuvent avoir pour un lecteur moderne.
On ne saurait oublier qu'il a établi, de manière définitive, au milieu d'autres
historiens, tels Dih, Robin, Radier, la
signification double de la dialectique
platonicienne, à la fois dialectique du langage et dialectique du réel, en un seul mot, le logos - et qu'il a ouvert
l'étude des « dialogues métaphysiques », qui font de Platon, non seulement un penseur, mais aussi un philosophe, au sens technique du terme.
HAMELIN Octave (1856-1907)
Auteur de : Essai sur les éléments principaux de la représentation ( 1907) ; Le système d'Aristote, publié
par Robin ( 1920) et Le système de Descartes (191 1).
On sépare difficilement Hamelin de Renouvier : le point de départ néocri ticiste est le même; semblable la difficulté de concilier la dialectique des catégories et la croyance inébranlable dans la
liberté individuelle et l'évidence de la
personne, cette liberté que, de Lequier
à Hamelin, Bergson attaquera, puis
gu' elle est
« liberté dans le vide méta
physique ».
A la base de cette recherche, l'idée de relation, dérivée du kantisme,
devient une des catégories dont Renouvier
avait dijà donné un tableau : chez
Hamelin, elle est la catégorie principale; les autres sont nombre, temps, espace, mauvement, qualité, altération, spécifica
tion, causalité, finalité, personnalité.
(On ne s'étonnera pas, à la lecture de ces premières catégories, qu'Hamelin,
historien de la philosophie, se soit
attaqué au problème aristotélicien : il en dégage l'esprit systématique plus que l'esprit problématique, donnant ainsi
d'Aristote un tableau commode plutôt
qu'exact, rigoureux plutôt qu'attachant;
quelques dizaines d'années plus tard,
un Leblond restituera à la méthode aristotélicienne son dualisme, au système son caractère programmatique.) Ces caté
gories sont - et cela est d'esprit kantien
- des éléments de la représentation, non pas, comme l'Idée hégélienne, des déter minations de l'absolu.
Mais Hamelin
tentera, à l'encontre de Renouvier, une synthèse totale, d'esprit systématique,
qui englobe la donnée de l'expérience comme la « personne » dans un édifice cohérent.
Ainsi, si chaque catégorie est
la synthèse d'une thèse et d'une anti thèse (le nombre, synthèse de la pluralité et de l'unité), elle n'est pas produite
par l'exclusion des deux termes, comme chez Hegel, mais portée par un rapport positif de deux termes complémentaires.
Ainsi à la négativité se substitue la complémentarité, à la destruction l'appel.
De la dialectique négative à la positivité
dialectique, s'épanouit ce que voulait
glorifier Hamelin : la personne cons ciente et libre, qui permet, par volonté
de perfection, de passer à la personne divine.
Idéalisme qui ne veut pas ignorer les grands vstèmes pessimistes, spiri
tualisme qui reconnaît les « régions » où domine la nécessité, Hamelin conti nue Renouvier : le lisant, on comprend
mieux Boutroux.
C'est l'image des volontés philosophiques d'une époque, à la fois généreuses et limitées.
(P.H.)
SÉAILLES Gabriel (1852-1922) succéda à Paul Janet à la Sorbonne,
et, qyant pris part à la campagne en faveur d'Alfred Dreyfus, contribua à la
fondation de la Ligue des Droits de l'Homme.
Il a traité de nombreuses questions d'esthétique et de morale dans son Essai sur le génie dans 1 'art (1883), et ses études: Les affirmations de la conscience moderne ( 1 903); Education ou Révolution (1904).
Il a aussi fait œuvre d'historien.
FOUILLÉE Alfred (1838-1912) Son œuvre est aujourd'hui oubliée.
Œuvre trop prolixe, dont l'auteur s'efforçait de définir des idées neuves qui permettent
d'opérer une synthèse de l'acquis philo
sophique.
Ainsi de la notion de force, où Fouillée crut trouver le moyen de concilier naturalisme et idéalisme.
Les idées ne sont pas de simples reflets du mécanisme -lequel est une manière
symbolique de nous représenter les phé nomènes - mais des agents ejjicaces, « idées-forces » qui d'elles-mêmes
tendent à la réalisation (L'Evolution nisme des Idées-Forces).
Ce qui
est vrai des idées morales elles-mêmes, de la Liberté, laquelle acquiert une réalité dans la mesure où nous croyons en elle, où nous la voulons : « Concevoir et désirer l'idéal, c'est commencer la
réalisation » (Liberté et Détermi nisme).
Métaphysique« expérimentale», qui décrit le monde comme une « Société en voie de formation », « philosophie de l'espérance », hantée par le mythe du «progrès ».
( H.D}.
DUNAN Charles-Stanislas
(né
en 1849, mort en 1931) soutint que les notions d'espace et de temps sont acquises par la seule expé
rience.
A publié : Essai sur les formes
a priori de la sensibilité ( 1 884) ; Essais de philosophie générale ( I898); Les deux idéalismes ( 1 9 1 1).
PARODI Dominique (1870-1955) après une enfance italienne, fit une bril
lante carrière universitaire en France.
Il fut longtemps inspecteur général de l'Instruction publique.
Il a défendu le rationalisme en morale dans son œuvre : Le problème moral et la pensée contemporaine (1909).
On lui doit
aussi : Les bases psychologiques de la morale ( 1 928) ; Du positivisme à 1 'idéalisme ( 1930).
401.
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