A-t-on toujours la force d’agir moralement ? Comment définir la morale ? Savons-nous toujours ce qui est moral ?
Publié le 07/10/2018
Extrait du document
Exemple
Un mensonge n’est pas moral car le principe au nom duquel il aurait été commis : « on doit mentir », ne peut être appliqué universellement. C’est une règle qui, devenue universelle, s’annulerait en effet elle-même, car alors personne ne serait dupe des mensonges, et mentir ne servirait plus à rien. Un acte immoral est donc un acte dont le principe qui le commande est de faire exception à une règle universelle. On s’arroge le droit de mentir, car cela sert notre intérêt personnel, mais l’on sait très bien que l’on ment dans un contexte où la règle est qu’« on ne doit pas mentir ».
Prenons l’exemple proposé par Kant : un commerçant rend la monnaie exacte à un enfant, alors qu’il pourrait le berner. On ne saura jamais, à partir de cet acte seul, s’il le fait par honnêteté morale ou par intérêt pour la réputation de son commerce, c’est-à-dire pour son propre bonheur. L’acte est extérieurement conforme au devoir moral, mais a-t-il été fait par intention purement morale ?
À partir de cet exemple, on peut émettre une réserve sur la théorie de Kant : peut-être doit-on se dire justement qu’il est impossible qu’un acte moral ne tienne pas compte, d’une manière ou d’une autre, du bonheur, voire de l’intérêt ou des inclinations de celui qui l’accomplit.
«
de
venue unive rselle, s'annulerait en effet elle-même, car alor s per sonne ne ser ait
dupe des mensong es, et mentir ne ser virait plus à rien.
Un acte immor al est donc
un acte dont le princip e qui le commande est de faire ex cep tion à une règle uni
ver selle.
On s'arr oge le droit de mentir , car cela sert notr e int érêt perso nnel , mais
l'on sait très bien que l'on ment dans un c-onte xte où la règle est qu'« on ne doit
pas mentir ».
ui est mor al ?
a.
Lim ites de la formali sation
Sur le plan de l'ac tion, on peut reproc her à l'im pératif catég orique d'être insuf fi
sant.
Puisqu'il faut en effet agir, et pas seulement compr endr e ou réfléc hir, il est
normal de penser qu'il faille se repr ése nter un
0 0 résu
ltat à notr e action avant de la commenc er.
Pri ncip e/Conséque nce
Ces deux concep ts me ttent
au jour le problème de
l'a bstr action en mor ale.
Si
l'on applique un principe
pur , par respect de la loi
mor ale en tant que telle, on
ne tient pas compte des
cons équenc es
év entuellement
dom magea bles qui
pourraient en résulter ,
pour soi ou pour autrui.
Si l'on consid ère les
cons équenc es, on agit
dav antag e en fonction
des circonstan ces, mais la
pu reté risque d'en pâtir.
0 Sinon,
cela reviendr ait presq ue à avoir une action
sans but, une volonté sans objet.
C'est du moins le
re proche que Hegel ad resse à Kant.
À l'inve rse,
n'im porte quel le action peut se justif ier, si l'on ne
tient pas comp te des éléme nts présents, au profit
d'une sorte de principe unive rsel et ave ugle, un
peu comme quelqu'un qui appliq uerait impl aca
blement la loi sans tenir com pte des circons tan
ces.
Dans ce cas, ne faut-il pas, au contr aire, nous
méf ier de la raison et de son abstrac tion ?
b.
Lim ites de l'intention
Pr enons l'exempl e proposé par Kant : un commer
çant rend la monnaie exacte à un enfant, alors qu'il
pou rrait le berner .
On ne saur a jamais, à par tir de
cet acte seul, s'ille fait par honnê teté morale ou
par intér êt pour la réputa tion de son commer ce,
c'est-à -dire pour son pr opre bonheur .
L'acte est extérieurement conforme au devo ir
mor al, mais a-t-il été fait par intention purement morale?
À par tir de cet exempl e, on peut émettre une réserve sur la théorie de Kant : peut
être doit-on se dire jus tement qu'il est impossible qu'un acte moral ne tienne pas
comp te, d'une manière ou d'une au tre, du bonheur , vo ire de l'inté rêt ou des incli
nat ions de celui qui l'acco mplit..
»
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