A quoi tient le pouvoir des fables : au récit ou à la morale ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document

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La fable se distingue donc par une sensibilité particulière au faite que, si le
récit évènementiel est toujours neutre, sa lecture ne l?est jamais. Elle
satisfait donc l?attente de l?auditeur qui, tels les disciples de Zarathoustra,
cherche spontanément à tirer un enseignement catégorique du récit entendu. La
morale ajoute donc au récit un contenu explicitement réflexif. En effet, tandis
que le récit merveilleux se déploie autour de thèmes, qu?il décline et qu?il
manipule au fil de son évolution, la fable n?emploie les motifs littéraires
qu?en tant que déclinaison d?une affirmation centrale. Aussi le lecteur
serait-il bien en peine d?attribuer une morale à un conte, qui joue au contraire
des niveaux de signification de ses motifs. Comment déterminer si la
désobéissance du personnage principal doit faire l?objet d?une critique ou d?une
éloge ? (On peut citer la jeune fille du conte Peau d?âne de Charles
Perrault).
III
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Si on tente d?analyser le rapport du récit à sa morale, on se rend compte que
les deux forces à l??uvre dans la fable ne sont pas situées à deux niveaux de
réalité distincts, mais au contraire que chacune des deux se construit par
rapport à l?autre. Les textes de La Fontaine jouent ainsi de leur forme
versifiée pour lier par la rime l?affirmation morale à un élément particulier du
conte, et se plaît à faire varier le moment de l?apparition de la maxime, qui
apparaît tantôt au début, au milieu et à la fin de l?histoire. Ce travail de
composition de la fable est également visible dans son contenu.
Liens utiles
- Question : Comment le récit sert-il la morale ? La Fontaine, Fables, Livre i, chapitre xiv, « La Mort et le Bûcheron »
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