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A quoi reconnaît-on une fausse science ?

Publié le 06/08/2005

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C'est en effet dans le domaine de l'astronomie qu'on s'aperçut d'abord que les phénomènes se produisaient d'une façon ordonnée , régulière, ce qui permit de prévoir exactement certains phénomènes comme les éclipses. Le génie de Galilée a consisté à introduire l'idée de loi en physique. Galilée ne se demande pas pourquoi les corps tombent, mais comment ils tombent. A l'intérieur d'une relation « légale » entre deux phénomènes, la notion de cause retrouve un sens positif, un sens technique. La cause c'est le phénomène sur lequel je dois agir pour produire un effet. Si je donne une valeur déterminée à la « variable », une valeur déterminée de la «fonction » s'ensuit. La loi a une grande importance pratique et technique puisqu'elle permet de prévoir. Elle rend l'univers intelligible puisqu'elle enchaîne les phénomènes dans un réseau d'équations mathématiques. En nous permettant d'embrasser un grand nombre de phénomènes dans une formule simple, la loi réalise une précieuse « économie de pensée ». Mais la loi ne prétend pas apporter une intelligibilité totale.

« si elles sont réalisées, mais alors il se produit nécessairement ». Le principe selon lequel les mêmes « causes » (au sens d'antécédents constants) produisent les mêmes « effets » paraît satisfaisant pour la raison (principe d'identité).

Cependant pourquoi tels ou tels phénomènes sont- ils liés entre eux par des lois ? Pourquoi tel phénomène est-il suivi de tel autre ? Parler d'une loi de la nature c'estadmettre que la relation qui unit deux phénomènes est une relation nécessaire et non pas une simple coïncidence defait. La physique est-elle le modèle de toute science ? Les sciences humaines ont, dans leur constitution, partagé ce préjugé selon lequel la physique serait le modèle detoute science.

Elles ont ainsi adopté ce critère par excellente de la scientificité que serait la formalisationmathématique.

Mais si les sciences humaines utilisent le langage mathématique, on ne voit pas pourquoi une théorieformulée dans un tel langage serait, par principe, plus scientifique qu'une théorie utilisant la langue naturelle.

Onconstate, par ailleurs, que l'emploi des mathématiques dans les sciences humaines est souvent secondaire car lescourbes, les statistiques ne signifient rien par elles-mêmes mais s'interprètent.

Il est, en fait, absurde de mesurer lascientificité des théories des sciences humaines à leur degré de mathématisation.

Il est plus raisonnable d'admettreque certains phénomènes humains ne se traitent pas mathématiquement, sont irréductibles au langagemathématique. En ce qui concerne la capacité de prédiction des sciences humaines, s'il est vrai que les économistes ou lessociologues ont parfois formulé des théories prédictives qui ont été contredites par la réalité, cela ne signifie pasque toute prévision soit impossible.

On peut parfois émettre des prédictions conditionnelles aussi peu douteusesqu'en physique.

Ainsi, par exemple, il est vrai que toute augmentation du pouvoir d'achat se traduit par une haussede la consommation ou encore que le blocage des loyers entraîne une raréfaction des logements mis en location.Mais est-il besoin de souligner que la scientificité d'une théorie ne se mesure pas non plus à son pouvoir deprévision ? En fait, la vérité scientifique n'a pas besoin d'être unique, elle est plurielle.

Chaque science humaine à sa spécificité.Ainsi, par exemple, en histoire, il est impossible d'établir des lois et de prévoir l'avenir, car il n'y a pas de répétitiondans l'histoire réelle des hommes.

Penser le contraire serait nier la liberté des peuples et des Etats.

Cette situationn'empêche pas l'historien de reconstruire le passé de la manière la plus objective possible et de mettre au jour descausalités singulières à l'origine de tel ou tel événement et donc des enchaînements irréfutables. N'oublions pas aussi que les physiciens eux-mêmes, depuis l'avènement de la relativité et surtout de la physiquequantique, ont renoncé à une objectivité forte et admis que la connaissance du réel était liée à nos instruments demesure et donc à des théories.

Ce qui signifie que l'homme ne peut jamais connaître qu'un réel informé par sa proprepensée, son langage, sa vision du monde.

Le réel en soi reste inaccessible. TRANSTION: Pour conclure, il faut surtout insister sur le caractère dialectique, relatif et mouvant de la connaissancescientifique.

L'esprit scientifique est tout le contraire de l'esprit de système.

Il ne s'enferme pas dans une théorie cohérente, satisfaisante pour l'esprit, que l'on soustrairait prudemment à toute épreuve de contrôle.

Bien aucontraire le savant ne cesse de livrer ses théories à l'épreuve expérimentale, de les rectifier, de les bouleverser afinde « comprendre » tous les faits nouveaux que l'expérimentation fait surgir de l'inépuisable réalité.

Ainsi les concepts scientifiques se généralisent et se rectifient.

La vérification expérimentale est une perpétuelle « crise de croissance de la pensée » ( Bachelard ).

Dans une dialectique sans fin, la réalité, la réalité propose « une masse d'objections » à la « raison constituée d'une époque », l'esprit « réplique » par de nouvelles théories qui seront rectifiées à leur tour.

Il est de l'essence de la science de n'être jamais achevée, c'est ce qui fait sa faiblesse aux yeux des amoureuxincorrigibles de l'absolu – qui sont parfois les amoureux du repos, des certitudes confortables et des erreurspaisibles.

C'est ce qui fait sa valeur éminente, aux yeux de quiconque préfère les risques et les aventures de larecherche à la possession définitive de certitudes illusoires. DEUXIÈME PARTIE: LA FALSIFICATION COMME CRITÈRE DE DISTINCTION ENTRE SCIENCE ET NON SCIENCE. L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.

Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'iln'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences comme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie del'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.

Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisseêtre choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'ilpuisse être distingué, au moyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de lascience empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.

» A l'époque de Popper , on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines,. »

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