À quoi reconnaît-on une fausse science ?
Publié le 08/01/2004
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Mais si les sciences humaines utilisent le langage mathématique, on ne voit pas pourquoi une théorie formulée dans un tel langage serait, par principe, plus scientifique qu'une théorie utilisant la langue naturelle. On constate, par ailleurs, que l'emploi des mathématiques dans les sciences humaines est souvent secondaire car les courbes, les statistiques ne signifient rien par elles-mêmes mais s'interprètent. Il est, en fait, absurde de mesurer la scientificité des théories des sciences humaines à leur degré de mathématisation. Il est plus raisonnable d'admettre que certains phénomènes humains ne se traitent pas mathématiquement, sont irréductibles au langage mathématique. En ce qui concerne la capacité de prédiction des sciences humaines, s'il est vrai que les économistes ou les sociologues ont parfois formulé des théories prédictives qui ont été contredites par la réalité, cela ne signifie pas que toute prévision soit impossible. On peut parfois émettre des prédictions conditionnelles aussi peu douteuses qu'en physique. Ainsi, par exemple, il est vrai que toute augmentation du pouvoir d'achat se traduit par une hausse de la consommation ou encore que le blocage des loyers entraîne une raréfaction des logements mis en location. Mais est-il besoin de souligner que la scientificité d'une théorie ne se mesure pas non plus à son pouvoir de prévision ? En fait, la vérité scientifique n'a pas besoin d'être unique, elle est plurielle. Chaque science humaine à sa spécificité.
«
si elles sont réalisées, mais alors il se produit nécessairement ».
Le principe selon lequel les mêmes « causes » (au sens d'antécédents constants) produisent les mêmes « effets » paraît satisfaisant pour la raison (principe d'identité).
Cependant pourquoi tels ou tels phénomènes sont- ils liés entre eux par des lois ? Pourquoi tel phénomène est-il suivi de tel autre ? Parler d'une loi de la nature c'estadmettre que la relation qui unit deux phénomènes est une relation nécessaire et non pas une simple coïncidence defait.
La physique est-elle le modèle de toute science ?
Les sciences humaines ont, dans leur constitution, partagé ce préjugé selon lequel la physique serait le modèle detoute science.
Elles ont ainsi adopté ce critère par excellente de la scientificité que serait la formalisationmathématique.
Mais si les sciences humaines utilisent le langage mathématique, on ne voit pas pourquoi une théorieformulée dans un tel langage serait, par principe, plus scientifique qu'une théorie utilisant la langue naturelle.
Onconstate, par ailleurs, que l'emploi des mathématiques dans les sciences humaines est souvent secondaire car lescourbes, les statistiques ne signifient rien par elles-mêmes mais s'interprètent.
Il est, en fait, absurde de mesurer lascientificité des théories des sciences humaines à leur degré de mathématisation.
Il est plus raisonnable d'admettreque certains phénomènes humains ne se traitent pas mathématiquement, sont irréductibles au langagemathématique.
En ce qui concerne la capacité de prédiction des sciences humaines, s'il est vrai que les économistes ou lessociologues ont parfois formulé des théories prédictives qui ont été contredites par la réalité, cela ne signifie pasque toute prévision soit impossible.
On peut parfois émettre des prédictions conditionnelles aussi peu douteusesqu'en physique.
Ainsi, par exemple, il est vrai que toute augmentation du pouvoir d'achat se traduit par une haussede la consommation ou encore que le blocage des loyers entraîne une raréfaction des logements mis en location.Mais est-il besoin de souligner que la scientificité d'une théorie ne se mesure pas non plus à son pouvoir deprévision ?
En fait, la vérité scientifique n'a pas besoin d'être unique, elle est plurielle.
Chaque science humaine à sa spécificité.Ainsi, par exemple, en histoire, il est impossible d'établir des lois et de prévoir l'avenir, car il n'y a pas de répétitiondans l'histoire réelle des hommes.
Penser le contraire serait nier la liberté des peuples et des Etats.
Cette situationn'empêche pas l'historien de reconstruire le passé de la manière la plus objective possible et de mettre au jour descausalités singulières à l'origine de tel ou tel événement et donc des enchaînements irréfutables.
N'oublions pas aussi que les physiciens eux-mêmes, depuis l'avènement de la relativité et surtout de la physiquequantique, ont renoncé à une objectivité forte et admis que la connaissance du réel était liée à nos instruments demesure et donc à des théories.
Ce qui signifie que l'homme ne peut jamais connaître qu'un réel informé par sa proprepensée, son langage, sa vision du monde.
Le réel en soi reste inaccessible.
TRANSTION:
Pour conclure, il faut surtout insister sur le caractère dialectique, relatif et mouvant de la connaissancescientifique.
L'esprit scientifique est tout le contraire de l'esprit de système.
Il ne s'enferme pas dans une théorie cohérente, satisfaisante pour l'esprit, que l'on soustrairait prudemment à toute épreuve de contrôle.
Bien aucontraire le savant ne cesse de livrer ses théories à l'épreuve expérimentale, de les rectifier, de les bouleverser afinde « comprendre » tous les faits nouveaux que l'expérimentation fait surgir de l'inépuisable réalité.
Ainsi les concepts scientifiques se généralisent et se rectifient.
La vérification expérimentale est une perpétuelle « crise de croissance de la pensée » ( Bachelard ).
Dans une dialectique sans fin, la réalité, la réalité propose « une masse d'objections » à la « raison constituée d'une époque », l'esprit « réplique » par de nouvelles théories qui seront rectifiées à leur tour.
Il est de l'essence de la science de n'être jamais achevée, c'est ce qui fait sa faiblesse aux yeux des amoureuxincorrigibles de l'absolu – qui sont parfois les amoureux du repos, des certitudes confortables et des erreurspaisibles.
C'est ce qui fait sa valeur éminente, aux yeux de quiconque préfère les risques et les aventures de larecherche à la possession définitive de certitudes illusoires.
DEUXIÈME PARTIE: LA FALSIFICATION COMME CRITÈRE DE DISTINCTION ENTRE SCIENCE ET NON SCIENCE.
L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.
Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.
Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.
Tout succèsscientifique ouvre plus de questions qu'il n'en clôt.
Faut-il pour autant sombrer dans le
scepticisme et affirmer qu'il n'y a rien qui vaille vraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciencescomme l'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? Lapsychanalyse, la théorie de l'histoire de Marx peuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper , dans « Logique de la découverte scientifique » propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifique d'une théorie.
Il écrit : « C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère dedémarcation.
En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisse être choisi, une fois pour toutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle
SCEPTICISME : Philosophie selon laquelle ou bien la véritén'existe pas, pu, bie, si elleexiste, elle est inconnaissable..
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